Méthodologie : réalisé entre mai 2017 et février 2018 par Guillaume Page, du cabinet Pramex International, et Charlie Joyer, chercheur à l’université Paris-Dauphine, le baromètre Pramex-Banque Populaire de l’implantation à l’international 2018 recense les projets d’investissements réalisés à l’étranger par 204 start-up, 199 PME et 241 ETI françaises en 2017. L’étude agrège des projets créateurs d’emplois par le biais de créations de filiales, de joint-ventures et d’acquisitions à l’étranger. Elle porte sur 859 projets d’implantation, dont 641 créations de filiale et 218 acquisitions, représentant un échantillon d’au moins 40% de chacun de ces marchés.
En un an, le nombre d’implantations de start-up françaises à l’étranger a continué de croître (263 projets en 2017, en augmentation de 25 % par rapport à 2016), illustrant parfaitement le modèle de développement de ces jeunes pousses qui, en moyenne, s’implantent à l’étranger dès leur quatrième année d’existence.
Sur la période 2011-2016, le nombre de projets menés par ces jeunes pousses a augmenté de 37% en moyenne chaque année. Il témoigne de l’internationalisation croissante des start-up françaises et d’un modèle de développement plus dynamique que d’autres catégories d’entreprises.
En termes de croissance externe, 75 % des projets de fusions-acquisitions sont menés par des ETI, dans la mesure où un projet de croissance externe requiert à la fois des fonds financiers et une structure établie. Les entreprises qui effectuent ce type d’opération sont, la plupart du temps, expérimentées et matures. En moyenne, elles disposent déjà de six filiales à l’international et maîtrisent les rouages des marchés internationaux.
Traditionnellement, les entreprises françaises avaient pour habitude de se déployer prioritairement dans des pays frontaliers avant de tenter l’aventure sur d’autres continents. Désormais, seulement un tiers de l’ensemble des projets d’implantation sont réalisés dans un pays limitrophe.
La concentration des implantations de start-up aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest augmente (67% des projets), confirmant ainsi une stratégie d’internationalisation dans des pays matures à fort niveau de PIB.
Avec 36.9% des projets d’implantation, l’Europe en 2017, et notamment l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne, attire, à la fois pour des raisons de proximité, de normes européennes facilitant les flux d’affaires, de devise commune (hors Royaume-Uni) et d’absence de droit de douane.
L’Espagne (8,4% des projets), le Royaume-Uni, et surtout Londres (7% des projets) en raison d’un écosystème financier puissant et d’un droit du travail souple, l’Allemagne (6.9% des projets), l’Italie (5,8%).
Les États-Unis cumulent 16% des projets, dont un nombre significatif de primo-investisseurs. Les investisseurs privilégient la côte Est, où New York et Boston concentrent 40% des implantations; puis le Canada (4.4% des projets).
L’Asie avec la Chine (6.2% des projets), Hong Kong (4,1%), Singapour (3,5% des projets)
32% des projets d’implantation sont réalisés par les entreprises primo-investisseurs. Ces primo-investisseurs, constituées à 54% de start-up, à 37% de PME et à 9% d’ETI, s’intéressent notamment au marché européen (27%), au marché américain (26% des projets), et au marché asiatique (11%).
Enfin, côté financement, plus de 2,3 Md€ ont été levés par les start-up françaises en 2017, soit une croissance de 15% par rapport à 2016.
Un article des Echos “Start-up, PME et ETI… Les clefs pour devenir une multinationale”, en date du 11/09/2018 met en avant 3 clés essentielles : être déjà structuré en France, bien choisir le marché cible, anticiper les besoins financiers et humains.