Une évaluation du nombre de reprise d’entreprise à 5 ans dans les Hauts de France


"LA TRANSMISSION D’ENTREPRISE EN HAUTS-DE-FRANCE : étude prospective sur le potentiel d’entreprises à transmettre à horizon de 5 ans", observatoire de la transmission reprise Hauts de France, CCI et Préfecture de région, septembre 2017

Note méthodologique : 

La base d’enquête permettant de chiffrer le nombre d’entreprises potentiellement à transmettre provient des résultats de l’enquête annuelle de conjoncture réalisée fin 2015, au cours de laquelle près de 5 300 établissements des Hauts-de-France ont été interrogés. Un redressement sur le secteur d’activité, la taille et l’âge du dirigeant a été réalisé pour obtenir des résultats représentatifs de l’ensemble des établissements inscrits au registre du commerce et des sociétés (RCS) des CCI Hauts-de-France.

Les résultats sur le choix du repreneur et le type de transmission proviennent quant à eux de l’enquête annuelle de conjoncture réalisée fin 2016 (un peu plus de 4 000 répondants).
Par convention de langage, le terme « entreprise » utilisé dans ce document désigne les différents établissements composant les entreprises au sens juridique du terme. De même, « la part des dirigeants » (par exemple de plus de 55 ans) désigne en réalité « la part des établissements dont le dirigeant a plus de 55 ans. »

 

33 500 établissements de la région (soit 19% de l’ensemble) seraient concernés par un projet de transmission d’ici 5 ans, soit 23 150 projets dans le Nord-Pas de Calais et 10 300 en Picardie. 

Pour les entreprises de moins de 20 salariés, ces projets de transmission concerneraient potentiellement 74 851 emplois, et 88 531 si on comptabilise également l’emploi du dirigeant dans les entreprises sans salarié (13 680). Si on ajoute à ce résultat l’emploi dans les entreprises de plus de 20 salariés (83 867), ce sont au total 172 400 emplois qui seraient potentiellement concernés.

Rappelons que 46% des entreprises inscrites au registre du commerce et des sociétés n’ont aucun salarié, 35% en ont de 1 à 5, 13% de 6 à 20; les plus de 20 salariés représentent seulement 6% des entreprises de la région.

L’étude estime que 23 000 établissements auraient vocation à être cédés dans les 5 ans sur ce territoire.

 

L’âge de départ en retraite explique à peine plus d’un projet sur deux : si 55% des dirigeants ont 55 ans et plus (40% de 50 à 65 ans et 15% 65 ans et plus), 21% ont entre 45 et 55 ans, 16% entre 35 et 45 ans et 8% moins de 35 ans.

Noter que 46% des dirigeants de 55 ans et plus n’envisagent pas de transmettre leur entreprise et que 20 à 23% ne savent pas. En deçà de 45 ans, 13% envisagent de transmettre.

 

Zoom

⇒ sur les activités :

3 secteurs concentrent 71% des projets de transmission : le commerce de détail (32%), les services aux entreprises (20%) et l’hôtellerie-restauration (19%).

Et en termes d’emplois concernés, 3 secteurs cumulent 64% des emplois : les services aux  entreprises (26%), l’industrie (20% qui ne concerne que 6% des transmissions potentielles) et commerce de détail (18%),

19% des établissements interrogés ont exprimé l’intention de transmettre, une intention très marquée dans les HCR (36%); 16 à 24% ne savent pas se prononcer. 

 

Dans les HCR, 64% des projets de transmission ont des dirigeants de moins de 55 ans (vs 45% en moyenne).

 

Dans le commerce de détail, 1er secteur en termes de nombre de projets de transmission (10 600 projets, soit 32%) et 3éme en terme d’emplois concernés (près de 31 650 emplois, soit 18%), la propension à transmettre s’élève à 22% (3 points de plus que la moyenne), un taux beaucoup moins élevé que dans l’hôtellerie-restauration. La part des chefs d’entreprises ayant un projet de transmission est plutôt faible chez les dirigeants de moins de 55 ans (entre 12 et 18%), et augmente fortement ensuite (42% dans la classe d’âge 55-65 ans, soit 8 points de plus que la moyenne). 

L’analyse par catégorie de taille d’entreprises ne fait pas apparaître de différences majeures; toutefois que la propension à transmettre est légèrement plus élevée que la moyenne dans les entreprises sans salarié (21% contre 17%) et plus faible dans les plus de 20 salariés (6% contre 11%).

 

L’industrie est parmi les trois derniers secteurs de la région en termes de nombre de projets de transmission (2 130 projets, soit 6%), mais elle représente 20% des emplois concernés (soit 34 560 emplois). La propension à transmettre s’élève à 16%, soit 3 points de moins que la moyenne régionale; la part des dirigeants d’entreprises industrielles ayant un projet de transmission est beaucoup plus élevée chez les plus de 55 ans. Cependant, celle-ci reste relativement faible par rapport à la moyenne régionale ; ainsi, 26% des dirigeants de 55 à 65 ans ont un projet de transmission, contre 34% en moyenne.

