Interrogés sur les mutations du travail sur 20 ans, les réponses traduisent bien plus leur attentes actuelles.


"Les Français et les mutations du travail", Opinion Way, le printemps de l'économie, février 2019

Méthodologie : échantillon de 1017 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système entre  le 15 et 18 février 2019. Pour les remercier de leur participation, les panélistes ont touché des incentives ou ont fait un don à l’association proposée de leur choix.

« Sondage Opinion Way pour Le Printemps de l’économie »

 

Pour 63% des répondants, leur métier aura évolué d’ici 20 ans, mais pour 28% il sera tel qu’il existe et pour 8% il aura disparu.

Le métier aura évolué d’abord pour les 50 ans et plus (72%) vs 55 pour les moins de 35 ans. Il restera le même plus souvent pour les indépendants (54%) et pour les CSP- (58%).

 

Les principaux changements seront dus aux changements technologiques (numériques et biotechnologies…) selon 57% des répondants; les moins de 25 ans y sont les moins sensibles (31% vs 62 les plus de 50 ans), et dans une moindre mesure les CSP- (54%) et les indépendants (50%). Noter que 65% estiment que les plateformes générant de nouvelles formes d’emploi devraient augmenter en importance (57 les moins de 35 ans, 70 les CSP+ et les indépendants.

59% des répondants estiment qu’une majorité de métiers sera concernée (dont 10% la totalité), 69% des indépendants, nettement moins les chômeurs avec 45%. Par ailleurs adhérent 30% pensent que la moitié des métiers sera impactée.

Leur impact se traduira par une automatisation des tâches (70%, dont 29 la majorité des tâches), une pénibilité physique réduite (81%), plus d’autonomie (52%), une exigence de plus grande qualification (81%), et plus de télétravail (78%).

 

Les autres changements seront mineurs : évolutions démographiques telles le vieillissement, les migrations (15%, mais 22% les indépendants), la mondialisation (11%, mais 21% les 18-24 ans), le changement dans les relations au sein des entreprises avec moins de hiérarchie (8%, mais 23% les chômeurs et 4% les indépendants), et la hausse du niveau d’éducation (6%, mais 18% les chômeurs).

 

46% pensent que la durée actuelle du travail va se maintenir, 32% qu’elle va augmenter, 20% qu’elle va baisser.

Les moins de 35 ans pensent moins le maintien (35%) et un peu plus une hausse (36%) ou une baisse (26%); les indépendants optent plus pour une baisse (28%).

Le % de temps personnel consacré au travail devrait se maintenir pour 42% et augmenter pour 32% (40% les salariés du public et 39% les indépendants).

 

Sur la question de la parité femmes/hommes en termes de salaire, 47% pensent qu’elle n’arrivera jamais (57% les femmes, 52% les indépendants mais 36% les retraités). Sinon les autres répondants estiment qu’il faudra en moyenne 19 ans pour l’atteindre.

Les facteurs d’inégalités de salaires dans 20 ans seraient d’abord le niveau de qualification (44% comme aujourd’hui 42); les moins de 35 ans y croient peu (31%) vs les 65 ans et plus (62), tour comme les salariés du privé (35).

Alors que le sexe aura perdu de l’importance (27% vs 48 actuellement mais toujours plus élevé pour les femmes avec 35%).

Les autres facteurs montrent peu d’écart s’agissant du fait de travailler dans le public ou le privé (24 dans 20 ans vs 29 actuellement), de la taille de l’entreprise dans laquelle la personne  travaille (26 vs 26, mais 17 pour les indépendants), de la région  d’habitation (23 vs 22), de l’habitat en zone urbaine ou rurale (19 vs 20, mais 4 pour les indépendants), de l’âge (23 vs 20), du fait d’être en CDI ou CDD (18  vs 17), ou de l’origine sociale (14 vs 16).

 

Dans 20 ans, à quoi accordera-t-on encore plus d’importance qu’aujourd’hui dans le choix de son travail ?

2 items priment, le salaire (45%, mais 36 chez les moins de 25 ans) et les conditions de travail, dont le télétravail, la qualité des locaux (44%, mais 34 à 39 chez les moins de 50 ans vs 53 pour les 50 ans et plus, et 55 chez les salariés du public vs 36 pour ceux du privé), mais aussi plusieurs items autour du bien être de la personne :

-la possibilité de s’épanouir (22% mais 15 chez les indépendants, 17 les salariés du public et 29 les retraités),

-La place accordée à l’humain par rapport aux machines (21%)

-Les relations, l’ambiance au travail (19% mais 9 les indépendants),

-Le respect de la vie privée (16%)

-Le sentiment d’utilité (13%).

Viennent ensuite :

-Le temps de travail (22% mais 16 pour les moins de 25 ans et 28 chez les indépendants), auxquels on peut ajouter le nombre de jours de congés (10%).

-la sécurité de l’emploi (24%, mais 12 chez les indépendants et 35 pour les chômeurs); 63% estiment qu’elle sera plus difficilement accessible (52 pour les moins de 35 ans),

-Le mode de management (12%).

 

La confiance dans les acteurs du monde du travail dans le futur sera d’abord dans :

-les collègues (54% dont très 6), mais 33% pour les indépendants et 63 pour les salariés du public,

-L’employeur (41% dont très 7), mais 52 les moins de 35 ans vs 32 les 50 ans et plus,

-Les syndicats (40% dont très 7), mais 34 pour les hommes, 48 pour les moins de 35 ans vs 29 pour les 50 ans et plus, 36 pour les CSP-, et 24 pour les chômeurs,

-L’état (26% dont très 4), mais 32 les indépendants, 31 les CSP+, 30 les salariés du public, vs 11 les chômeurs.

 

Une comparaison des répondants “à son compte”, des salariés du privé et de la moyenne permet, à partir des écarts signifiants, de comprendre les attentes et la façon différente de se représenter les évolutions :

 

Pour en savoir davantage : http://opinionlab.opinion-way.com/dokumenty/OpinionWay-Aneo-Les-Francais-et-les-mutations-du-monde-du-travail-Octobre-2017.pdf