51% des sociétés de 10 salariés ou plus implantées en France ont innové entre 2014 et 2016.


"La moitié des sociétés procèdent à des innovations", Insee Première N° 1709, septembre 2018

Méthodologie : enquête communautaire sur l’innovation ( Community Innovation Survey , CIS 2016) réalisée entre mai et décembre 2017, à la demande de l’Union européenne, par tous les pays membres. Elle porte sur la période 2014-2016 et couvre le champ des sociétés actives de 10 salariés ou plus implantées en France (unités légales).

En France, le questionnaire de l’enquête a été envoyé par voie électronique ou postale à un échantillon d’environ 23 000 sociétés.

Définitions : une société est innovante au sens large lorsqu’elle introduit une innovation dans au moins une des quatre catégories d’innovation possibles (produits, procédés, organisation, marketing) ou lorsqu’elle s’engage dans des activités d’innovation en produits ou en procédés, une société pouvant combiner plusieurs catégories d’innovation. L’innovation au sens large se décompose en innovation technologique et innovation non technologique. 

 

L’innovation progresse, peu en termes de produits nouveaux, nettement plus en termes d’organisation et de marketing, voire de procédés.

 

Les innovations en organisation concernent 34% des sociétés et les innovations en marketing 27%; viennent ensuite les innovations directement liées à la production : les innovations de procédés (24%), les innovations de produits (20%).

Mais 88% des sociétés innovantes en produits réalisent au moins un autre type d’innovation sur la période 2014-2016; 38% ont les 4 types d’innovation.

 

La part des innovantes est en hausse de 3 points par rapport à la période 2012-2014 (de 48 à 51%). 

 

Si la part des innovantes reste la plus élevée parmi les sociétés de 250 salariés ou plus (76%), elle est y en légère diminution (–2 points), les grandes sociétés innovant un peu moins souvent qu’auparavant en produit (–2 points). Les 50 à 249 salariés connaissent la stabilité (63%), alors que les sociétés de 10 à 49 salariés augmentent de 3 points (de 45 à 48%).
Les petites sociétés innovent alors plus souvent en procédés, en organisation et en marketing.

 

Entre 2012-2014 et 2014-2016, la propension à innover augmente dans tous les secteurs d’activité, notamment dans les services aux entreprises (quelque soit le type de service) et à l’exception de l’industrie; la stabilité est constatée dans le commerce, les HCR et la construction, par ailleurs les secteurs les moins innovants. 

Parmi les sociétés innovantes en produits entre 2014 et 2016, 68% ont introduit au moins un produit nouveau sur un de leurs marchés, soit 26% des sociétés innovantes (en hausse de 6 points); Il est plus élevé dans le secteur de l’information-communication et des activités spécialisées, scientifiques ou techniques (77%).

Il s’accroît aussi avec la taille des sociétés : 78% pour les sociétés de 250 salariés ou plus,  ces produits nouveaux représentant 21% de leur chiffre d’affaires.

Pour 17% des sociétés innovantes en produits, au moins une des innovations est même nouvelle pour le marché mondial; elles sont 31% parmi les sociétés de 250 salariés ou plus. Les sociétés innovantes en produits des secteurs de l’industrie ou de l’information-communication sont près de 25% à introduire un nouveau produit sur le marché mondial.

 

L’analyse «toutes choses égales par ailleurs» montre qu’une société appartenant à un groupe a une probabilité d’innover 1,2 fois plus grande qu’une société indépendante

Sur la période 2012-2014, la probabilité d’innover pour une société appartenant à un groupe était 1,3 fois supérieure à celle d’une société indépendante; l’écart est principalement du aux sociétés de 50 à 249 salariés (–4 points), notamment via les innovations non technologiques (–5 points). 

Ceci étant, la hausse est plus favorable aux entreprises indépendantes (+4 vs +1).

Noter toutefois que la part des exportatrices est plus importante parmi celles appartenant à un groupe (35% contre 21% pour les indépendantes). Par ailleurs, 66% des sociétés exportatrices innovent, contre 45% des sociétés dont le marché est national.

 

Parmi les sociétés technologiquement innovantes, 30% ont coopéré pour innover sur la période 2014-2016 : avec les fournisseurs (22%), avec une entreprise appartenant au même groupe (18%), avec des universités (10%) ou avec des organismes de recherche (10%).

Le secteur des activités financières et d’assurance est celui qui coopère le plus pour innover technologiquement (50% des sociétés), puis 43% dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques. Si quasiment toutes les sociétés engagées dans une coopération ont au moins un partenariat au niveau local ou national (97%), elles sont 40% à en avoir au moins un au niveau européen et 23% au niveau mondial.

 

La moitié des sociétés marchandes non agricoles de 10 salariés ou plus n’ont pas innové sur la période 2014-2016 : 25% n’en ont pas eu la nécessité en l’absence de demande d’innovation, 14% ont été freinées par le manque de moyens, 12% par des coûts jugés trop élevés, 10% par manque de personnel qualifié, 10% la présence d’une trop grande concurrence sur le marché (10%), voire le fait d’avoir innové sur la période précédente (9%). 

 

Les dépenses pour les activités d’innovation atteignent près de 7% du chiffre d’affaires des sociétés technologiquement innovantes (2 points de plus qu’en 2014), la moitié étant consacrée aux dépenses de R&D; l’information-communication est le secteur qui investit le plus dans les activités d’innovation par rapport à son chiffre d’affaires (15% dont 80% pour la R&D); viennent ensuite les activités spécialisées, scientifiques et techniques (10% du chiffre d’affaires dont 70% pour la R&D).

 

Parmi les sociétés technologiquement innovantes, 36% ont reçu un soutien financier public entre 2014 et 2016: 17% bénéficient seulement du crédit d’impôt recherche ou d’une exonération fiscale ou sociale, 8% d’une subvention ou d’un prêt, 11% obtenant les deux.
Les soutiens financiers publics proviennent d’organismes nationaux (14% des sociétés en bénéficient), des collectivités territoriales (9%), et de l’Union européenne (5%).

58% des sociétés de 250 salariés ou plus reçoivent un soutien financier public, vs 46% pour les 50-249 salariés et 32% pour les 10 à 49 salariés; la part des sociétés en bénéficiant est plus importante dans l’information-communication, l’industrie et les activités spécialisées,scientifiques et techniques (le crédit d’impôt recherche et les exonérations fiscales ou sociales représentant la majorité des financements), alors que les secteurs de la construction, les activités immobilières ou de soutien reçoivent majoritairement des subventions.