les non-salariés sont 2 fois moins nombreux dans les quartiers prioritaires


"Observatoire national de la politique de la ville, rapport 2015" ONPV, CGET, 2016

L’analyse ci dessous ne prend en compte que les aspects économiques et sociaux qui en découlent; les entreprises, la création d’entreprises, l’entrepreneuriat y sont fort peu présents.  

 

On compte au total 1 296 quartiers prioritaires en France métropolitaine représentant plus de 4,8 millions d’habitants, parmi ces 1 296 quartiers, 1 107 sont tout ou partie des anciens quartiers prioritaires (Zus et/ou Cucs).

Noter que les moins de 30 ans y sont 28% de la population (contre 22,8 dans les UUE et 21 en France métropolitaine); 30,8% sont immigrés (9,6, en UUE).  

 

L’importance du chômage Le taux de chômage des 15-64 ans, atteint 26,7% dans les quartiers prioritaires (QP); sur la même période, le taux de chômage dans les anciennes Zus est de 23,3% et de 9,9% dans les unités urbaines environnantes (UUE).

Les hommes ont un taux de chômage plus élevé que les femmes (29,1 contre 23,9 alors qu’il est proche dans les UUE avec 10,4 contre 9,5). En 2014, près de trois personnes sur cinq, entre 15 et 64 ans, sont actives au sens du BIT (en emploi rémunéré ou au chômage).

40% des résidents sont donc inactifs c’est-à-dire en études ou formation, en dehors du marché de l’emploi (personnes au foyer, retraités notamment), contre 28% dans les UUE; toutes les tranches d’âge sont touchées :  

37% des femmes y sont inactives contre 20 dans les UUE, plus que les hommes (respectivement 20 contre 13%); les taux de chômage sont pour les femmes de 12,5 contre 6,5 en UUE et pour les hommes plus élévés (19,8 contre 7,9% dans les UUE).  

 

37% ont un niveau de formation inférieur au CAP/BEP (contre 18,2) et 20% sont issus de l’enseignement supérieur (contre 36,6%). Ceci étant le niveau d’études, s’il préserve du chômage, est moins concluant en quartiers prioritaires :

Le fait d’appartenir à la catégorie immigré, n’est pas significativement préjudiciable aux quartiers prioritaires, puisque le taux de chômage est proche (27,9 contre 26,2%); par contre, il l’est pour les UUE (15,5 contre 9,2%).  

 

Les types d’activité exercées L’emploi est davantage le fait des entreprises privées (74% contre 67 en UUE), notamment pour les hommes (83% contre 75 dans les UUE); par contre, les plus diplômés travaillent plus souvent pour un employeur public (41% pour les bac+5 contre 33 dans les autres territoires).  

 

Certaines activités (en termes d’établissements et non d’entreprises) sont nettement plus présentes dans les quartiers prioritaires, telles le commerce, les transports et la construction, alors que d’autres sont nettement présentes telles les services aux entreprises, l’industrie et les services de l’immobilier et de la finance/assurance :  

2014 a connu 42 300 créations ou transferts d’établissements, dont 51% en auto-entrepreneuriat (contre 38% dans les UUE) En termes de CSP,  les employés et ouvriers sont 73% des actifs (43 dans les UUE). Les CCD et l’intérim sont aussi plus présents (19% cumulés contre 11); il en est de même du temps partiel (24% dont 37 pour les femmes contre 18 et 28 en UUE); et donc des  niveaux de rémunération plus faibles  (1 341€ en salaire médian mensuel contre 1 700€).

Le sous-emploi y concerne 150 000 travailleurs soit 5,6% des résidents (contre 2,9 dans les UUE), notamment les femmes (7%), les 30-49 ans (6,9%) et les immigrés (6,8%).  

 

En 2014, 11,5% des salariés recrutés en contrat unique d’insertion et 18,8% des jeunes en emploi d’avenir (avec des niveaux de formation plus élevés que dans les UUE) résident en quartier prioritaire, dans le secteur marchand, les contrats y sont plus courts et plus souvent à durée déterminée. Noter que les contrats en alternance sont peu mobilisés.