Une situation économique favorable entre 2022 et 2024.


"PROJECTIONS MACROÉCONOMIQUES FRANCE", Banque de France, décembre 2021

L’ensemble des indicateurs sont favorables, toutefois rendus fragiles par le possible rebond de le crise sanitaire.

 

♦ L’activité économique a retrouvé son niveau d’avant-crise dès le troisième trimestre ; la reprise 2021 est solide. La croissance du PIB atteindrait 6,7% en 2021 en moyenne annuelle, puis encore 3,6% en 2022 et 2,2% en 2023, avant un retour sur un rythme proche du potentiel et nettement plus faible à seulement 1,4% en 2024.

 

♦ Les salaires progresseraient à un rythme proche de 4% en 2022.

 

♦ Au troisième trimestre 2021, la consommation des ménages a été particulièrement dynamique (+5%), en particulier dans les HCR,  à la suite de la levée des contraintes sanitaires. Ce dynamisme s’est accompagné d’un recul important du taux d’épargne, même s’il reste encore nettement supérieur à son niveau d’avant-crise.

La consommation marquerait ensuite le pas entre la fin 2021 et le début 2022 en lien avec les difficultés d’approvisionnement des entreprises. En revanche, dès la mi-2022, une fois ces freins levés, la consommation retrouverait une trajectoire plus soutenue grâce à des revenus toujours dynamiques.

 

Par ailleurs, les ménages continueraient de dépenser une partie du surplus d’épargne accumulé pendant la crise sanitaire. Celui-ci a atteint près de 170Md€ au 3éme trimestre 2021. Les ménages en dépenseraient environ un cinquième d’ici à 2024.

L’investissement des ménages atteignait déjà au deuxième trimestre 2021 un niveau supérieur à celui de la fin d’année 2019. Les nouveaux investissements prendraient la forme soit d’une rénovation d’un logement existant, soit d’un achat sur le marché du logement neuf avec les dépenses associées (frais d’agence, de notaires, etc.).

 

♦ De 2021 à 2024, la dynamique de l’inflation totale comprendrait deux phases.
▪ Avec les tensions sur le prix du pétrole et les contraintes d’offre, qui entraînent de fortes hausses des prix de l’énergie et des produits manufacturés, l’inflation totale atteindrait un pic au quatrième trimestre 2021, puis baisserait progressivement pour repasser au-dessous de 2% d’ici fin 2022.
▪ En 2023-2024, les hausses de prix des produits manufacturés redeviendraient faibles. Mais la bonne situation du marché du travail et la fermeture de l’écart de production favoriseraient une nette progression des salaires sur la durée et ainsi des hausses plus fortes des prix des services. Cette dynamique des prix et des salaires n’entamerait pas la progression du pouvoir d’achat des ménages ni les marges des entreprises, qui s’établiraient sur cette période à un niveau comparable à celui d’avant-crise Covid.

L’inflation totale connaîtrait un pic vers 3,5% fin 2021, puis repasserait au-dessous de 2% d’ici fin 2022. Elle s’établirait à un rythme de1,5-1,6% en 2023 et 2024, portée alors par la dynamique retrouvée des prix des services.

 

♦ Déjà revenu aujourd’hui à son niveau d’avant-crise, le taux de chômage connaîtrait une nouvelle légère décrue pour s’établir à 7,7% fin 2024, après 7,9% fin 2022.
L’emploi salarié a fortement progressé à la suite de la levée des contraintes sanitaires au printemps et durant l’été, avec plus de 108 000 créations d’emplois entre juin et septembre, après déjà une progression de 309 000 sur les trois mois précédents. L’emploi se situe ainsi un peu au-dessus de son niveau d’avant-crise (+ 261 000 emplois salariés, soit + 1%).

 

♦ Investissement et taux de marge des entreprises : encore très élevé début 2021, le taux de marge des entreprises baisserait au 2éme semestre avec la quasi-extinction des mesures d’urgence. Il rejoindrait un niveau proche des années 2015-2018 et se stabiliserait autour de ce niveau.

Après un plus haut historique atteint début 2021, le taux d’investissement reculerait légèrement en 2022 en lien avec les contraintes d’approvisionnement en biens d’équipement, même s’il resterait à un niveau très élevé. Il repartirait à la hausse en 2023 et 2024, sous l’effet notamment de conditions de financement toujours relativement favorables et des subventions accordées dans le cadre du plan de relance. Malgré la vigueur de l’investissement, le taux d’autofinancement des sociétés non financières resterait supérieur à 90% et leur taux d’épargne serait également élevé.

 

♦ Après s’être fortement repliées en 2020, les exportations françaises ont profité en 2021 de la reprise du commerce international et du retour de certains touristes étrangers durant l’été. À moyen terme, les exportations accéléreraient, vers fin 2022, et se normaliseraient en 2024.

 

Pour en savoir davantage : Projections macroéconomiques – Décembre 2021 | Banque de France (banque-france.fr)