La situation s’améliore modérément pour les TPE


"Barométre des TPE, vague 66", Fiducial, juillet 2017

Méthodologie :  échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), interrogé par téléphone du 29 mars au 7 avril 2017. L’échantillon est raisonné sur les critères secteur d’activité, taille, région d’implantation de l’entreprise.  

 

Les prévisions de vente sont stables par rapport au trimestre précédent, 36% des dirigeants anticipant une hausse (42% dans les services aux entreprises), 42% une stagnation et 18% une baisse .

Malgré ces éléments plutôt favorables, 46% seulement se déclarent optimistes pour leur activité, moins dans les TPE sans salarié (42%), le commerce et l’hôtellerie (40%), mais plus favorables dans les entreprises de 1 à 2 salariés (53%), les services aux entreprises (52%), et parmi les entrepreneurs de moins de 35 ans (58%).

 

14% attendent une belle progression de leur carnet de commande , 9% une forte baisse, contre 73% une quasi stabilité.   L’indicateur de situation financière (pourcentage de chefs d’entreprise ayant connu une amélioration/pourcentage ayant connu une détérioration au cours des 3 derniers mois) progresse sensiblement.

 

La situation de trésorerie des TPE semble elle aussi plus favorable : 18% seulement des patrons interrogés disent être en déficit contre 24% lors de la dernière vague d’enquête (davantage le commerce avec 27% et les HCR avec 28%);  la majorité se situe à l’équilibre (58%, +13 points),  le fait des sans salarié (64%), du BTP (65%) et des services aux particuliers (64%); celles en excédent sont en baisse (24%, -7 points); ces dernières sont le fait des  6-19 salariés (43%), et des service aux entreprises (35%).  

 

En ce qui concerne l’emploi,  le taux d’embauche est faible (9% soit -5 points par rapport au trimestre précédent). Les recrutements ont été majoritairement effectués en CDD (51%, +13 points par rapport au mois de février 2017), le plus souvent en CDD de plus d’un mois (39%); ces derniers sont  liés à des mouvements habituels : un surcroît temporaire d’activité (64%), le remplacement d’un salarié absent (33%), le remplacement d’un salarié dont le poste doit être à terme supprimé (14%), mais aussi à un temps observation tels le temps de vérifier que le poste est viable économiquement (40%), ou pour tester les compétences du salarié (27%). Le recours aux CDI reste élevé bien qu’en recul sur 2 mois (46%, -6 points).  

 

Les suppressions de poste ont été peu nombreuses (5%), avec, dans le cas des CDI, des ruptures conventionnelles toujours privilégiées (46% contre 29% pour les licenciements et 19% pour les démissions).   Au global, la création nette d’emploi repasse dans le négatif, à -0,5% (tandis qu’elle était nulle au trimestre précédent) avec 4,5 créations de postes, 4,5 remplacements de postes et 5 suppressions de postes. Le solde net est positif dans les structures de 6 à 19 salariés (+5% entre 6 et 9 salariés et +7% entre 10 et 19 salariés), dans l’industrie (+2%) et le BTP (+2%). Cette création d’emploi est sensiblement inférieure à la moyenne dans les secteurs des services aux particuliers (-3%) et du commerce (-3%).  

 

11% déclarent avoir investi pour un montant supérieur à 5 000€ au cours des 3 derniers mois, mais ils sont 38% dans les entreprises de 10 à 19 salariés ; en moyenne l’investissement a été de 64 900€; parmi ceux ayant investi au moins 5 000€, 37% ont investi moins de 20 000€, 29% entre 20 et 50 000€, et 26% plus de 50 000€. Les investissements de plus de 5 000€ et plus ont d’abord porté sur l’acquisition de matériel de transport (31%) et d’agencements (25%), dans des machines-outils (21%) , du matériel informatique ou de bureau (17%); les acquisitions de fond de commerce (10%), de construction (6%) et de logiciel (5%) représentent une part plus marginale.  

 

43% ont pour ce faire été financé par un emprunt bancaire (mode principal pour 33%), 33% par un crédit-bail (mode principal pour 41%), 23% par autofinancement (15% mode principal), 17% par apport personnel ou emprunt auprès de proches (11% mode principal). Les financements par emprunt auprès d’un fonds d’investissement ou par financement participatif tel que le crowdfunding sont encore très peu ancrés dans les pratiques (1%).  

 

Interrogés sur l’élection présidentielle, 83% ont le sentiment que les candidats à l’élection présidentielle ne portent pas assez d’attention aux enjeux qui leur sont propres dont 50% pas du tout suffisant); les dirigeants du secteur de l’industrie (88%), les artisans (87%) et surtout les sympathisants du Front National (97%) sont plus nombreux à exprimer cette opinion; d’ailleurs 45% ne citent aucun des 11 candidats à l’élection présidentielle lorsqu’on les invite à identifier celui qui leur apparaît le plus proche de leurs  préoccupations.

 

Les sujets qu’ils jugent devoir être traités prioritairement par le futur président sont en premier lieu le chômage, et le fait de redonner confiance (79-83%) , puis faciliter la vie des chefs d’entreprise (baisser les charges 69%), réduire la dette de la France (53%), miser sur l’innovation (51%) et redresser le commerce extérieur (44%), renforcer la sécurité (51%) et sauvegarder le modèle social français (41%); nettement moins freiner l’immigration (27%) ou favoriser l’intégration des immigrés (19%), et le renforcement de notre défense (21%).