La DGE estime qu’il pourrait y avoir un léger transfert de clientèle de 2 à 3% du marché en faveur du « non marchand » et qu’il n’y a donc pas, pour l’instant, de phénomène massif de déversement d’une catégorie d’offre d’hébergement à une autre.
⇒ Les ventes en ligne des hôtels
Les ventes en ligne occupent une place importante dans les réservations de nuitées hôtelières : 60% des réservations hôtelières en Europe, et la moitié en France (selon une étude de l’HOTREC, association regroupant les syndicats hôteliers européens)
27% du total des réservations s’effectue par des plateformes de réservation hôtelière en Europe, contre 19% en 2013; en France, près de 23 % des réservations s’effectueraient via ces plateformes. Néanmoins, la réservation en direct reste prédominante avec 55% en Europe et 63% en France.
Booking disposerait de 66,4% des parts de marché des réservations hôtelières en ligne en Europe (60 à 70% du marché français), contre 16,6% pour Expedia et 9% pour HRS.
Booking estime que le taux de commission moyen pratiqué sur son site est de 15,1%, un chiffre qui serait stable depuis maintenant plus de 8 ans et Expedia entre 10 à 18% du prix des chambres louées.
Selon la DGE, en 2013, le taux des commissions était en moyenne compris entre de 17 et 25% du prix de la chambre, et pouvait s’élever jusqu’à 30% pour les hôteliers qui achetaient un rang préférentiel. Les grands groupes hôteliers, plus organisés que les hôteliers indépendants, ont négocié un taux de commission bien inférieur à 15%. En 2016, les taux de commission seraient plus resserrés, entre 15 et 22%.
Le montant des commissions de commercialisation des grandes plateformes en ligne représenterait, selon la DGE, 4 à 5% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie française.
⇒ La location de meublés de tourisme via des plateformes
La location de meublés de tourisme a explosé notamment du fait d’internet et de l’ouverture aux particuliers via des plateformes : une étude de l’Insee sur les logements touristiques de particuliers proposés par Internet estime que ceux-ci ont représenté 76 millions de nuitées en 2016, contre 200 millions de nuitées pour les hôtels, soit 16% du nombre de nuitées totales d’hébergement (28% si l’on ne prend en compte que la location de meublés et les hôtels).
La DGE estime à 800 000 le nombre de locations meublées touristiques disponibles en France proposées via des résidences secondaires et l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV) à 700 000 logements.
Une étude menée aux États-Unis a effectué une première estimation de l’impact de l’offre sur le site internet Airbnb sur les revenus des hôtels au Texas. Ses résultats montrent qu’une hausse de 10% de l’offre sur le site Airbnb entraînerait une baisse du chiffre d’affaires mensuel de ces hôtels de 0,39%, un impact global relativement faible.
L’effet de baisse de revenus pour les hôtels est plus marqué lors de grands événements, dans les villes où le taux de pénétration d’Airbnb est le plus important, et particulièrement sur les hôtels d’entrée de gamme. L’impact négatif sur les revenus hôteliers proviendrait d’une diminution des prix pratiqués par les hôtels et non d’une diminution du taux d’occupation des hôtels, dans la mesure où le nombre de clients augmente.
La DGE estime pour la France qu’il pourrait y avoir un léger transfert de clientèle de 2 à 3% du marché en faveur du « non marchand » et qu’il n’y a donc pas, pour l’instant, de phénomène massif de déversement d’une catégorie d’offre d’hébergement à une autre.
Les modalités de tarification sont très diverses, en fonction de leur modèle économique. Pour exemple, Airbnb préléve 3% à chaque fois qu’une réservation est faite sur le site internet, ajoutant des frais de service voyageur (en moyenne 12%). En 2017, 43 millions de nuitées auraient été effectuées par l’intermédiaire de la plateforme, soit environ 10% du total des nuitées des hébergements collectifs touristiques, contre 209 millions de nuitées dans des hôtels.
Selon Airbnb, un hôte français louerait en moyenne 28 jours par an son logement, ce qui générerait un revenu moyen de 2 100€ par an.
La mission sénatoriale a par ailleurs comparé la rentabilité nette (après prise en compte de la fiscalité) à différents types de location et constaté qu’une location de courte durée à Paris est 1,5 fois plus élevée que celle d’une location meublée et 2,6 fois plus élevée que la rentabilité d’une location nue.