L’Île-de-France représente, à elle seule, 61% de la richesse dégagée par les établissements culturels français, soit 21Md€. Les 3/4 des emplois culturels sont concentrés à Paris et dans les Hauts-de-Seine. Entre 2008 et 2013, les emplois culturels franciliens ont augmenté 2 fois plus vite que ceux des autres secteurs.
En Île-de-France, l’intensité et la diversité de l’offre et de la consommation culturelles placent la région au même niveau que d’autres grandes métropoles mondiales telles que Londres ou New York. Par exemple, à Paris comme à Londres, les 5 plus grands musées attirent chaque année entre 20 et 25 millions de visiteurs.
La région capitale concentre 4 emplois culturels sur 10 du fait d’un écosystème favorable (présence de talents, tissu entrepreneurial dynamique, pôles de formation, accès aux financements, événements et réseaux professionnels), de l’implantation historique des entreprises des médias, du patrimoine (musées, bibliothèques et monuments historiques), de l’édition à Paris et en petite couronne, et la présence des plus grandes entreprises du spectacle vivant à Paris (Opéra national de Paris, Comédie française…).
En 2013, le secteur culturel représente 300 000 emplois (5,3% du total des emplois dans la région contre 2,6% au niveau national). L’Île-de-France représente, à elle seule, 61% de la richesse dégagée par les établissements culturels français, soit 21Md€. Les 3/4 des emplois culturels sont concentrés à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
l’Île-de-France se singularise par :
-une forte implantation des activités cinématographiques, de l’audiovisuel et du multimédia, dont elle concentre 67% des emplois et les 3/4 de la richesse dégagée.
-46% des effectifs nationaux des activités du patrimoine et de la lecture publique (gestion des bibliothèques, musées et monuments historiques)
-44 % des emplois liés à la publicité
-42 % de ceux de l’édition écrite.
Un secteur plus dynamique que les autres en Île-de-France :
Entre 2008 et 2013, les emplois culturels franciliens ont augmenté 2 fois plus vite que ceux des autres secteurs (+ 3,3% contre + 1,4%, soit un gain de 9 600 emplois), notamment dans l’audiovisuel cinéma-multimédia, dans l’édition de jeux électroniques, la production de films pour le cinéma et la télévision et l’édition de chaînes généralistes.
Dans le domaine du patrimoine et de la lecture publique, son poids se renforce dans la gestion des bibliothèques tandis qu’il diminue dans la gestion des musées. La région perd un peu de terrain dans les arts visuels dont les emplois progressent dans les autres régions, notamment dans les activités spécialisées de design et la création artistique relevant des arts plastiques.
Les effectifs des professions culturelles ont fortement progressé ces 20 dernières années dans l’ensemble de la France. Entre 2008 et 2013, ce dynamisme se confirme dans une moindre mesure en Île-de-France (+ 6,5% contre + 8,9% au niveau national).
L’Île-de-France concentre 36 % des établissements culturels français avec 161 000 établissements dont l’activité principale relève du secteur de la culture.
90% d’entre eux n’ont pas de salariés (contre 3 sur 4 dans l’ensemble des secteurs); ces indépendants choisissent souvent le statut de micro-entrepreneur (65% des entreprises culturelles créées en 2016, contre 47% pour l’ensemble des secteurs économiques).
La région capitale concentre aussi 54% des établissements culturels français de plus de 50 salariés : l’Opéra national de Paris, l’audiovisuel public et les grandes chaînes de télévision et les stations de radio, la Bibliothèque nationale de France, le Musée national du Louvre, dans le domaine « patrimoine et lecture publique », Vivendi dans la production et l’édition musicale, Hachette dans l’édition de livres, Publicis et Havas dans la publicité, Ubisoft et Blizzard Entertainment dans le jeu vidéo.
