La pérennité à trois ans est de 71,3% pour la génération 2010 des non autoentrepreneurs (contre 65,8% en 2006)


« Entreprises créées en 2010 : sept sur dix sont encore actives trois ans après leur création », Insee Première N° 1543, avril 2015

La pérennité à trois ans est de 71,3% pour la génération 2010 (non autoentrepreneurs) ; malgré un environnement économique plus difficile, elle est plus élevée que celles des entreprises créées en 2006 (65,8%), et ce dans la quasi-totalité de secteurs d’activité. Sans doute la prudence face à la crise, la difficulté de se repositionner et l’apparition du régime de l’autoentrepreneur, faisant basculer certaines créations dans ce nouveau régime, peuvent-ils expliquer pour partie cela.

 

Les activités les plus en vogue ou les plus en phase avec le marché des entreprises ont les meilleurs taux de pérennité : ces taux ne sont pas corrélés avec l’évolution du nombre de création sur la période :

 

Enseigne-

ment

santé

Services aux entreprises

 Industrie

Transports

Activités spécialisées,

scientifiques et techniques

Services de

 soutien

Information

communication

% de pérennité

à 3 ans

Génération 2010

82,3

79,6

72,0

74,2

79,6

77,6

Génération 2006

81,4

72,7

64,0

67,2

67,9

72,5

Evol nombre total de Créations 2009-2014**

+15,9

-3,2

-6,6

-0,5

+53,5

*dont intérim  ** évolution 2014/moyenne 2009-2013

 Les secteurs les plus en lien avec les particuliers, souvent les plus touchés par la crise, ont de moins bons taux de pérennité ; là encore,  il n’y a pas de corrélation avec l’évolution du nombre total de créations :

 

Services aux

particuliers

Hébergement

restauration

Construction

Immobilier

Commerce

Réparation auto

% de pérennité

à 3 ans

Génération 2010

70,8

68,9

68,2

66,8

64,3

Génération 2006

65,5

66,4

64,4

62,9

58,6

Evol nombre de Créations 2009-2014

+0,9

+11,6

+6,2

-6,0

-10,0

 Les moyens financiers au démarrage sont un important facteur de pérennité :

 

<2 K€

De 2 à 4K€

De 4 à 8K€

De 8 à 16K€

De 16 à 40K€

De 40 à 80K€

De 80 à 16 K€

>160K€

Taux de pérennité

65,5

69,5

70,3

71,1

71,6

75,6

75,9

82,8

 Rappelons que 3 entreprises sur dix démarrent avec des moyens inférieurs à 4 000 euros, et autant avec un investissement compris entre 4 000 et 16 000 euros, soit près des 2/3 des créations et 7% ont disposé de plus de 160K€ ; dépasser 40K€ de mise de fonds initiale augmente significativement les chances de pérennité.

Plus forte est aussi la pérennité chez les créateurs les plus diplômés ; les 2/3 des entreprises créées par un créateur sans diplôme sont encore actives trois ans après, contre 78% pour les niveaux bac+5.

Cette caractéristique est toutefois moindre que pour la génération 2006, l’élévation générale du niveau de diplôme des créateurs a peut-être atténué cet effet ; entre les générations 2006 et 2010, la proportion de créateurs sans diplôme a en effet diminué de deux points, tandis que celle des diplômés des 2e ou 3e cycles universitaires est passée de 24% à 27%.

 

Les chances d’être pérenne augmentent avec l’expérience du créateur dans le  métier ; 2/3 des entreprises créées par des personnes sans expérience dans leur nouveau métier sont encore actives trois ans après, contre les ¾ qui ont au moins 3 ans d’expérience. Changer de domaine de compétence en créant son entreprise diminue le taux de pérennité de 5 points par rapport à un entrepreneur qui possède déjà plus de dix ans d’expérience dans le même métier.

 

Les sociétés sont plus pérennes que les entreprises individuelles (77% contre 62 pour les entreprises individuelles) ; les sociétés sont plus présentes dans les secteurs les plus pérennes, comme l’industrie, l’information-communication et le soutien aux entreprises ; de plus les entreprises individuelles démarrent souvent avec un financement faible.

 

211 600 emplois sont recensés au 31 12 2013 dans les entreprises créées au 1er semestre 2010 et toujours en activité, dont 114 000 salariés (parmi lesquels on peut trouver des dirigeants, certes en petit nombre) ; la hausse du nombre d’emplois dans les entreprises pérennes (60 500 emplois salariés) est compensée par les pertes d’emplois dans les entreprises cessées (61 700, surtout des emplois de dirigeants au nombre de 44 700).

 

35% des entreprises toujours en activité ont gagné des emplois ; les 2/3 n’employaient que leur dirigeant ; elles représentent 3/4 des créations nettes d’emploi ; l’emploi dans les entreprises pérennes a augmenté de 40% avec exclusivement des emplois salariés (dont 4 000 postes de dirigeants salariés).

Le bilan de l’emploi dans les entreprises de la génération 2010 reste bien meilleur que celui de la génération 2006 (perte de 20 000 emplois ; les cessations, plus fréquentes pour la génération 2006, avaient entraîné la perte de 75 000 emplois, tandis que les entreprises pérennes en avaient créé seulement 55 000.

 

Des gains d’emplois sont localisés dans les activités les plus pérennes (santé/éducation, soutien aux entreprises, transport-entreposage, activités financières et d’assurance), y augmentant l’effectif d’un quart ; dans  les services aux ménages où la pérennité est moyenne, l’emploi total stagne ou augmente peu ; l’hébergement et la restauration ont perdu 16% de leurs emplois, le commerce (9%), la construction, (8%) et l’immobilier 6%.

Noter que les activités qui ont permis un développement positif de l’emploi sont minoritaires en termes de flux d’emploi à 3 ans et plus encore au démarrage :

Secteurs d’activité qui ont un solde

Positif en termes d’emploi

Nombre d’emplois

Evol

En %

Nombre d’emplois

Au 31 12 2013

Au 31 12 2010

Perdus cause cessation

Gagnés par les pérennes

Finance-assurances

3 300

2 600

25

400

1 100

Education- santé

15 700

12 700

24

2 300

5 300

Transports-entreposage

7 800

6 300

23

1 400

2 900

Soutien aux entreprises dont intérim

18 200

15 100

21

3 900

7 000

Information communication

7 800

7 300

7

2 000

2 500

Activités spécialisées aux entreprises

27 000

25 600

5

5 200

6 600

Sous-total

79 800

69 600

15

15 200

25 400

 

Secteurs d’activité qui ont un solde

négatif en termes d’emploi

Nombre d’emplois

Evol

Nombre d’emplois

Au 31 12 2013

Au 31 12 2010

Perdus cause cessation

Gagnés par les pérennes

Hébergement-restauration

17 900

21 200

-16

6 000

2 700

Commerce

44 200

48 300

-9

16 100

12 000

Construction

36 500

39 600

-8

15 700

12 600

Immobilier

5 300

5 700

-6

1 900

1 500

Industrie

16 100

16 600

-3

3 500

3 000

Services aux particuliers

11 800

11 800

0

3 300

3 300

Sous-total

131 800

143 200

-8

46 500

35100

Â