Une étude qui s’intéressant aux services à la population dans la durée par type de territoires, dessine aussi la carte de l’évolution des entreprises et des types d’activité qui s’y implantent.
“La présence d’équipements publics ou privés, de commerces et de services à la population constitue un enjeu central pour les politiques d’aménagement du territoire. Les évolutions démographiques, mais aussi l’apparition de nouveaux besoins, le vieillissement de la population, la création de zones commerciales ou encore la reconfiguration territoriale des services publics sont autant de facteurs qui contribuent à transformer l’offre de services dans les territoires. 77 services observés permettent de comparer leur implantation en 2012 et en 2017.”
Les équipements les plus fréquents, utilisés quotidiennement (dits « de proximité »), se développent le plus fortement. Le nombre d’implantations augmente pour 20 services parmi les 24 de cette gamme, notamment :
*les services de taxi et VTC (+73%),
*plusieurs métiers du bâtiment (avec +27% dû notamment au développement du statut d’auto-entrepreneur); citons les peintres/plâtriers (+19%), les maçons (+17%), les menuisiers/serruriers (+16%), les plombiers/couvreurs (+16%), les électriciens (+12%)
*la réparation et vente auto (+23%),
*les infirmier(e)s (+23%), mais les médecins (-3%)
*les restaurants (+21%)
*Les agences immobilières (+16%)
Le nombre total de points d’accès aux services rapporté au nombre d’habitants (appelé taux d’implantation) a progressé très rapidement en Île-de-France (+ 27%), et, dans une moindre mesure, dans les régions du Nord de la France (Normandie, Hauts-de-France et Grand Est), ainsi qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), en Corse, en Martinique et à La Réunion. En Île-de-France, cette très forte progression est le fait des taxis/VTC), des restaurants et des artisans du bâtiment.
Au sein de la gamme « intermédiaire », la plupart des 25 services se développent également, mais dans des proportions moins importantes, touchant :
*La santé : sages femmes (+60%), pédicure/podologue (+17%), orthophoniste (+16%), opticien (+16%),
*Les écoles de conduite (+17%),
*Les vétérinaires (+15%),
*Le contrôle technique auto ( +13%)
*les supermarchés (12%)
Les évolutions sont globalement semblables entre régions de métropole.
Pour les 28 services les plus rares, appartenant à la gamme « supérieure », les évolutions sont disparates, mais les points d’accès à ces services sont cependant peu fréquents.
*Dans le domaine de la santé, si le nombre d’établissements de court séjour diminue (-16%), celui de certains professionnels libéraux augmente fortement : psychomotriciens (+99%), audioprothésistes (+36%), spécialistes gastro-entérologie et hépatologie (+27%), orthoptiste (+16%), cardiologue (+12%),
*Parfumerie (+17%),
*Agence de travail temporaire (+15%),
Pour les trois gammes, les régions de la moitié Sud de la France métropolitaine (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, PACA et Corse) présentent en général un taux d’implantation (entre 2 400 et 3 300, 4 500 pour la Corse) supérieur à celui des autres régions (moins de 2 000), exception faite de l’Île-de-France (2 500).
En définitive, quelle que soit la gamme considérée, les évolutions observées modifient assez peu la hiérarchie des régions au regard du nombre de points d’accès aux services par habitant.
Les services de proximité se développent davantage, que les services dits intermédiaires ou de gamme supérieure, qui plus est davantage dans les banlieues que dans les villes-centres.
Les dynamiques démographiques n’expliquent pas entièrement les différences d’évolution du nombre de points d’accès aux différents services.
En cinq ans, pour les trois gammes, le nombre de points d’accès aux services par habitant progresse sensiblement dans les plus grandes unités urbaines. C’est le cas notamment pour les restaurants, les artisans du bâtiment et les taxis/VTC.
Pour la gamme de proximité et la gamme intermédiaire, la progression est plus forte dans les banlieues que dans les villes-centres. Malgré ce rattrapage, en 2017, les banlieues disposent encore de moins d’implantations par habitant que les villes-centres. Dans les couronnes des grands pôles, le taux d’implantation progresse moins rapidement.
Dans les petites et moyennes aires urbaines, l’évolution du taux d’implantation est en retrait par rapport aux grandes agglomérations, notamment pour les communes isolées, et ce pour les trois gammes de services : ainsi le nombre d’artisans du bâtiment, d’agences immobilières, de taxis/VTC, de commerces de détail, alimentaires ou non, augmentent moins vite, voire diminuent.