Les autoentrepreneurs actifs produiraient une recette moyenne mensuelle de 1000€


"LES AUTO-ENTREPRENEURS FIN 2015", Acosstat N° 235, juillet 2016

Plusieurs difficultés se posent en ce qui concerne les données chiffrées des autoentrepreneurs : -Le décalage du chiffrement de l’Acoss avec celui de l’INSEE est important (223 469 immatriculations en 2015 pour l’INSEE contre 305 000 pour l’Acoss). Ce décalage pose la question de la collecte des données (quid notamment des immatriculations d’autoentrepreneurs inscrits par obligation dans les CMA?) -Le recensement par trimestre ne permet pas une vision comparative avec les données relatives aux  non autoentrepreneurs, notamment en ce qui concerne les recettes; les données Acoss telles que communiquées ne permettent pas de connaître les recettes annuelles. -Les données publiées ne permettent pas de chiffrer annuellement la proportion d’autoentrepreneurs actifs économiquement, toujours dans le souci d’agglomération ou de comparaison avec les non autoentrepreneurs; ce manque conduit notamment les analystes peu avertis à agglomérer l’ensemble des autoentrepreneurs  aux non autoentrepreneurs, alors que 40%  d’entre eux (chiffre à vérifier) seraient inactifs!

 

Fin 2015, le nombre d’autoentrepreneurs « administrativement actifs », est de 1 012 000, contre 972 000 fin 2014 ; 2015 a connu 305 000 nouveaux inscrits et 264 000 radiations (dont 95% proviennent d’un chiffre d’affaires nul pendant 8 trimestres consécutifs et 1,9% pour dépassement de seuil), soit une hausse de 40 000  (+4,1%), le niveau le plus bas depuis la création du dispositif.

 

Si l’on s’en tient aux actifs ayant produit du chiffre d’affaires au cours du dernier trimestre 2015, ils sont 619 000, contre 583 000 au dernier trimestre 2014 (+6,2%), en baisse si l’on compare avec 2013 (+9,7%); ceci étant, ce chiffrement ne permet pas de connaître le nombre d’autoentrepreneurs ayant produit du chiffre d’affaires en 2015 (certains ne produisant de recettes que pour l’un ou l’autre trimestre et non chaque trimestre). Le chiffre d’affaires du dernier trimestre 2015 est de 2,118Md€ (en hausse de 10,4% au regard de celui de 2014, contre +7,6% un an avant) et le chiffre d’affaires moyen par autoentrepreneur est de 3 423€ (en hausse de 4% au regard de celui du dernier trimestre 2014, alors qu’il était en baisse de 2% un an auparavant); là encore, on ne peut connaître le chiffre d’affaires annuel, qui permettrait une comparaison avec les autres créateurs.

 

Les autoentrepreneurs ont des taux d’activité et des chiffres moyens trimestriels (ceux des derniers trimestres de l’année 2015, comparés à 2014) bien différents selon les activités:

Les activités de services tout d’abord : les services aux particuliers ont des recettes trimestrielles habituellement plus faibles (notamment les arts et spectacles, la coiffure et les soins du corps) que celles des servives aux entreprises (conseil aux entreprises, informatique notamment); noter le fort taux d’activité dans les professions de santé et de coiffure (79 et 82%), alors qu’il est le plus modeste dans les arts et spectacles (61%).

 

Le commerce : le commerce de gros et le commerce/réparation auto, avec un taux faible de conversion (50%)  distancent nettement en termes de recettes trimestrielles fin 2015 la vente sur les marchés (respectivement 4 928€ et 4 021€ contre 2 242€).

 

Le BTP connaît des recettes trimestrielles supérieures à la moyenne (entre 4 600 et 5 000€), loin devant l’industrie (2 900€), qui est en fait constitué d’activités sans rapport avec ce que le commun des mortels entend par industrie.

 

Enfin 2 activités (immobilier et finance/assurances) ont peu d’autoentrepreneurs en leur sein, un taux de conversion très moyen, mais des recettes conséquentes (entre 4 600 et 5 400€). Le cas des transports interroge avec un taux très faible de conversion (33%), et une baisse des recettes entre 2015 et 2014 (-11%), alors que le secteur explose du fait des plateformes collaboratives.