L’activité de l’ADIE en direction de l’emploi informel.


"Du business... à l’entrepreneuriat de plein droit : les femmes et les hommes de l’économie informelle", les études de l'Adie, novembre 2023

Méthodologie : l’Adie a missionné le cabinet d’études Pluricité. L’étude s’est déroulée de septembre 2022 à janvier 2023.
•Une approche quantitative à travers un questionnaire en ligne, des relances SMS et relances téléphoniques à destination des entrepreneurs (1022 réponses de travailleurs ayant été ou étant dans l’informalité entre 2018 et 2022) et une analyse des bases de données Adie. L’enquête par questionnaire a été réalisée entre le 9 novembre et le 12 décembre 2022.

2 questionnaires ont été dissociés : le premier spécifique aux bénéficiaires du parcours « Tremplin » de l’Adie, le second au reste des clients identifiés comme informels.

•Une approche qualitative : analyse documentaire, entretiens semi-directifs avec 17 conseillers Adie, 8 entrepreneurs, 2 partenaires locaux. Les entretiens ont été menés au courant du premier trimestre 2023.

 

En France, l’emploi informel représente 9,8% de l’emploi total où les travailleurs indépendants comptent pour 1/3.

⇒ Une typologie des clients informels de l’Adie :

-L’informel subi : cela concerne les personnes qui exercent une activité informelle par obligation, souvent en raison de contraintes administratives ou culturelles. Ils souhaitent généralement aller plus loin, mais sont souvent bloqués. 

-L’informel installé : Il s’agit d’un public qui mène une activité régulière pour subvenir aux besoins de leur famille, en complément d’autres revenus ou aides sociales, sans forcément envisager l’immatriculation.

-L’informel de complément : Il concerne les travailleurs qui combinent des activités informelles avec un emploi salarié sans nécessairement chercher à s’immatriculer. Ils n’envisagent pas de développer leur activité.

-L’informel de transition : regroupe des individus en transition professionnelle ou personnelle désireux de transformer leur passion et leur expertise en une activité durable. Ils aspirent à devenir des entrepreneurs et sont fortement motivés pour officialiser leur activité, en partie en raison de contraintes réglementaires.

⇒ les freins observés à la formalisation de l’activité.

Lorsqu’on interroge les conseillers de l’Adie sur les freins observés à la formalisation de l’activité, 2 types de préoccupations émergent : les aspects administratifs et financiers d’une part, et les aspects psychologiques d’autre part. Ces craintes peuvent se manifester par :
•La peur de la perte des droits sociaux
•La peur des démarches administratives
•La complexité́ de la démarche d’immatriculation
•La peur de ne pas réussir et de tout perdre
•La peur de quitter un «système informel» qui fonctionne.

⇒ Le profil des bénéficiaires du programme de l’Adie :

entre 2018 et 2022, les personnes travaillant dans le secteur informel qui ont été accompagnées par l’Adie affichent un profil majoritairement féminin (61%), relativement jeune (44% ont entre 30 et 44 ans), et peu diplômé (34% sans diplôme).

65% sont des entrepreneurs non immatriculés, exerçant leur activité à domicile, 10% sur les marchés ou dans la rue, 9,6% sur internet.

⇒ Le programme tremplin pour insérer des informels dans l’immatriculation de leur activité.

♦ Ce programme s’est traduit par la mise en place d’antennes mobiles et de triporteurs pour aller à la rencontre des entrepreneurs en s’appuyant sur des alliances avec des associations locales et communautaires pour le ciblage des entrepreneurs invisibles.  
Un accompagnement individualisé, adapté et à l’écoute est un facteur essentiel pour nouer une relation de confiance : 68% des répondants ont déclaré que les entretiens avec le conseiller, bénévole avaient été «l’outil» le plus utile dans leur accompagnement (notamment l’étude de la situation financière et l’aide à la consolidation du projet). L’objectif est de sécuriser l’activité avant de parler formalisation.
52% ont immatriculé leur activité suite à ce programme et 45% envisagent de le faire.

 

♦ Les raisons principales évoquées pour justifier le fait que leur activité ne soit pas encore immatriculée sont de 2 ordres : pour 40% leur activité ne s’est pas encore assez développée et pour 27% les moyens financiers manquent. Si 82% ceux qui ont immatriculés leur activité ont bénéficié du financement de l’Adie, 81% des personnes interrogées n’ont bénéficié d’aucun financement.

 

♦ 86% des répondants ayant participé au programme « Tremplin » de l’Adie et 82% des informels en dehors du programme déclarent que l’accompagnement de l’Adie leur a permis d’avoir davantage confiance en eux et en leur projet.

 

♦ Les bénéfices liés à ‘immatriculation :

– la reconnaissance officielle de l’activité (62%) ; 93% disent se sentir légitime dans l’exercice de leur activité,

– la volonté de valoriser un savoir-faire (34%).

 

et depuis la formalisation,

-pour 78% l’activité est mieux connue,

-pour 78% elles s’est mieux développée,

-Pour 56% leur revenu a augmenté.

 

Pour en savoir davantage : https://assets.ctfassets.net/ef04tndlnzev/1cplkszDLyAwfpTjR24jK5/92caf631f9bbee2710f77ba9fa33cdc3/Etude_Travail_Informel_Adie_Nov2023_Web.pdf