L’Action régionale pour le développement d’activités nouvelles (ARDAN) est un dispositif qui permet à des entreprises d’intégrer et former (6 mois en alternance) un nouveau collaborateur demandeur d’emploi et soucieux de s’inscrire comme développeur de projet au sein d’une entreprise, tout en visant à ce que le dirigeant passe de « l’homme orchestre au chef d’orchestre ». L’action est conduite dans 6 régions en 2013 (dans 11 régions depuis 1988) et s’appuie sur un ensemble de partenaires locaux (125 structures et 210 professionnels disponibles aux projets).
12 749 projets ont été expertisés, donnant lieu à 9 302 « stagiaires » en fonction ; 3 régions sont très présentes ; la Lorraine (origine du projet) avec 4 863 bénéficiaires, Paca avec 980 et le Nord-Pas-de-Calais avec 892.
Les entreprises visées sont des TPE et des PME : les 2/3 ont moins de 10 salariés, 1/3 de 10 à 50 salariés et quelques entreprises plus de 50 salariés. En majorité, ces entreprises exercent une activité tertiaire (47% dans les services aux entreprises, 21% dans les services aux particuliers) ; 22% sont du BTP et 20% ressortent du secteur industriel. 39% ont moins de 5 ans d’ancienneté, 32% de 6 à 15 ans, 29% de plus de 15 ans.
Les « stagiaires » étaient à 82% demandeurs d’emploi (dont 15% primo-demandeurs) et pour 16% en repositionnement professionnel ; ils sont largement de niveau bac et plus (84%). La moitié ont moins de 30 ans.
Leur champ d’action est de l’ordre du développement commercial (51%), R&D et bureau d’études (21%), gestion (15%) et production (13%).
Quelques résultats analysés par l’INSEE en région Lorraine :
Entre 2003 et 2007, « Ardan Développeur » a accompagné 510 entreprises lorraines ; ces entreprises étaient en général plus récentes et plus grandes que les entreprises de l’échantillon témoin de référence tiré aléatoirement (1800 entreprises qui auraient pu bénéficier de l’action régionale Ardan) ; les entreprises évaluées sont suivies pendant 3 ans (à partir de l’année précédant l’aide pour les bénéficiaires d’Ardan).
Les entreprises aidées par Ardan appartiennent davantage aux secteurs de l’industrie (30%) et à celui des services aux entreprises (30%).
L’emploi augmente de 15% dans le groupe Ardan alors qu’il baisse de 3% dans le groupe témoin ; les entreprises aidées créent en moyenne 6 emplois en 3 ans, quand les entreprises non aidées en perdent un.
L’impact semble plus fort dans le secteur des services où l’emploi progresse de 37% et baisse de 5,5% dans l’échantillon témoin ; dans la construction, la croissance de l’emploi est de 21% contre 9% ; dans l’industrie, l’aide semble avoir eu moins d’impact puisque l’emploi a augmenté de 5,6% dans les entreprises Ardan quand il augmente de 3,8% dans celles de l’échantillon témoin. Par ailleurs, il augmente davantage dans les entreprises de moins de 5 ans (+33% contre 15%).
La valeur ajoutée augmente de 21% dans les entreprises aidées contre une baisse de 8% dans les autres (notamment dans celles de 1 à 5 salariés).
Les entreprises aidées sont souvent plus récentes et plus grandes (en moyenne 11,2 salariés, 3,6 salariés de plus que celles de l’échantillon témoin) et mieux positionnées à l’export ; elles ont davantage de possibilités de développement ; La correction du biais de sélection permet d’affirmer que les performances des entreprises Ardan auraient été de toute façon supérieures à celles des autres entreprises, en cas d’absence de l’aide.
Ardan joue un rôle de stimulant sur les performances à trois ans des entreprises bénéficiaires.