Une situation toujours préoccupante pour les dirigeants de TPE, avec toutefois des espoirs modestes d’amélioration pour 2013


« Baromètre des TPE », vague 49, Fiducial/IFOP, janvier-février-mars 2013

Échantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 7 au 21 février 2013.

 

Ce sondage de février 2013 ne montre pas d’embellie par rapport à celui de novembre 2012, où l’on constatait un niveau de pessimisme parmi les plus bas enregistrés depuis 2002.

Moins de la moitié des patrons de TPE se déclarent optimistes pour leur activité (46%), une situation plus favorable dans les services (58% pour les services aux entreprises, 56% pour les services aux particuliers), au contraire du BTP et de commerce (32% dans les deux cas).

En termes d’évolution du chiffre d’affaires, 13% ont vu leurs ventes progresser depuis trois mois contre 42% enregistrer une baisse (en moyenne -2,8%) ; cette baisse devrait se poursuivre pour le trimestre à venir : 20% anticipent une hausse de leurs recettes contre 24% une baisse toutefois plus faible (en moyenne -0,6%).

 

En termes de bénéfice, 50% constatent que leurs bénéfices ont augmenté contre 45% qui les ont vu diminuer ; la moitié des chefs d’entreprise ne dispose d’aucune visibilité sur leurs perspectives pour 2013 (51%). Ceux qui estiment les connaître misent sur une croissance faible de 0,5%.

 

En dépit des difficultés liées à la situation économique, la motivation des dirigeants interrogés reste forte (avec une note moyenne de 7 sur 10 contre 7,1 au trimestre précédent), mais avec toutefois une augmentation des interviewés se déclarant peu ou moyennement motivés (39% contre 35%). Ajoutons que le regard porté sur leur état de santé ne varie pas (note moyenne de 7,2 sur 10).

 

32% jugent leur situation financière préoccupante (+6 points en dix-huit mois).

29% déclarent leur trésorerie excédentaire (recul de 4 points en trois mois) ; pour 49%, elle est à l’équilibre et pour 22% déficitaire. Cependant, ils se montrent plus optimistes qu’en novembre 2012 sur l’évolution de leur trésorerie dans les trois mois à venir : 27% anticipent une amélioration (+7 points) contre 25% qui prévoient une dégradation (-3 points).

Les jugements sont aussi plus positifs en ce qui concerne les relations avec leurs banques, même si un dirigeant sur cinq constate toujours des conditions de crédit plus sévères (19%, -1 point). Ainsi, parmi les 20% de chefs d’entreprise ayant sollicité un prêt au cours des trois derniers mois, 47% déclarent avoir subi au moins une mesure de durcissement contre 60% en novembre 2012 et 53% en janvier 2012. Dans 25% des cas, les demandeurs se sont vus refuser le financement, 14% ayant dû fournir des garanties supérieures à celles exigées par le passé et 12% ayant obtenu moins que le montant demandé. Ils ne sont plus que 7% à mentionner des conditions de taux élevés contre 17% trois mois avant.

 

La création nette d’emplois s’établit à -4%, au niveau le plus bas enregistré depuis la mise en place du baromètre : 11% ont recruté au cours des trois derniers mois (-3 points par rapport à novembre 2012) et 10% ont supprimé des postes (+4 points) ; parmi les suppressions d’emplois des trois derniers mois, 59% étaient des CDI ; on constate aussi une baisse des ruptures à l’amiable (36% sur la période avril 2012-février 2013 contre 43% sur la période janvier-novembre 2012), et une similitude pour les licenciement économiques (39 et 37%) ; noter que 24% ont démissionné.

Le premier trimestre 2013 devrait être marqué par une reprise des embauches, avec une création nette prévue à +3% (+4% dans les services aux entreprises et les services aux particuliers).

Au global, sur l’année 2012, 7% des patrons de TPE déclarent avoir supprimé des postes (19% des employeurs et 6% des non employeurs à l’enquête). Parmi les dirigeants ayant au moins un salarié, 14% ont augmenté leurs effectifs.

Les perspectives pour 2013 sont légèrement plus favorables : 7% envisagent d’augmenter le nombre de leurs salariés contre 6% qui pensent le diminuer (et même 16% parmi les employeurs, contre 13 en novembre 2012) ; les non employeurs sont 6% à envisager d’embaucher (contre 13 en novembre 2012) :

 

Embauche

Suppression de poste

Création nette en %

 

% entreprise

concernée

Nbre moyen

% Création

poste

%

Remplacement

% entreprise

concernée

Nbre moyen

Réalisé octobre-décembre 2012

11

1,5

6

5

10

1,3

-4

Prévu janvier-mars 2013

10

1,4

7

3

4

1,2

+3

 

L’opinion des dirigeants sur l’accord relatif à la réforme du marché du travail signé le 11 janvier : Cet accord n’est connu que par une minorité des dirigeants de TPE (37%). Pour les interviewés qui en ont entendu parler, 72% estiment que les mesures de l’accord constituent seulement un effet d’annonce ; 33% toutefois pensent qu’elles vont permettre d’améliorer la compétitivité de l’économie française et 26% contribuer à relancer l’emploi ; dans le détail, certaines mesures sont pourtant perçues favorablement (création d’une mobilité volontaire sécurisée pour 78% des patrons interrogés, droits rechargeables à l’assurance chômage pour 75%, assouplissement du contrat de travail à temps partiel en contrepartie d’un minimum de 24 heures hebdomadaires pour 72%).

Autre point encourageant, la moitié des chefs d’entreprise déclare que la simplification du recours à l’activité partielle en cas de difficulté financière pourrait les inciter à embaucher (48%).

Ils accueillent très négativement la sur-taxation des CDD, 41% déclarant qu’elle va avoir un impact négatif sur leur entreprise ; au global, sur l’ensemble des TPE, la mise en place de cette sur-taxation devrait conduire 2% des dirigeants à embaucher en CDI, 12% à réduire le recours ou le nombre de CDD, tandis que 86% ne modifieront rien à leur politique d’embauche. En ce qui concerne la participation des employeurs à la complémentaire santé, 56% déclarent offrir déjà un financement à leurs employés. Pour ceux qui ne le font pas, seuls 44% approuvent cette mesure.

 

En conclusion, si une majorité des patrons de TPE (57%) se montre confiante sur la capacité de la France à sortir de la crise et à retrouver une croissance durable avant la fin de la décennie, ils sont quand même 42% à appréhender la situation actuelle comme le signe d’un vrai déclin nécessitant plusieurs décennies pour que le pays puisse se rétablir (54% parmi les employeurs).

Les patrons de TPE font essentiellement confiance à cinq secteurs parmi tous ceux testés : les services innovants (dont les fondations sont saines pour 76% des interviewés), la culture (62%), l’économie par Internet (59%), les services traditionnels (56%) et la recherche (52%).