Dans les entreprises industrielles de moins de 20 salariés, la propension à transmettre est d’autant plus élevée que la taille de l’entreprise est importante : de 14% dans les entreprises sans salarié, cette part passe à 17% dans celles de 1 à 5 salariés, et à 22% dans celles de 6 à 20 salariés (supérieure alors de 4 points à la moyenne régionale).

 

 

⇒ selon la taille de l’établissement

les établissements de moins de 6 salariés représentent à eux seuls 92% des projets de transmission. Ce sont donc majoritairement les petites entreprises qui sont concernées. Ainsi, près de la moitié des établissements de 1 à 5 salariés ont un projet de transmission. Les entreprises de taille plus importante sont nettement moins impactées par le phénomène ; pour les entreprises de plus de 20 salariés, c’est même l’inverse (3% des dirigeants ont un projet de transmission, soit 7 points de moins que la moyenne).

Par contre l’intention de transmettre diffère peu chez les moins de 20 salariés (entre 17 et 24%); chez les plus de 20, ils ne sont plus que 11% à souhaiter transmettre.

⇒ Selon les territoires : 

Les zones d’emploi de Lille (6 079 projets, soit 18%) et de Roubaix-Tourcoing (2 745 projets, soit 8%) représentent un peu plus d’un quart des projets de transmission de la région. Viennent ensuite celles d’Amiens (2 050, 6%) et de Roissy–Sud Picardie (1 980, 6%). Les zones d’emploi de Valenciennes, Lens-Hénin, Arras et Dunkerque représentent également chacune 4 à 5% du total de la région, soit entre 1 300 et 1 650 projets.
Si on rapporte le nombre de projets de transmission au nombre d’entreprises sur le territoire, ce sont les zones d’emploi d’Abbeville, de Berck–Montreuil, en Thiérache et dans la Vallée de la Bresle (21,5 à 22,1% des dirigeants y ont un projet de transmission), à l’inverse des zones d’emploi de la métropole lilloise (Lille et Roubaix-Tourcoing) et de l’Oise (Beauvais, Compiègne et Roissy-Sud Picardie) avec moins de 19%.
Ces différences peuvent s’expliquer notamment par la composition du tissu économique de ces territoires (proportion plus faible de dirigeants de plus de 55 ans, structure différente des activité).

 

⇒ 56% des dirigeants ayant un projet de transmission souhaiterait transmettre à un tiers externe (autrement dit, ni à un membre de leur famille, ni à un salarié), 15% à un membre de leur famille et 5% à un salarié de leur entreprise. Un quart n’a pas encore réfléchi au repreneur potentiel de son établissement.

 

La transmission à un membre de la famille est plus élevée que la moyenne dans le secteur de la construction (32%) et dans la catégorie d’âge des 65 ans et plus (29%). A l’inverse, elle est moins élevée dans le commerce de détail (9%) et l’hôtellerie-restauration (7%); la part des dirigeants souhaitant transmettre à un membre de leur famille augmente avec la taille de l’entreprise : 9% dans les entreprises sans salarié, 14% pour les 1 à 5 salariés et jusqu’à 22% pour les 6 à 20 salariés.

 

La transmission à un tiers externe est quant à elle très importante dans l’hôtellerie-restauration (81%), et elle est également davantage représentée dans les classes d’âge les moins élevées (67% des 35-45 ans et 64% des 45-55 ans). A l’inverse, elle est beaucoup moins importante dans la construction (27%), ainsi que dans les entreprises de 6 à 20 salariés (46%).

 

48% se feraient via la vente d’un fonds de commerce et 15% par la vente des parts sociales de l’entreprise.
La vente de fonds de commerce concerne surtout les entreprises du commerce de détail (69%) et des services aux particuliers (59%), ainsi que celles dont le dirigeant a entre 35 et 45 ans (59%). A l’inverse, ce type de transmission est moins présent dans la construction (31%) et les services aux entreprises (36%), et dans les entreprises de 6 à 20 salariés (26%).

 

La transmission via la cession de parts sociales est quant à elle davantage présente dans les entreprises de la construction (37%) et des services aux entreprises (29%), et l’est moins chez les dirigeants de 45 à 55 ans (10%). Par ailleurs, la part des dirigeants souhaitant transmettre en vendant les parts sociales de son entreprise augmente avec la taille de celle-ci : 9 à 10% dans les établissements jusqu’à 5 salariés, et jusqu’à 34% dans ceux de 6 à 20 salariés.