La moitié seulement des 300 000 actifs qui travaillent dans le secteur culturel exerce une profession culturelle, l’autre moitié exerce une profession transversale (telle cadre administratif et financier). Réciproquement, 100 000 emplois faisant appel à des compétences de nature culturelle s’exercent dans des secteurs autres que la culture (exemple des designers de l’industrie automobile).
La profession culturelle la plus fréquente est celle de concepteur ou assistant technique des arts graphiques, de la mode et de la décoration (graphiste, designer, styliste, architecte d’intérieur…), qui représente environ 16% des effectifs des professions culturelles.
En Île-de-France, les journalistes sont surreprésentés (11% des effectifs, soit 1,6 fois plus que dans les autres régions).
Les effectifs de cadres techniques et artistiques de l’audiovisuel et des spectacles (producteurs, réalisateurs, ingénieurs du son…) progressent d’un tiers entre 2008 et 2013 dans la région et y sont très concentrés (61% des effectifs nationaux).
En revanche, les professeurs d’art y sont proportionnellement deux fois moins nombreux que dans le reste de la France.
Ces professions, majoritairement des emplois de cadres, sont exercées par des actifs diplômés (68% un diplôme supérieur au bac, vs 48% pour l’ensemble des professions).
Les 2/3 des architectes ou des professionnels technico-artistiques des spectacles sont des hommes, alors que les 3/4 des professionnels de l’archivage, de la conservation et de la documentation sont des femmes.
Par ailleurs, près de la moitié des graphistes et des designers ont moins de 35 ans, contre moins de 20% des bibliothécaires, archivistes et conservateurs.
Un tiers sont des non-salariés, soit 3,4 fois plus que pour l’ensemble des professions, une proportion plus élevée qu’au niveau national (28%). La moitié d’entre eux a un statut de micro-entrepreneur, notamment les professeurs de musique et de danse, et les photographes.
Leur revenu mensuel imposable atteint 1 800€ en moyenne, soit 300€ de plus qu’au niveau national (variant de 410€ pour les micro-entrepreneurs à 3 100€ pour les autres). Le cumul avec une activité salariée est fréquent (39% des non-salariés en Île-de-France), notamment les micro entrepreneurs exerçant dans l’enseignement culturel (72%), le spectacle vivant (67%) et l’audiovisuel-cinéma-multimédia (66%).
Les emplois sont souvent précaires, répondant à une économie du projet, induisant une multiplicité d’employeurs et une alternance de périodes d’emploi et de non emploi, notamment chez les artistes et techniciens du spectacle.; la région compte 183 000 intermittents du spectacle (audiovisuel et spectacle vivant) en 2014. Les postes à faible volume horaire sont en effet courants parmi les professions culturelles : 61% proposent des contrats de moins de 100 heures à l’année, contre 22% dans l’ensemble des professions.
La région francilienne compte les troupes permanentes les plus importantes du pays (Opéra de Paris, Comédie française). Malgré cela, seuls 16% des postes sont stables (CDI ou fonctionnaire), contre 71% pour l’ensemble des professions en Île-de-France.
Pour les artistes des spectacles, cette proportion chute à 2%. Par conséquent, la multi-activité (au moins deux postes occupés dans l’année) est fréquente (44% en Île-de-France contre 26% pour l’ensemble des professions). Les artistes des spectacles occupent en moyenne 4,3 postes dans l’année. Cette activité intermittente découle également de la saisonnalité des emplois dans le spectacle vivant, l’audiovisuel et le cinéma, dont le nombre de postes connaît de fortes fluctuations infra-annuelles. En Île-de-France, janvier et décembre sont des mois de moindre activité. L’ensemble des professionnels des spectacles est touché par ces fluctuations, surtout les artistes et techniciens des spectacles dont le nombre peut varier de plus ou moins 35 000 selon les mois. La saisonnalité est cependant moins marquée en Île-de-France que dans d’autres régions, où l’activité se concentre davantage sur les festivals d’été.