Conjoncture des TPE : pas de grand changement au 1er trimestre 2016


"Barométre des TPE", vague 62, Fiducial, Ifop, mai 2016

Méthodologie :  Échantillon de 1002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors autoentrepreneurs), interrogé par téléphone du 11 au 26 avril 2016.  L’échantillon est raisonné sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille, région d’implantation  

 

42% sont optimistes pour leur activité contre 51% au 3éme trimestre 2015, mais au même niveau (43) que pour la moyenne des 8 trimestres 2013-2014.   34% jugent leur situation de trésorerie préoccupante ; c’est que 24% sont en situation déficitaire (le BTP, les HCR, les plus petites entreprises), mais 29% sont en excèdent (47% les services aux entreprises, 45 à 49% les entreprises aux chiffres d’affaires les plus importants).

 

Globalement les conditions d’accès au crédit n’ont pas changé pour les 2/3, 17% estimant qu’elles se sont durcies. 17% ont fait en avril des demandes de financement auprès d’une banque (contre 15,5% en moyenne en 2014-2015) ; la contractualisation avec la banque apparaît plus facile : 20% de ces entreprises ont connu un refus contre 24% en février 2016 ; 13% un financement avec des garanties supérieures contre 16, 13% avec les soutiens d’un organisme de caution mutuelle contre 18, 7% avec des montants plus faibles contre 18 et 7% avec des conditions de taux élevé contre 13.  

 

11% disent avoir embauché au cours du 1er trimestre 2016 (autour de 10% au cours des 1ers trimestres 2011 à 2015) ; la création nette d’emploi (-0,5 point) est toutefois un peu meilleure qu’au cours de 2014-2015 (2014, entre -1,5 et -2,5 points ; en 2015, entre -3,5 et +0,5). Plus précisément au cours du 1er trimestre 2016, 11% ont embauché (dont 5,5% pour remplacement de poste) et 6% ont licencié ; l’embauche moyenne par entreprise concernée a été de 1,5 personne et le licenciement de 1,1). En perspective pour le 2éme trimestre, la situation est plus satisfaisante avec une création nette de +2% contre -0,5 le trimestre précédent (10% embaucheraient en moyenne 1,4 personne, dont 4,5% en remplacement de poste alors que 3,5% licencieraient.  

 

Surprise, l’embauche de CDI est en hausse (43% des embauches contre 36 à 40% en 2015). Le recours à des CDD est expliqué par les dirigeants du fait du surcroît temporaire d’activité (66%), ou de l’incertitude sur la viabilité du poste (46%), pour le remplacement d’un salarié absent ou d’un poste en cours de suppression (43%) ou le temps de tester les compétences (31%). La rupture conventionnelle est la pratique la plus habituelle pour le départ d’un salarié (42%), le licenciement  ou le départ étant au même niveau (respectivement 30 et 27%).  

 

En termes d’actualité, 71% des petits patrons disent mal connaître le projet de loi El-Khomri et 3% très bien. Les mesures en direction des licenciements sont celles les plus appréciées (autorisation de licenciement, plafonnement des indemnités prud’homales, facilitation du licenciement) ; celles relatives à la taxation des CDD sont les moins appréciées. 56% pensent que cette loi accentuerait la précarité des salariés (notamment les sans salarié, les services aux entreprises et les petits chiffres d’affaires), alors que 36% pensent qu’elle ferait reculer la précarité (les 3-5 salariés notamment). 31% pensent que cette loi devrait permettre d’accroitre les embauches au sein des TPE.