Les professions culturelles constituent un ensemble hétérogène regroupant professions des spectacles et des arts visuels, métiers d’art, journalistes, écrivains, conservateurs, documentalistes, architectes, professeurs d’art.
Elles ont pour point commun de s’être considérablement développées au cours de ces 20 dernières années : ainsi, 573 000 personnes exercent en 2011 une profession culturelle à titre principal contre 381 000 en 1991 ; c’est particulièrement le cas pour les professionnels du spectacle (+95%), ceux des métiers des arts graphiques, de la mode et de la décoration (+123%), pour les métiers littéraires (+58%) et pour les professeurs d’art (+68%), alors qu’on constate un net recul pour les métiers d’art (-28%) et les professions de l’archivage, de la conservation et de la documentation (-38%).
Le profil des personnes exerçant des professions culturelles et celui des emplois qu’elles occupent présentent des caractéristiques qui les distinguent du reste des actifs :
– C’est un univers masculin qui s’ouvre lentement aux femmes : la part des femmes est passée de 39% à 43%, les femmes étant plus souvent des professionnelles des arts graphiques, la mode et la décoration (51%), des journalistes et des cadres de l’édition (45%) ; en revanche, elles sont nettement majoritaires dans les professions de l’archivage et de la documentation (76%).
– Il y a davantage de jeunes mais aussi de seniors que la moyenne des actifs : 47% ont moins de 40 ans contre 44% des actifs ; on constate une tendance au vieillissement dans certaines professions, les plus de 55 ans représentant 13% des artistes plasticiens, 8% des auteurs littéraires et des traducteurs et 5% des architectes.
– On constate une forte concentration en Ile de France qui tend toutefois à s’atténuer : 42% des professionnels habitaient en 2011 en région parisienne (50% en 1991) soit plus du double de la population active en emploi ;cette concentration est forte pour les professionnels techniques des spectacles (53%) et les professionnels liés aux entreprises de production et de diffusion audiovisuelles (63%).
– Les actifs sont plus souvent nés à l’étranger que les autres : 14% en 2011 pour une moyenne nationale de 11% ; c’est particulièrement le cas pour les plasticiens (22%), les auteurs littéraires et traducteurs (39%), 42% de l’ensemble étant nés en Europe.
– L’origine sociale demeure favorisée : 45% des actifs des professions culturelles avaient en 1990 un père cadre, contre moins de 20% de l’ensemble des actifs en emploi.
– Les professionnels sont de plus en plus diplômés : en 1990, 1 professionnel sur 4 était titulaire d’un diplôme de niveau bac+3 ou plus contre 1 actif sur 10 au niveau national ; ce taux s’élève en 2011 à 41%. Il est particulièrement élevé pour les architectes (78%), les professionnels de l’archivage, de la conservation et de la documentation (68%) et journalistes et cadres de l’édition (67%).
– L’indépendance est toujours trois fois plus fréquente qu’ailleurs : un tiers des effectifs exercent en 2011 leur métier dans un cadre non salarié, soit trois fois plus que dans l’ensemble de la population active. Les taux les plus élevés se rencontrent chez les plasticiens (79%), les architectes (56%), les professionnels des arts graphiques, de la mode et de la décoration (40%).
– Au sein du salariat, les contrats courts et le travail à temps partiel continuent de se développer : la part des contrats courts a doublé en 20 ans, passant de 15% à 30%, soit une part deux fois plus importante que dans l’ensemble de la population active. C’est aussi le cas pour le temps partiel, qui est passé de 21 à 26% (de 12 à 19% pour l’ensemble).
La flexibilité est surtout répandue dans les métiers des spectacles : 74% des artistes et 40% des professionnels techniques (régime de l’intermittence). On observe cette tendance également chez les professeurs d’art (+21 points pour les contrats courts et +27 points pour le temps partiel), alors qu’a contrario, 80 à 85% des professionnels des arts graphiques, de la mode et de la décoration, de l’archivage, de la conservation et de la documentation exercent leur activité en CDI et à temps complet.
– Un temps partiel plus court et plus souvent contraint : il touche autant les hommes et les femmes, contrairement au cas général et est subi par 40% des salariés (32% pour l’ensemble de la population active). Il résulte de la fréquence des situations de sous-emploi dans les métiers culturels.
– Une plus grande plasticité des jours et horaires de travail : les rythmes et modes d’organisation du travail ont subi de fortes évolutions ces 20 dernières années (plus de travail le week-end, variabilité des jours et des horaires de travail, diversité des volumes d’heures travaillées).
Ce mouvement est encore plus fort dans les professions culturelles : 46% en moyenne travaillent en horaires variables (26% pour l’ensemble), 25% en moyenne travaillent le soir (17% pour l’ensemble). Les taux les plus forts se rencontrent dans les métiers des spectacles et de la communication et les artistes des spectacles : 57% en horaires variables, 41% le soir, 16% la nuit et 32% le dimanche.
En revanche, les horaires réguliers, concentrés sur la semaine et en journée, se rencontrent chez les professionnels des arts graphiques, de la mode et de la décoration, ouvriers d’art, professionnels de l’archivage, de la conservation et de la documentation.