La majorité des partants d’Ile-de-France sont des jeunes, des célibataires et des couples sans enfants.


"Départs des Franciliens vers la province : des écarts de niveau de vie parfois importants avec leurs nouveaux voisins, Insee Analyses Ile-de-France N°157, septembre 2022

Méthodologie : données Fidéli (Fichier démographique sur les logements et les individus). Cette source administrative regroupe notamment des données de la taxe d’habitation, des propriétés bâties, des impôts et des déclarations de revenus. Ces données sont enrichies avec la source Filosofi (Fichier localisé social et fiscal) sur la pauvreté et le niveau de vie des ménages. Fidéli permet de suivre les individus et les caractéristiques de leurs logements sur 2 années consécutives. L’analyse porte sur les individus des ménages fiscaux qui résidaient en Île-de-France au 1er janvier 2018 et en province ou dans un DOM au 1er janvier 2019.

 

Il est étonnant que l’étude n’ait pas approché la population des étudiants (fin d’études et premières années de travail), sans doute très présente dans la population des “migrants”.

 

Les jeunes qui quittent la région Ile-de-France choisissent surtout des grandes villes de province pour déménager, alors que les retraités choisissent le milieu rural ou des villes moyennes. Globalement, ce sont plutôt des populations aisées.

 

En 2018, près de 240 000 personnes ont quitté l’Île-de-France pour la province ou les DOM, alors que 139 000 se sont installées dans la région. Parmi les partants, les personnes seules et les couples sans enfant sont surreprésentés (43% seuls et 27% des couples sans enfant).

 

♦ Les ménages qui quittent la région sont plutôt jeunes : pour 45%, le référent fiscal est âgé de moins de 40 ans (contre 27% pour l’ensemble des ménages franciliens) ; les ménages de 60 ans ou plus comptent pour 28% et les 40 à 59 ans pour 27%.

Rappelons que l’accès au logement est difficile en  Ile-de-France et pourrait expliquer pour partie cette mobilité.

 

♦ 70% des habitants qui s’installent en dehors de la région privilégient les territoires urbains (85% les moins de 30 ans).

 

Quel que soit le type d’espace de destination, le déménagement s’accompagne d’une augmentation de la surface du logement ; le gain de superficie est en moyenne de 31% (de 62 m² à 80 m²), d’autant que le couple a projet d’enfant (dans 54% des cas, et même 69% pour les moins de 30 ans).

Les 10 premières communes d’arrivée font partie des plus grandes villes de France, parmi lesquelles Lyon, Toulouse et Nantes pour près d’un ménage sur quatre quittant la région.

 

♦ Alors qu’en ÃŽle-de-France, 30% des ménages partants habitaient dans un logement  individuel, ils sont 46% à y vivre après leur déménagement (notamment s’il est en milieu rural).

 

♦ Un niveau de vie globalement supérieur à celui des résidents déjà installés

Les Franciliens partants conservent presque leur niveau de revenu à leur arrivée en province : une partie marginale perçoit des revenus en forte hausse, alors que la majorité voit ses revenus baisser en partie ; les ménages ayant quitté l’Île-de-France avaient un niveau de vie mensuel médian de 2 230€ (180€ de plus que l’ensemble des ménages franciliens), qui devient 2 025€ une fois en province (supérieur de 270€ à celui des résidents de province). Toutefois, ceux qui s’installent dans une grande ville gagent davantage (2 185€) que ceux qui s’installent dans une aire plus petite (1 968€).

 

♦ Quelques spécificités selon la tranche d’âge

 

-Les ménages de 40 à 59 ans disposent d’un niveau de vie médian nettement supérieur à celui de leurs homologues de province (2 050€ par mois contre 1 780€). ils sont surreprésentés dans les départements limitrophes d’Ile-de-France et autour de ville comme Sens, Compiègne, Vendôme ou Le Mans (lien par train rapide pour Paris) ; 12% choisissent aussi les grandes villes. Quelle que soit la distance d’éloignement, ils y bénéficient de meilleures conditions de logement. Avec un niveau de vie médian de 2 300€, ils sont plutôt aisés. Ils quittent un logement francilien de 81m² pour un logement de 103 m².

 

-Les retraités

Les migrations hors Île-de-France sont essentiellement le fait de personnes seules (46%) et de couples sans enfant (44%). Ils  bénéficient d’un niveau de vie nettement supérieur à celui des résidents du même âge (+ 510€). Dans 41% des communes qui les accueillent, l’écart de niveau de vie entre les nouveaux  arrivants franciliens et les ménages déjà installés est de 30% ou plus en faveur des premiers ; à Aix-en-Provence, Cannes et La Ciotat, l’écart dépasse même 57%.

45% choisissent de s’installer dans une zone rurale, ou dans des villes moyennes ; parmi les 10 premières communes d’arrivée des ménages âgés figurent des villes telles que Les Sables-d’Olonne, La Rochelle, Saint-Raphaël et Cannes.

Pour résumer :

Pour en savoir davantage : Départs des Franciliens vers la province : des écarts de niveau de vie parfois importants avec leurs nouveaux voisins – Insee Analyses Ile-de-France – 157