Méthodologie : Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce de métropole et d’outre-mer. Altares est également licencié officiel du B.O.D.A.C.C. (Bulletin Officiel d’Annonces Civiles et Commerciales).
Définition de la défaillance : elle correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou Judiciaire, mais pas les procédures amiables (mandat ad hoc ou conciliation) ni les suites
d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation). La date de défaillance retenue est celle de
l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié.
Le nombre de défaillances du 3éme trimestre 2022 se chiffre à 8 950, en hausse de 68,5% au regard du 3éme trimestre 2021, mais encore en baisse de 34% au regard de ma moyenne 2018-2019 (13 622 défaillances).
⇒ Une approche globale du flux des défaillances
Les liquidations judiciaires comptent pour 74%, un peu plus qu’en 2019 (68%), et les redressements pour 24%. En 2022, les liquidations ont connu une proximité de hausse plus marquée que les redressement qui étaient plus vigoureux en 2019 ou 2018 (indice 100 en 2022 à comparer avec les indices 150 et 171, vs les indices 100 pour les liquidations à comparer à 109 et 119).
⇒ Les défaillances selon la taille des entreprises
Les moins de 3 salariés sont toujours en tête d’affiche avec 75% des défaillances et plus largement les TPE avec 92%. Toutefois en terme d’évolution, ce sont les 6-19 salariés qui ont le plus progressé (entre +77 et 81% vs 68-70% pour les autres tailles). Les redressements ont d’avantage progressé chez les 6 salariés et plus (+81 à 106%), manifestant à un retour progressif à la situation avant-crise.
⇒ La situation selon l’ancienneté des entreprises
Les entreprises de 3 à 10 ans sont 56% des défaillances, beaucoup moins, les moins de 3 ans (14%), mais 30% les plus de 10 ans.
Le % de liquidation judiciaire est plus important chez les moins de 3 ans d’ancienneté (82% vs en moyenne 74) et bien plus faible chez les 16 ans et plus (68%).
Entre les 3émes trimestres 2021 et 2022, l’importance des liquidations a été la plus marquante pour les 3-5 ans d’ancienneté (82% vs en moyenne 68,5), où le flux des redressements a aussi été plus important (75% chez les moins de 3 ans et 83% les 3-5 ans vs 63 en moyenne).
Au final, les entreprises les plus anciennes résistent bien mieux que les plus récentes.
⇒ Les défaillances selon les activités
Les hausses de défaillances sont beaucoup plus sensibles dans les activités où les petites entreprises sont très nombreuses : notamment en commerce de détail (commerce d’habillement, de sport et loisirs, y compris le e-commerce) en restauration et débits de boisson, en boulangeries-pâtisseries, voire en coiffure (entre un triplement pour la restauration rapide et un doublement pour de nombreux types de commerce).
La situation dans les services est plus favorable, notamment dans les services aux entreprises, l’informatique-communication et l’immobilier, voire l’industrie.
⇒ La situation en région
Là encore les disparités sont importantes ; mais avant de porter un commentaire définitif, il est important d’attendre les données du 4éme trimestre pour dispose d’un regard sur toute l’année.
Pour en savoir davantage : Étude défaillances et sauvegardes d’entreprises T3 2022 – Altares