Sources :
– INSEE : base de données « démographie des entreprises »
– ACOSS/URSSAF : établissements employeurs de moins de 20 salariés actifs
– Enquête sur les pratiques et besoins de financement, avec une étude menée en deux temps :
* Une enquête nationale par voie téléphonique en septembre 2013 auprès de 1402 entreprises artisanales (tous secteurs dont 65 entreprises de sous-traitance industrielle).
* Un questionnaire spécifique sous-traitance diffusé par les CMA (d’Alsace, Nord-Pas de Calais, Rhône-Alpes, Pays de la Loire), aux entreprises actives dans ces activités sur leurs territoires (par voie postale ou courriel), entre décembre 2013 et mars 2014) ; 290 questionnaires complets en retour.
Les résultats sont donc plutôt indicatifs de la situation des TPE employeuses.
Les entreprises artisanales sont de l’ordre de 80% des entreprises de sous-traitance industrielle et de 78% des créations 2013 hors autoentrepreneurs :
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Nbre total entreprises |
Dont artisanales |
% entreprises artisanales |
Nbre total de création |
Dont artisanales Compris auto-entrepreneurs |
Dont artisanales non Compris auto-entrepreneurs |
2003 |
31 866 |
24 537 |
77 |
1 574 |
1 409 |
1 409 |
2008 |
31 547 |
24 857 |
79 |
1 833 |
1 637 |
1 637 |
2013* |
32 066 |
25 913 |
81 |
2 623 |
2 466 |
2 057 |
Evol 2013/2008 |
+0,6 |
+5,6 |
|
+67 |
+75 |
+46 |
* y compris autoentreprises
Ces entreprises sont fortement intégrées dans les filières industrielles, majoritairement positionnées sur des savoir-faire de spécialité.
Le nombre d’entreprises artisanales est prépondérant (au-delà de 80%) dans les deux principaux secteurs (décolletage et mécanique industrielle, chaudronnerie) ; il est moindre (autour de 50%) dans les activités de boulonnerie, visserie, ressorts, dans la fonderie et dans l’industrie électronique ; certains groupes d’activités sont en recul, notamment les activités de fabrication de moules et modèles (-28%), les activités de l’industrie électronique (-18%) ou du caoutchouc/plastique (-10%), alors que l’activité de chaudronnerie est en forte croissance (+18 %).
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Décolletage, Méca indust |
Chaudron- nerie |
Caoutchouc plastique |
Traitement métaux |
Forge découpage |
Moules modèles |
Industrie électronique |
Boulon- nerie |
Fonderie |
2003 |
12 877 |
6 374 |
1 206 |
1 518 |
1 161 |
614 |
335 |
231 |
221 |
2007 |
12 454 |
6 836 |
1 206 |
1 497 |
1 100 |
525 |
305 |
246 |
204 |
2013* |
13 431 |
7 545 |
1 097 |
1 555 |
1 107 |
442 |
272 |
247 |
217 |
Evol 2013/2008 |
+4,3 |
+18,4 |
-8 |
+2,4 |
-4,7 |
-28 |
-18 |
+6,9 |
-1,8 |
130 000 actifs dont 98 802 salariés en 2013, en baisse constante (en 2001, 115 400 salariés, en 2007, 108 500, en 2010, 101 700) ; 4 activités sont particulièrement affectées : le décolletage (-40% des salariés depuis 2000), la fabrication de moules et modèles (-32%), l’installation de structures métalliques chaudronnées (-22 %).
En 2013, 43% des entreprises n’ont pas de salarié (35% en 2009), 41% ont au moins 3 salariés (47 en 2009), dont 15%, 10 et plus (17% en 2009) ; les entreprises sans salarié sont concentrées dans les activités de forge-estampage-matriçage (69% fonctionnent sans salarié), la réparation de machines et équipements mécaniques (59%), les activités de chaudronnerie (réparation d’ouvrages en métaux 49%, installation de structures métalliques et chaudronnées 50%). Dans les autres activités, les entreprises employeuses sont majoritaires avec une taille moyenne comprise entre 5 et 8 salariés
La création d’activités reste dynamique, mais il s’agit principalement d’unités sans salarié.
La principale région de localisation des entreprises est la région Rhône-Alpes, notamment au sein des départements du Rhône, de l’Isère, de Haute- Savoie, de la Loire et de l’Ain ; on constate une très bonne correspondance avec celle de l’emploi industriel salarié en France, exception faite de la Région Ile-de-France où le tissu artisanal est peu dense dans ces activités (exception, la Seine-et-Marne, et dans une moindre mesure le Val-d’Oise) ; Les autres départements présentant un tissu développé sont les départements du Nord, des Bouches-du-Rhône, de la Gironde, de Moselle, de Loire-Atlantique, du Bas-Rhin, de Seine-Maritime et de Haute-Garonne.
Comparativement à leur population, les départements des Ardennes, de la Haute-Marne, du Doubs et du Jura affichent également des densités élevées, témoignant de la survivance d’un savoir-faire territorial dans ces activités
Entre 2003-2013, certains bassins historiques de la sous-traitance industrielle sont en recul : -17% en Haute-Savoie, -10% dans le Rhône et le Doubs, sont par contre en progression, les Bouches-du-Rhône, le Var, la Loire-Atlantique ou le Bas-Rhin.
L’étude propose une carte des localisations par grande activité.
