Source : enquête Sine de l’Insee sur les créations 2014 en France. L’échantillon utilisé contient 45 000 entreprises qui ont été interrogées à trois reprises : en 2014, en 2017 et en 2019.
Je ne reprends de cette étude que les écarts conséquents de la pérennité à 5 ans, les autres données sur le profil étant assez proches de celles de la France.
Paradoxalement, ce sont les populations les plus aptes à créer qui comparativement à la France ont des taux de pérennité plus faibles.
♦ Les taux globaux sont proches entre l’Ile de France et la France : à 5 ans, en Ile de France 59,1% vs 61,3% la France (intégrant les DROM et l’Ile-de France, ce qui augmente l’écart), alors que la situation était meilleure à 2 ans (84,7% vs 82,4) ; le basculement se fait à 4 ans (65,6 vs 66,6%).
♦ Quelques caractéristiques relatives à la pérennité
– En Ile-de-France, 62,9% des entreprises créées ont une activité identique au métier principal du créateur, comme en France (63,1%).
– Les créateurs franciliens sont plus diplômés que l’ensemble des créateurs français : 57% ont un diplôme de l’enseignement supérieur contre 46,4% pour l’ensemble du pays. Conséquence logique, la part des créateurs anciennement cadres est plus importante en Ile-de-France (43,1% vs 30,7). On les retrouve notamment dans les secteurs de l’informatique-communication, les services aux entreprises, la finance-assurance, et l’immobilier.
– Les taux les plus élevés (au moins 60%) se retrouvent classiquement dans les créations sous formes de société et/ou en filiale, aux investissements conséquents (au moins 16 000€ de capitaux réunis), par des ex cadres ou chefs d’entreprise (et de professions intermédiaires aux taux les plus élevés, étonnant ?).
– Et pourtant le taux de pérennité des cadres, diplômés du supérieur est moins bon, tout comme celui des moins de 50 ans (notamment les 30-39 ans). Pourquoi ? Le fait de turn over plus facile entre l’activité salariée et celle d’indépendant dans des secteurs d’activité ou l’offre d’emploi est importante et propre à l’Ile-de-France ?
♦ Quelques éléments sur l’emploi
84% n’avaient aucun employé au moment de leur création, 11% 1 ou 2 salariés, 2,8% 3 à 5 salariés et 2,5% 6 salariés ou plus. Après 5 ans, le nombre d’emplois globaux a progressé de + 3,2%. Mais derrière ce constat se cache de fortes disparités entre l’emploi des dirigeants d’entreprises et l’emploi salarié : près de 14 088 emplois de dirigeants ont disparu en 5 ans du fait de l’arrêt de l’activité de l’entreprise, alors que 16 040 nouveaux emplois salariés ont vu le jour sur la même période.
Parmi les entreprises pérennes, 54% ont une connu une stabilité de leur emploi salarié, 35% une progression et 11% une baisse.
Pour en savoir davantage : Près de 60 % des entreprises franciliennes sont toujours… (cci-paris-idf.fr)