Méthodologie : étude quantitative auprès d’un échantillon de 612 futurs créateurs potentiels (dont 362 ont préparé leur projet ou envisagé leur création dans les 2 ans), issus d’un échantillon représentatif de 2003 Français âgés de 18 ans et plus, interrogés en ligne sous système CAWI entre le 2 et le 7 janvier 2019.
L’échantillon a été redressé selon la méthode des quotas sur les variables de quotas suivantes : sexe, âge, profession, région, taille d’agglomération selon les données du bilan démographique de l’INSEE.
Ce document datant de 2019 m’avait échappé. Il traite d’un sujet important et peu abordé dans les sondage.
Les idées reçues sur la création d’entreprise sont plus marquantes pour les Français que pour ceux qui ont l’intention de créer. Mieux pour ces mêmes “intentionnistes”, les freins à la création sont plus faibles que ne sont les idées reçues, manifestant ainsi le volontarisme de ceux qui veulent créer.
⇒ Quels profils ont ceux qui envisagent de créer leur entreprise ?
31% des Français envisagent de créer leur entreprise, dont 10% certainement, 21% probablement et 9% ne savent pas ; un taux qui oscille entre 20 et 37% depuis presque 20 ans avec une tendance haussière (moyenne de 26% entre 2000 et 2008 et de 30% depuis). Je les appelle par la suite du texte les intentionnistes.
Les moins de 35 ans sont les plus fervents parmi ceux qui ont l’intention de créer (53-59%) alors que les 35-49 ans y songent moins (39%) et encore moins les 50 ans et plus (13%).
En termes de CSP, ce sont les cadres (45%) puis les étudiants et les inactifs (41%), les employés (39%), les ouvriers (34%) et les retraités (8%).
46% envisagent de le faire dans les 2 ans. 39% ont déjà “préparé” leur création (51% les cadres, 47% les 50 ans et plus mais 18% les moins de 25 ans et 28% les inactifs et les ouvriers).
Noter que le terme “préparé” est plus que vague, n’indiquant nullement le degré de préparation (ce peut être une recherche simple d’infirmation ou l’esquisse d’un premier projet plus que succinct comme un travail avancé avec un expert).
⇒ Les idées reçues moins présentes chez les intentionnistes que chez les Français
Selon les intentionnistes, les idées reçues sont bien plus véhiculées par les conseillers bancaires (48%, mais 54% les CSP-) et l’entourage personnel (43%, mais 51 les CSP+), que les acteurs institutionnels (Chambres de commerce, chambres de métiers/ réseaux d’aide à la création, Pôle Emploi) ou l’entourage professionnel (36 et 32%); ceux qui auraient le moins d’idées reçues sont les experts comptables ou les avocats (15%).
♦ En termes d’idées reçues, ceux qui envisagent de créer une entreprise se focalisent d’abord sur le temps nécessaire de préparation (au moins un an pour 61%), du fait de la complexité (notamment des formalités) 59%, de l’indispensable apport personnel (55%) et “parce qu’il faut avoir l’âme d’un entrepreneur pour monter son entreprise” (55%) et non “faire d’une passion son activité professionnelle” (15%), ainsi qu’une carte de relations (49%). Les autres items importent moins, tels l’âge, le niveau de diplôme, le fait d’être femme (entre 16 et 31%).
♦ Il est par ailleurs fort intéressant de comparer les idées reçues avec celles de Français : globalement celles-ci sont moins marquantes pour les intentionnistes, même si 40% disent que ces idées reçues peuvent avoir raison de leur projet de création (notamment pour les CSP- 49%).
Le fait qu’il faille au moins un an pour préparer sa création, qu’il faille une âme d’entrepreneur et par ailleurs la conviction que “tout le monde peut créer sa boîte”, sont 3 items sont bien plus présents chez les intentionnistes ; les autres items sont nettement moins fréquents que chez les Français (question âge, diplôme, sexe, finance, pérennité…).
♦ Quelques compléments à propos de l’échec des créateurs : selon les intentionnistes 90% des Français ont en général peur de l’échec vs 66% des intentionnistes ; d’ailleurs 74% des Français ne donnent pas une seconde chance après un échec ; ainsi pour 71% les entrepreneurs connaissent souvent plusieurs échecs.
♦ Quelques compléments pour certains intentionnistes :
-En ce qui concerne les âges : si pour 24% en moyenne, “on ne prendra jamais au sérieux un jeune de moins de 25 ans qui veut créer sa boîte”, le chiffre est de 33% pour les moins de 25 ans contre 15% pour les plus de 50 ans.
-En ce qui concerne le sexe : les femmes sont moins confiantes que les hommes dans la facilité de créer (40% vs 23).
-En ce qui concerne le diplôme : pour 40%, celui-ci n’est pas nécessaire (52% les plus de 50 ans, 47% les CSP+), mais les moins de 25 ans et les inactifs sont plus circonspects.
-En ce qui concerne le financement de l’entreprise, les ouvriers intentionnistes sont plus nombreux à estimer qu’il faille au moins 10 000€ pour lancer son entreprise. Mais tout de même 64% des intentionnistes estiment qu’en dessous de 10 000€ de capital, c’est risqué de se lancer.
Noter que pour 56% des intentionnistes, le fait de créer ou reprendre conduira à un regard plus positif de leur entourage (mais sans changement pour 29%) et seulement 15% un regard plus négatif.
⇒ Ces idées reçues perdent de l’importance chez les intentionnistes quand on les compare aux freins.
Le volontarisme, le projet de création prennent largement le dessus sur les idées reçues ; les freins exprimés par les intentionnistes sont nettement en retrait au regard des idées reçues exprimées par ces mêmes intentionnistes.
Pour en savoir davantage : Think-ADIE-rapport-VF.pdf (institut-think.com)