L’enquête SINE 2010 de l’INSEE permet de compléter de façon plus exhaustive les données de l’acoss et les sondages de l’Union des Auto-Entrepreneurs, tant par l’importance du nombre de questions posées et de l’échantillon interrogé (40 000 ont été interrogés en septembre 2010 et 60% ont répondu).
Deux raisons principales sont mises en avant à égalité (l’enquêté pouvait choisir 3 raisons) : le caractère complémentaire de l’activité (40%) et le fait d’assurer son propre emploi, plus souvent cité par ceux qui auraient crée de toute façon (40%) ; ajouter à cela le fait de créer son entreprise (35%), de tester un projet (29%) ou de répondre à une opportunité ponctuelle (23%).
Trois avantages sont souvent cités : la simplicité des procédures pour le paiement des charges (67%), pour l’inscription (57%), et pour la gestion comptable (52%), sans oublier le taux d’imposition attractif (40%) et les formalités gratuites d’inscription (38%) ; mais pour 47% on ne peut déduire les investissements, la TVA et les charges ; pour 36% le plafond du chiffre d’affaires est trop bas.
Deux raisons majeures sont citées par ceux qui ont arrêtés : la non viabilité du projet (1/3), et l’inadéquation du régime avec leur situation (25%). La moitié de ceux qui ont cessé sont revenus à leur activité antérieure, 25% recherchent un emploi, 19% ont adopté un autre statut et 7% ont repris des études.
Antérieurement les auto-entrepreneurs étaient salariés (43%) dont du secteur privé(38% contre 28% pour les autres créateurs), et salariés du public (5%), 30% chômeurs (contre 33%), et plus que pour les autres créateurs, sans activité professionnelle (12%), retraités (6%), et étudiants (5%). L’activité est exercée à titre complémentaire par des salariés en contrat stable à 90% pour le secteur public et 60% pour le privé, alors que dans le cas du chômage, les ¾ se consacrent à l’auto-entrepreneuriat à titre principal.
Les secteurs choisis sont plus que pour les autres créateurs les services aux entreprises (25%) et les services aux ménages (17%) ; 21% exercent dans le commerce, et 15% dans la construction. Notons toutefois que 48% des auto-entrepreneurs créent dans un autre métier que leur métier de base (notamment le commerce, mais pas la construction).
On y trouve plus de femmes (34% contre 29 chez les autres créateurs) ; l’âge moyen est de 39 ans avec davantage de jeunes (43% ont entre 20 et 34 ans contre 34 pour les autres créateurs et 33% pour l’ensemble de la population active) et plus de seniors (8% ont plus de 60 ans). Ils sont moins diplômés que les autres créateurs, mais davantage que l’ensemble de la population active (24% un diplôme du second cycle de l’enseignement supérieur contre respectivement 27 et 14% pour la population active).
60% débutent effectivement leur activité (davantage les femmes avec 64% contre 57 pour les hommes, les plus de 50 ans dans au moins 67% des cas, contre 51% pour les 20-29 ans et 54% dans la construction).
Le chiffre d’affaires moyen pour ces 60% est de l’ordre de 1 000€ par mois (1 460€ pour la restauration, 1310 pour la construction, 1 190 pour les services aux entreprises, 970 pour le commerce, 725 pour la santé/éducation, 690 pour les services aux ménages).
Ils travaillent soit à leur domicile (41% notamment les services aux entreprises) ou chez le client (41% notamment la construction et les services aux ménages), rarement dans des locaux affectés au travail. 1/3 travaillent pendant les week-ends ou les vacances.