Baisse des défaillances en France comme en Allemagne, mais comparaison difficile du fait de procédures différentes.
En 2020, 15 840 entreprises ont connu une défaillance en Allemagne ; grâce au soutien public, il s’agit du plus bas niveau d’insolvabilité depuis 1993, et de la plus forte baisse (-15,5% par rapport à 2019 contre -38% en France). L’année 2021 a commencé comme s’est terminée l’année 2020, avec des chiffres de défaillances très bas.
Tous les secteurs et toutes les régions n’ont pas bénéficié de cette situation favorable.
Pour bénéficier du soutien de l’État, les entreprises devaient prouver que leur modèle économique fonctionnait avant la pandémie, c’est-à-dire en décembre 2019. Comme les secteurs des métaux et de l’automobile étaient en récession depuis fin 2018, certaines entreprises n’ont pas rempli ce critère, n’ont pas obtenu de soutien de l’État, d’où une hausse des faillites dans le secteur des métaux (+7,1%) et dans l’automobile (+31,6%). Mais les métaux ne représentent que 3% de l’ensemble des faillites et l’automobile à peine 0,5%.
La majorité des faillites surviennent dans les secteurs des services aux entreprises, de la construction et de l’hôtellerie, ainsi que de la vente au détail et des transports.
Comme en France, les faillites sont concentrées dans les microentreprises et dans les petites et moyennes entreprises.
L’office statistique allemand (Destatis) a estimé que, bien que le nombre de faillites ait considérablement diminué, les créances anticipées résultant des faillites d’entreprises s’élèveront à 44,1Md€ en 2020, soit le niveau le plus élevé depuis la récession de 2009.
En 2020, les demandes d’indemnisation ont augmenté de 65% par rapport à 2019. Certains secteurs se sont particulièrement démarqués comme celui des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a aussi enregistré une augmentation des demandes d’indemnisation, comme celui du commerce et de la vente au détail et le secteur de la finance et des assurances. À l’inverse, les sinistres dans le secteur de la construction n’ont augmenté que de 7 % par rapport à l’année précédente, tandis que ceux dans le secteur des transports ont diminué.
⇒ Les aides gouvernementales
Les prêts ont été le dispositif le plus utilisé avec 49Md€ (1,5% du PIB). Alors que le programme de prêts n’était initialement destiné qu’aux entreprises de taille moyenne, la gamme s’est étendue aux très petites entreprises au début du deuxième confinement, en novembre 2020.
Le fonds de stabilisation économique pour les grandes entreprises, l‘un des principaux outils de soutien, n’a été que peu utilisé (sur les 600Md€ disponibles, seuls 8,4Md€ ont été utilisés) et principalement par le secteur du voyage.
L’hôtellerie et la vente au détail semblent être deux secteurs où le soutien financier est épuisé et dans lesquels davantage de défaillances sont probables surtout après une fermeture de 6 semaines au printemps 2020 et un autre confinement de 5 à 6 mois en hiver/printemps 2021.
Selon la simulation du groupe Coface, le total des défaillances aurait dû augmenter de 6% en 2020 par rapport à 2019 soit un différentiel de 21,5% (soit 4030 défaillances) au regard des 15,5% de baisse. La majeure partie de ces défaillances devrait provenir de l’hôtellerie et de la restauration, où l’on s’attend à environ 660 “défaillances cachées”, suivies par le transport et la construction avec environ 420 chacun, l’industrie manufacturière (230) et le commerce de détail (190).
Cela montre que même si le nombre de faillites est faible en 2020, la facture de la pandémie n’a, en réalité, pas encore été payée par les entreprises.
Pour en savoir davantage : Allemagne : davantage de défaillances d’entreprises en perspective, malgré des aides importantes / Actualités / Actualités et Publications – Coface