Le taux de détention des crédits immobiliers s’est stabilisé en 2010 (30,5% contre 31,3% en 2008 et 30,6% en 2014), s’appuyant sur le maintien de l’accession à la propriété à haut niveau (23% des ménages, un point haut des années 2000) ; le repli du taux de détention des crédits immobiliers n’explique pas plus de 40% de la baisse du taux global constaté depuis 2012. C’est donc surtout le repli des crédits à la consommation qui explique l’ampleur de la baisse constatée depuis 2009.
Entre 2008 et 2014, le taux de détention des crédits à la consommation est passé de 33,8% à 25,6% ; sous l’effet de la loi Lagarde, le taux de détention des crédits à la consommation a chuté à 27,6% en 2012. En 2013, compte tenu d’un environnement macroéconomique guère propice à la réalisation des projets de consommation durable (électroménager, automobile et motocycle, travaux d’amélioration du logement), l’usage des crédits à la consommation a connu un nouveau recul avec 25,6%.
Taux de détention des crédits |
2001 |
2007 |
2009 |
2012 |
2014 |
Ensemble des ménages dont |
52,9 |
52,0 |
50,8 |
48,6 |
46,5 |
Crédit immobilier seulement |
17,5 |
18,8 |
19,1 |
21,0 |
20,9 |
Crédit immobilier et à la consommation |
11,6 |
11,8 |
11,7 |
10,4 |
9,7 |
Crédit à la consommation seulement |
23,8 |
21,4 |
20,0 |
17,2 |
15,9 |
Dont accédant an la propriété |
22,3 |
23,0 |
23,2 |
23,7 |
23,2 |
Utilisation du découvert bancaire |
24,1 |
24,1 |
25,1 |
26,1 |
26,4 |
Ces évolutions se sont traduites par le recul de la part des ménages qui contractent des crédits à la consommation directement auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit passant de 21,5% en 2008 à 17,2% en 2014 ; Il en a été de même de la part des ménages qui contractent un crédit à la consommation sur le lieu de vente, avec 5,8% en 2014 contre 7,2% en 2008 et pour ceux qui ont recours à des « cartes » de magasin (5,1% en 2014 contre 9,6% en 2008). Les ménages ont donc sensiblement modifié leurs pratiques de gestion budgétaire et de financement des petits achats de consommation.
Les ménages recourent toujours largement aux crédits à la consommation pour financer la réalisation de projets patrimoniaux et améliorer leur cadre de vie : pour acheter un (des) bien(s) d’équipement de la maison, une automobile, une moto ou payer des travaux d’amélioration du logement, mais financent moins les dépenses de loisirs ou de consommation courante, celle des placements financiers, des dépenses de santé ou les impôts (13,9% en 2007 contre 8,3% des ménages en 2014).
En 2014, 23,9% des ménages (51,4% des seuls ménages avec crédit) détenaient des crédits pour acheter un (des) bien(s) d’équipement de la maison, une automobile, une moto ou payer des travaux d’amélioration du logement, contre 29,3% en 2009. L’usage des crédits à la consommation pour financer des véhicules automobiles, des motos ou des biens d’équipement de la maison est devenu moins fréquent (20,4% en 2014 contre 25,6% en 2009), alors que la part des ménages qui financent des travaux d’amélioration du logement est restée à peu près stable.
fin 2010, 48% des ménages détenant des crédits estimaient que, durant les derniers mois, leur situation financière s’était stabilisée, contre 39,4% en 2008 ; dans le même temps, 40,4% d’entre eux estimaient que leur situation financière s’était détériorée, contre 48,7% fin 2008.
54,7% des ménages détenant des crédits considéraient qu’ils étaient à l’aise ou que leur budget était suffisant fin 2010 contre 50% en 2014.
2013 a connu une nouvelle détérioration marquée : la part de ceux qui estiment que leur situation financière s’est détériorée s’établit ainsi à 49,7%, contre 40,4% en 2010.
47,3% estimaient en 2014, que ces charges restaient supportables ou très supportables (83,6% des ménages détenant des crédits contre 86,2%) trois années auparavant.
Appréciation des manages sur leur budget |
2001 |
2007 |
2009 |
2012 |
2014 |
A l’aise |
21,0 |
16,0 |
17,8 |
16,3 |
15,3 |
Ça va sauf en cas de dépense imprévue |
38,7 |
36,5 |
35 ,9 |
34,9 |
34,7 |
C’est juste, mais il faut faire attention |
30,5 |
32,5 |
32,9 |
34,1 |
34,2 |
Nous y arrivons difficilement ou avec dettes |
9,8 |
15,0 |
13,4 |
14,7 |
15,8 |
Portées par un sentiment de reprise des marchés immobiliers, les intentions de souscription de nouveaux crédits pour les six premiers mois de 2014 se sont améliorées, aussi bien pour les crédits immobiliers (4,5% fin 2013, contre 4,1% fin 2012) que pour les crédits à la consommation (3,9% fin 2013, contre 3,5% fin 2012) ; après deux années de détérioration des marchés, l’embellie était remarquable, même si le dynamisme dont la demande avait fait preuve durant la première moitié des années 2000 paraissait lointain. Les intentions de souscription de nouveaux crédits pour les six premiers mois de 2015 sont redescendues, vers les niveaux les plus bas que l’Observatoire a constatés depuis 1989 : aussi bien pour les crédits immobiliers (4,2% fin 2014, contre 4,5% fin 2013) que pour les crédits à la consommation (3,6% fin 2014, contre 3,9% fin 2013).
Mais après deux crises économiques, le taux de détention des crédits est descendu en 2014 au point le plus bas que l’Observatoire a eu à connaître depuis 1989. Les ménages semblent avoir modifié leur pratique de recours au crédit à la consommation, contraints par des dispositions législatives successives et l’appréciation qu’ils portent sur leur situation financière, alors que les conditions de crédit se sont nettement améliorées.