Selon Bpifrance et Rexecode, prés de 70% des entreprises sont confrontées à des problèmes de recrutement.


"Les PME face aux difficultés de recrutement", Bpifrance et Rexecode, mai 2019 et Données Insee

Méthodologie : Interrogation par voie numérique du 29 avril au 13 mai 2019. L’analyse porte sur les 468 premières réponses jugées complètes et fiables reçues.
Champ : PME des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires

 

Si les questions de recrutement sont grandement d’actualité, elles touchent davantage les PME et se focalisent sur le fait de trouver les personnes compétentes (qualification, expérience et adaptabilité), les coûts liées à l’emploi et la réglementation s’y ajoutant.

 

Au 2e trimestre 2019, 84% des entreprises ayant répondu au questionnaire ont rencontré un besoin de recrutement au cours des 12 derniers mois. Parmi elles, 82% ont été confrontées à des difficultés pour recruter le personnel nécessaire au développement de leur activité.
Cette proportion s’affiche en nette hausse : elle était de 70% il y a un an.

Ces difficultés affectent le développement de l’activité de 47% d’entre elles; 41% ont des craintes quant à leur impact à venir, soit des proportions similaires à celles relevées l’an passé à la même période.

 

Pour 83% des dirigeants de PME, l’inadéquation entre leurs attentes et les caractéristiques ou attentes des candidats est une source de difficultés pour recruter, un phénomène en hausse par rapport à l’an passé. Toutefois, les TPE/PME sont plus nombreuses que l’an passé à mettre en cause leur entreprise elle-même ou son organisation dans les difficultés pour recruter.

Les causes sont le niveau insuffisant de qualification des candidats (55%), leur manque d’expérience (33%), leur faible adaptabilité à l’entreprise (29%), moins souvent le salaire demandé (17%), la localisation géographique de l’entreprise (10%) ou les horaires (10%), les avantages sociaux (3%) et les perspectives de carrière (5%) étant peu cités par les chefs d’entreprise. Il manque bien sur dans cette enquête l’opinion des postulants aux emplois.

 

Pour tenter de remédier à ces difficultés, les chefs d’entreprise ont majoritairement fait évoluer :
♦ l’organisation générale de leur entreprise (57%),
♦ leur politique de recrutement (56%) : salaires plus élevés,

♦ 26% déclarent avoir restreint leur activité.

 

Plus précisément en termes de recours :

♦ à de la main d’œuvre externe (intérim, sollicitation des sous-traitants, partenariat) ou à des rachats d’entreprise,

♦ à de la main d’œuvre interne (hausse de la durée du travail, nouvelle tâche dévolue, fidélisation des salariés, formation, automatisation des tâches, télétravail),

♦ et d’évolution du profil des postes à pourvoir (hausse des salaires, baisse des exigences de qualification, hausse des montants dévolus au recrutement, moins d’embauche en CDD).

 

Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance-lelab.fr/Analyses-Reflexions/Les-Travaux-du-Lab/Les-enquetes-de-conjoncture/Tresorerie-investissement-et-croissance-des-PME-Barometre-trimestriel

 

Il m’a paru utile d’introduire des données Insee, du fait d’approches complémentaires, quoique les données sont moins récentes.

 

Pour l’Insee, la part des entreprises de plus de 10 salariés (20 pour l’industrie), en difficulté de recrutement est passée de 46,9% en juillet 2 000 à 37,9% en juillet 2004 puis 40% en juillet 2008, 25% en juillet 2012, et 34,9% en juillet 2017, une situation actuelle qui rejoindrait celle de 2 004, sans être exceptionnelle comme cela est souvent dit.

En octobre 2017, les difficultés étaient plus sensibles pour les entreprise en recherche de collaborateur dans le secteur du bâtiment (80% des entreprises en difficulté de recrutement), puis l’industrie (69%) et enfin les services (58%).

 

La main d’œuvre indisponible était la 1ére cause de difficulté (32% dont 50 pour le bâtiment, vs 38 pour l’industrie et 29 pour les services),

La seconde cause était l’incertitude économique (25% dont 43 pour le bâtiment, 32 pour l’industrie et 21 pour les services),

La 3éme cause est le coût lié à l’emploi (22% dont 17 pour les cotisations sociales et 7 respectivement pour le coût du recrutement et pour le niveau des salaires),

La 4éme cause est la réglementation (17% dont 12  les risques juridiques associés au licenciement, 10 le coût du licenciement, 10 la législation du travail).

 

Si 50% des entreprises ont fait état de barrières à l’embauche, les grandes entreprises sont moins touchées (46% vs 51 les ETI et 53% les PME). Si la cause main d’œuvre compétente disponible touche toutes les catégories de taille (32% en moyenne), les PME sont bien plus sensibles aux coûts liés à l’emploi (29% vs 19 ou 17 pour les autres), à la réglementation (23% vs 12 ou 15) et enfin à l’incertitude économique (29% vs 21 et 24).