2 difficultés pour utiliser ce travail très rigoureux : les modifications incessantes des conditions d’accès à l’Accre, et l’ancienneté des cohortes, qui ne rendent plus compte de la situation actuelle.
Afin d’en étudier l’efficacité, l’Insee s’est appuyé sur un panel d’entreprises créées entre 1994 et 2006. Les résultats de l’enquête montrent d’abord un effet positif de l’Accre sur le taux de survie des entreprises à cinq ans, puisque celui-ci est supérieur de 3 à 6% en moyenne à celui des entreprises créées sans cette aide, avec un pic à plus de 14% en 1998. Cette réussite provient d’abord, selon l’Insee, d’une « sélection des bénéficiaires, liée au processus administratif d’attribution de l’aide, ainsi qu’une auto-sélection des créateurs eux-mêmes », autrement dit de facteurs relativement indépendants de l’apport de l’Accre en lui-même. L’effet d’auto-sélection joue beaucoup dans l’attribution de ce type d’aide : ce sont les mieux informés et les plus aptes à bâtir un projet entrepreneurial qui demandent à bénéficier de l’Accre .
L’étude suggère que la législation, plus généreuse d’attribution de l’aide à partir du début des années 2000, a même pu avoir un effet négatif : en augmentant le nombre de bénéficiaires de l’aide, le phénomène d’auto-sélection aurait joué en sens inverse, incitant des personnes moins compétentes et moins aptes à tenter leur chance. Enfin, l’enquête mentionne des effets d’éviction de cette aide qui désavantage les entreprises existantes relativement aux celles subventionnées.
Au final, l’Insee note que les variables ayant un effet nettement positif sur la probabilité de survie à cinq ans d’une entreprise sont de deux ordres : avoir des moyens financiers élevés au départ et fonder son entreprise sous forme de société plutôt qu’en nom personnel.
Par ailleurs, l’effet sur l’emploi est jugé nul, quelle que soit la catégorie de créateur (chômeur de court-terme, chômeur de long-terme ou inactif).