La logistique, un secteur peu connu, en transformation


« Réinventons le métier de...logisticien » APCE Prospective N°6, décembre 2013

 Entre 1 et 1,5 million d’emplois dans le secteur transport /logistique, 40 millions de m² de plateformes de plus de 5 000m² et 3,9 milliards d’investissements depuis 2007.

 

4 grands types de logistiques : la logistique amont ou d’approvisionnement,  la logistique interne, la logistique aval et la logistique inverse ou retour qui gère les invendus ou les rebuts et les ramène vers des sites de stockage, de retraitement ou de recyclage ; ce dernier type de logistique a pris au cours des dernières années un caractère stratégique.

 

« En France, le secteur de la logistique se concentre, se diversifie en ajoutant des activités à forte valeur ajoutée (opérations de fin de production, petits montages, emballage promotionnel, facturation, systèmes d’informations, contrôle qualité…) à ses activités traditionnelles (transport, entreposage) tout en se spécialisant (d’un côté, les opérateurs intégrés « multi-services », de l’autre des spécialistes de la chaîne du froid, des spécialistes de l’automobile, de l’express ou du transport maritime).

On se trouve ainsi en présence de groupes à dimension européenne qui sous-traitent certaines de leurs activités (comme le transport) à des TPE-PME voire à des ETI.

 

Tous ces acteurs  constituent les maillons d’une chaîne (logistique) plus ou moins complexe, qui va de l’unité de production jusqu’au point de vente, voire jusqu’au domicile du consommateur avec le  commerce électronique. »

Le transport routier (84% du fret terrestre) domine de loin le transport ferroviaire et le transport fluvial (9,1% et 2,1%) ; 4,8% sont transportés par les oléoducs).  On transporte aujourd’hui de moins en moins de marchandises en vrac au profit d’autres conditionnements tels que le conteneur, la caisse-mobile ou la palette (l’outil numéro un de la logistique)

 

 L’information numérique, puissant outil d’organisation pour la chaîne logistique, permet de gérer les stocks de leur entreprise ou de leurs clients, notamment grâce à des systèmes d’information ouverts, des codes-barres et bientôt grâce à des technologies dites RFID (radio frequency identification) qui désignent des puces électroniques permettant de remonter des informations.

L’information numérique envahit tout autant le transport routier ; capteurs au sol, caméras, ordinateurs pour rendre compte de l’intensité du trafic, des temps de parcours, permettent d’optimiser les tournées, la distance parcourue, la consommation de carburant et bientôt l’état des routes.

L’open data et le web 2.0 devraient permettre aux usagers d’interagir directement ; un exemple,  Amazon annonce qu’elle teste des mini-drones pour acheminer des colis au domicile de ses clients.  Le transport des marchandises en ville et son éventuel stockage avant distribution font partie de la logistique du dernier kilomètre ; elle représenterait plus de 20 % du coût total de la chaîne voire un tiers dans les zones les plus denses, où le transport et le stationnement sont difficiles.

 

L’activité logistique du commerce électronique, de plus cyclique (avec des pics de commandes les weekends et le lundi) est marquée par des nombreux retours (30 à 40 % des envois).

Le ministère de l’Ecologie est conscient de l’enjeu et veut notamment mutualiser véhicules, aires de livraison, plateformes de groupage-dégroupage, données et moyens techniques  avec l’aide de nouveaux acteurs chargés d’organiser cette mutualisation. La volonté politique est donc de développer le transport multi-modal qui réduirait le nombre de camions sur les routes, les émissions de CO2, les accidents de la route, les coûts de carburant, et impliquerait davantage le ferroviaire et le fluvial sur les longues distances ; cela  localiserait les emplois de chauffeurs autour des plates-formes logistiques. Ces mutualisations pourraient permettre d’améliorer leur trésorerie, de  réduire les stocks (en valorisant les actifs inutiles ou inutilisés), de rencontrer de nouveaux partenaires, éventuels futurs clients, fournisseurs ou associés.