L’Insee a mis au point une méthode permettant d’estimer la partie de l’emploi sur un territoire dédiée aux touristes présents. Cette estimation est complétée par des emplois non liés à la présence de touristes sur leur lieu de séjour, notamment les transports et les agences de voyage.
En 2014, en France métropolitaine, la fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques a atteint 400 millions de nuitées, dont deux tiers sont le fait de résidents nationaux. La France est ainsi la première destination touristique parmi les pays de l’Union européenne.
En 2011, le tourisme a généré 1 310 000 emplois en France métropolitaine, dont 1/3 en Ile-de-France, Rhône-Alpes et Paca pesant chacune pour 10%. 986 000 emplois, sont directement liés à la présence de touristes sur leur lieu de leur séjour, les autres englobant, par exemple, les emplois liés aux voyages ou à leur préparation (agences de voyage, transports aériens…).
Les espaces urbains situés en dehors du littoral et des massifs montagneux concentrent 54% de l’emploi local lié au tourisme, avec un tourisme d’affaire plus fréquent. Dans l’unité urbaine parisienne, plus de la moitié des nuitées proviennent de visiteurs étrangers ; on y trouve 13 des 20 sites culturels et récréatifs les plus visités en France (Disneyland, le musée du Louvre ou le château de Versailles) ; l’emploi local touristique représente une faible part de l’emploi total (3%) et l’emploi non salarié y est moins fréquent (12% contre 16% en moyenne), en particulier dans l’unité urbaine parisienne (10%).
Les espaces littoraux ne représentent que 10% de la population et de l’emploi en France, mais totalisent 20% des emplois locaux liés au tourisme (jusqu’à 25% en août) ; celles des espaces méditerranéen et atlantique-breton concentrent plus de 80% de l’emploi touristique (respectivement 46% et 36%).
Les stations de ski sont particulièrement orientées vers le tourisme (moins de 1% de la population et de l’emploi en France métropolitaine, elles concentrent 7% de l’emploi local lié au tourisme et jusqu’à 12% au mois de février) ; l’emploi touristique y représente plus du tiers de l’emploi total ; la part des non-salariés dans ces emplois est par ailleurs la plus forte de France métropolitaine (27%), du fait de l’importance des activités de loisirs et d’enseignement sportif.
Au niveau national, les restaurants/cafés et l’hébergement concentrent 60% de l’emploi local touristique (70% sur les littoraux corse et méditerranéen) ; sur les littoraux, plus de la moitié de l’emploi dans la restauration est lié au tourisme.
Le secteur des sports et loisirs est prépondérant dans les stations de ski (39%).
Dans l’urbain (particulièrement dans l’unité urbaine parisienne), le secteur « patrimoine et culture » (art du spectacle vivant et gestion des sites touristiques) se détache, suivi par les activités du tourisme d’affaire (organisation de foires, salons professionnels et congrès).
La saisonnalité : le littoral est l’espace qui bénéficie le plus du tourisme estival (sur le littoral corse, l’emploi local touristique est quatre fois plus important au mois d’août qu’en janvier ; sur les littoraux breton-atlantique et méditerranéen, il est deux à trois fois plus important). Dans l’espace urbain, en revanche, le pic estival est de faible amplitude ; dans l’unité urbaine parisienne, l’écart d’emploi touristique entre janvier et juillet n’est que de 34%.
Les stations de ski présentent un profil atypique avec deux pics saisonniers : un en été et un en hiver. Ces pics sont différents entre haute et moyenne montagnes : dans les stations de ski de haute montagne (Alpes et Pyrénées), l’emploi touristique de février dépasse de 56% celui d’août et de plus de 100% celui de novembre, mois creux ; dans les stations de moyenne montagne, l’écart est moins important (12% entre août et février et 37% avec novembre)
En France métropolitaine, l’hébergement et la restauration représentent plus de la moitié de la richesse dégagée par le tourisme local ; l’hébergement pèse davantage en termes de richesse dégagée qu’en termes d’emplois, c’est l’inverse dans la restauration.
L’analyse géographique de la richesse dégagée touristique révèle un classement proche de celui de l’emploi touristique : l’espace urbain est en tête avec l’unité urbaine parisienne près du tiers de la richesse dégagée ; dans les stations de ski des Alpes et des Pyrénées, la richesse dégagée par habitant est de loin la plus forte (le tiers de la richesse dégagée totale, toutes activités économiques confondues) ; Il en est de même pour l’emploi.