En 2013, 34% ont connu une baisse de leur activité (au même niveau que l’ensemble des entreprises artisanales) et 41% font le constat d’une dégradation de leurs marges (+9 points au regard de l’ensemble des entreprises artisanales et +8 points au regard de 2012), du fait d’une pression sur les prix de la part des clients/donneurs d’ordre et de l’augmentation des coûts de production.
Toutefois 9% font état d’une hausse de leurs marges, un résultat obtenu le plus souvent par des stratégies combinées : positionnement sur des travaux de niche, développement de la clientèle, répercussion des hausses de coûts sur les prix ou renégociation avec les fournisseurs.
37% des entreprises sont dans une situation financière préoccupante ou très préoccupante (28% pour l’artisanat dans son ensemble), due en grande partie aux retards de paiement des clients/donneurs d’ordre (36% sont régulièrement payées avec retard et 29% plusieurs fois par an) ; en outre, 69% sont payés 45 jours et plus après la facturation; noter aussi que 30% ont des commandes avec des délais irréalisables.
Les entreprises de 3 à 9 salariés semblent plus touchées.
Corollaire de la dégradation de l’activité et des marges, les trésoreries sont en baisse par rapport à l’année précédente chez 35% des entreprises (26% en 2012) ; 38% déclarent avoir des problèmes de trésorerie (21% pour l’ensemble de l’artisanat).
Ces problèmes de trésorerie sont liés à la nature du marché de ces entreprises (en BtoB) et ne sont pas uniquement conjoncturels ; 19% ont des problèmes permanents de trésorerie (contre 7% dans l’ensemble des entreprises artisanales) ; par ailleurs, 14% déclarent avoir souffert d’impayés de façon répétée.
35% (21% de l’ensemble des entreprises artisanales) ont mobilisé des financements externes pour investir, soit à travers des prêts bancaires (37% contre 16) ou du crédit-bail (21% contre 7).
Concernant les besoins de trésorerie, ils sont 36% ; le découvert bancaire est moins sollicité (26% au lieu de 34% pour l’ensemble de l’artisanat), au profit notamment du prêt bancaire de trésorerie (10% contre 3%) ; 11% ont recours à l’affacturage (contre 3%), 6% au crédit commercial fournisseur et 7% au Dailly.
Concernant le fonds de roulement, ils sont 19% : 16% ont injecté des fonds personnels (contre 22%), 4% ont eu recours à la famille (contre 3%).
Noter que ceux en société ont constitué leur capital social en faisant appel principalement à la famille et en second à des associés.
Mais 49% empruntent quand ils ne peuvent pas faire autrement (69% pour l’ensemble des artisans) ; toutefois, 22% recourent systématiquement au prêt bancaire ; cette part augmente au-delà de dix salariés (15% en deçà, près de 35% au-delà).
47% déclarent avoir intégralement autofinancé des projets en 2013 (contre 27% pour l’ensemble des entreprises artisanales).
L’autofinancement ne pouvant suffire, près des ¾ ont mobilisé un financement externe dans les douze derniers mois (17 points de plus que l’ensemble des entreprises artisanales).
Ceci étant, 44% ont sollicité un prêt bancaire dans les douze derniers mois (19% pour l’ensemble des entreprises artisanales).
Le principal poste d’investissement financé par prêt bancaire concerne le renouvellement de matériel (17%, mais 20% ont été autofinancés), suivi par les achats de véhicule (12% et 8% autofinancés), l’achat d’équipements nouveaux (10% et 10% autofinancés), 6% un projet immobilier (4% autofinancés), 6% de l’immatériel (autofinancés principalement) et 3% la création de nouveaux produits (autofinancés principalement).
85% des entreprises ont obtenu satisfaction à leur demande de crédit, un taux similaire à celui des entreprises artisanales dans leur ensemble. 42% ont dû produire une garantie (gages ou hypothèques sur l’investissement, sur le patrimoine personnel et d’associés).
Noter que 42% ont au moins 2 banques (contre 20% des entreprises artisanales).
Les relations avec les banques sont bonnes dans 70 % des cas, mais 30% sont insatisfaites de leur banque principale (contre 20)
37% détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur et disposent plus souvent d’outils de gestion que la moyenne des entreprises artisanales :
– 50% ont un compte de résultat prévisionnel (33% l’ensemble de l’artisanat)
– 46% un plan de trésorerie prévisionnel (29%)
– 65% un tableau de bord de suivi de l’activité (48%)
Pour les questions financières, ils demandent d’abord conseil à leur expert-comptable (79%), puis à leur banque (33%), à des relations personnelles (14%) ou professionnelles (15%), rarement à la CMA (6%), à la CCI (3%), ou à leur organisation professionnelle (2%)
Les fonds de garantie de l’artisanat (SIAGI, SOCAMA) demeurent très largement méconnus (12%) ; 1% y ont eu recours. 5% déclarent par ailleurs avoir mobilisé une aide : le CICE, la Caisse d’assurance Retraite et Santé (CARSAT), Bpifrance (notamment la Prestation Technologique Réseau).
En termes développement à venir (3 citations possible), 67% affichent un objectif de stabilisation de l’activité (60% en première citation), mais aussi 36% un objectif de développement (48% en 2012), 14% celui de « sortir des difficultés », 13% de préparer leur transmission (11% ont plus de 60 ans).
43% souhaitent prospecter, développer les marchés (mais seulement 11% en première citation), 30% envisagent d’investir dans l’outil de travail pour développer les capacités de production et 16% rationaliser les moyens pour baisser les charges d’exploitation (mais seulement 2% en première citation). En raison de difficultés financières, 27% déclarent avoir reporté des investissements.