L’ile-de-France plus touchée par le 1er confinement que les autres régions.


"Impact du premier confinement sur les sociétés : l’Île-de-France plus affectée que les autres territoires", Insee Focus N°234, mai 2021

L’ile-de-France a par contre développé davantage le télétravail.

⇒La baisse d’activité selon les territoires

Le premier confinement (17 mars – 11 mai 2020) a provoqué un recul historique de l’activité et une chute inédite du chiffre d’affaires des sociétés (– 16 % au 1ᵉʳ semestre 2020 par rapport à la même période de 2019). Tous les grands secteurs d’activité et tous les territoires ont été affectés.

 

L’Île-de-France est le territoire le plus touché par la baisse de l’activité (-19% contre -15% dans le reste de la France), tant pour les petites sociétés de 10 à 49 salariés (-20% contre –17%) que pour les plus grandes de 250 salariés ou plus (–16% contre –14%). 38% des sociétés franciliennes enregistrent une perte de chiffre d’affaires supérieure à 50 % (contre 33% des sociétés dans le reste de la France) et, réciproquement, un peu moins de 6% ont vu leur activité se développer (contre 8%).

 

L’industrie francilienne a particulièrement pâti des difficultés rencontrées par les filières automobile et aéronautique, et de la baisse des exportations à la suite des fermetures des frontières ; son chiffre d’affaires a chuté de 19% au 1ᵉʳ semestre 2020 (–15% dans les autres territoires). De même, les transports (transports collectifs, notamment souterrains et trafic aérien international) ont connu une baisse de 23% contre 16%. Quant aux services aux entreprises, un des points forts de la région, ils suivent le reflux national (–13%).

 

Les activités touristiques ont fortement régressé partout (de –37% dans l’hébergement et –33% dans la restauration pour le Sud-Ouest à –55% et –39% en Île-de-France).

 

L’Ouest a un peu mieux résisté (–15% de chiffre d’affaires tous secteurs confondus), du fait d’un moindre recul de l’activité dans la construction et les transports ainsi que dans le commerce. Il en va de même pour le Sud-Ouest (–15% également), qui bénéficie d’une spécialisation relative dans les activités commerciales, moins affectées par le confinement.

 

La reprise a été également plus timide en Île-de-France : en septembre 2020, avant le deuxième confinement, les entreprises franciliennes envisageaient une diminution de leur activité au second semestre de 14%, contre 9% dans le reste du pays.

⇒ La suspension dans certaines activités

Lors du premier confinement, 34% des sociétés de 10 salariés ou plus ont suspendu leur activité, un peu moins en Île-de-France (32%), un peu plus dans l’Ouest et le Nord-et-Est (36%). Si ce taux varie fortement d’un secteur à l’autre (20% dans les transports contre 52% dans la construction), il est en revanche assez stable pour une même activité dans l’ensemble des territoires.

 

Dans les deux tiers des cas, cette suspension fait suite à une décision ou une recommandation administrative. L’arrêt par décision administrative affecte quasiment à l’identique tous les territoires, le taux est un peu plus élevé dans le Sud-Ouest (24% contre 22% pour l’ensemble de la France) du fait d’une plus forte implantation des commerces de détail « non essentiels » obligés de fermer durant cette période.

 

En France, les sociétés ayant suspendu leur activité ont fermé en moyenne pendant 58 jours. Les fermetures ont duré plus longtemps dans les services (74 jours) et, à l’inverse, moins longtemps dans l’industrie (41 jours) et la construction (43 jours).

Cette durée ne diffère guère d’un territoire à l’autre, sauf en Île-de-France où elle est la plus longue, quel que soit le secteur d’activité, à l’exception des transports. La région parisienne a notamment été pénalisée par le poids, plus important qu’ailleurs, d’activités soumises à des restrictions prolongées : restauration, arts et spectacles dont production audiovisuelle. Avec également l’absence de visiteurs étrangers, les lieux d’hébergement sont restés clos faute de clientèle, et l’événementiel et le commerce de luxe, fortement tributaires des touristes asiatiques et américains, ont souffert.

⇒ Un quart des salariés franciliens en télétravail en mars 2020

Les entreprises d’Île-de-France ont privilégié le télétravail (24% des salariés contre 14% en moyenne en France) au travail sur site (22% contre 29). Cette spécificité ne s’explique pas uniquement par le poids, dans l’économie francilienne, des services aux entreprises plus facilement exercés à distance. En effet, les sociétés implantées en région parisienne recourent au télétravail plus fréquemment que dans le reste de la France, quelle que soit leur activité : industrie (16% contre 10), construction (9% contre 7), commerce (13% au lieu de 7) ; cette organisation du travail émanant des services paraît s’être diffusée en Île-de-France dans l’ensemble de l’économie. Ailleurs, les sociétés ont nettement privilégié le travail sur site (31% contre 12% pour le télétravail), sauf dans les services, mais de peu (19% contre 22%). 

 

Pour en savoir davantage : Impact du premier confinement sur les sociétés : l’Île-de-France plus affectée que les autres territoires – Insee Focus – 234