Fait nouveau : les ETI moins internationalisées connaissent une amélioration marquante de leur activité


"Les perspectives d’activité des ETI françaises pour 2017 à leur plus haut niveau depuis cinq ans", DGE le 4 pages N°72, juin 2017

Méthodologie : enquête de conjoncture réalisée en mars-avril 2017 par la DGE et Bpifrance auprès des ETI nationales; 670 questionnaires ont été reçus, dont 518 traités. L’échantillon a été redressé en fonction de trois critères par post-stratification : la taille, le secteur d’activité, la région. L’analyse porte sur les comptes consolidés lorsqu’il y en a , sinon sur les données sociales de l’entreprise répondante.  

 

Les perspectives d’évolution sont à leur plus haut niveau depuis cinq ans : 50% des ETI prévoient une hausse de leur chiffre d’affaires en 2017 (11% une baisse), soit un solde d’opinion prévisionnel de +39 points, supérieur de 4 points à celui de 2016, lui-même en progression de 7 points par rapport à 2015.

 

Les ETI peu internationalisées se démarquent par une amélioration de leur solde prévisionnel d’activité, à l’inverse des ETI solidement implantées à l’international, même si, en niveau, il reste inférieur à celui de ces dernières (+ 37 contre + 49); pour la 2éme année, les ETI sont plus optimistes pour la croissance de leur chiffre d’affaires en France qu’à l’étranger. Par contre, les ETI de l’industrie sont beaucoup plus optimistes quant à l’évolution de leur activité à l’étranger, particulièrement hors de l’Union européenne  à l’inverse des ETI du commerce et des services. Après un bilan négatif en 2015, les carnets de commandes se sont regarnis en 2016 (20% les jugent bien remplis contre 11% faibles).

Le bilan 2016 des ETI à l’exportation demeure négatif : 12% considèrent que le niveau de leurs exportations a été supérieur à leurs attentes contre 22% le contraire, à l’exception des services.  

 

Les perspectives de recrutement continuent de s’améliorer en France, elles se stabilisent à l’étranger ; la dynamique des perspectives de recrutement est particulièrement marquée dans l’industrie, ainsi que dans les entreprises de plus de 500 salariés, les peu internationalisées et les peu innovantes. Les ETI plus modestes en taille (moins de 500 salariés) sont en revanche un peu moins optimistes.  

 

51% jugent que la réduction des marges a été un frein important ou insurmontable à leur développement en 2016 (53% un an auparavant).  

 

La hausse des investissements se confirme; toutes les catégories d’ETI sont concernées par cette augmentation, à l’exception des services, dont le solde diminue légèrement après la forte augmentation de 2015. Les perspectives 2017 en matière d’investissements de croissance interne sont identiques à celles de 2016, les ETI de plus de 500 salariés, les plus innovantes, les plus internationalisées, et celles des services ont davantage l’intention d’investir en 2017. Les prévisions 2017 sont favorables aux investissements de croissance externe (prise de participation, création de filiale) : 41% des dirigeants prévoient de prendre une participation dans une autre entreprise et 28% de créer une filiale contre respectivement 36% et 24% en 2016, notamment pour l’industrie (43% après 32% pour la prise de participation et 32% après 25% pour la création de filiale).  

 

La part du financement des investissements par endettement et concours bancaires est restée stable entre 2015 et 2016, la moitié par recours au crédit. Le financement par apports en fonds propres reste minoritaire, bien qu’en légère augmentation (3% contre 2% en 2015).

L’autofinancement continue de décroître en 2016 : 44 % contre 48% en 2015 et 53% en 2014. L’autofinancement reste cependant le principal moyen de financement des plus internationalisées (57%) et des services (50%).

Le recours à l’autofinancement diminuerait à nouveau en 2017, notamment pour les  ETI dont le recours est majoritaire. Les besoins en fonds propres devraient reculer en 2017 sauf pour les ETI de moins de 250 salariés.  La part d’ETI jugeant le manque de fonds propres comme un obstacle au financement par le crédit est passée de 14% à 16%.

8 ETI sur 10 ne rencontrent pas de difficultés d’accès au crédit de trésorerie ou d’investissement; les garanties restent le principal obstacle pour les prêts à court et long terme (respectivement 18% et 24%).   

 

La situation de trésorerie continuerait de s’améliorer en 2017 ; cette amélioration est particulièrement manifeste pour les ETI les plus internationalisées, les plus innovantes et celles de l’industrie; les plus petites se distinguent, comme en 2015, par une meilleure situation de trésorerie en 2016 que les ETI de plus de 500 salariés.    

 

Les ETI patrimoniales sont moins optimistes quant à l’évolution de leur activité en 2017 et privilégient plus l’investissement.  Les entreprises patrimoniales sont celles dont le capital est détenu de manière significative (plus de 50 %) par une ou plusieurs personnes physiques nommément connues, et lorsqu’il existe un lien de parenté entre ces personnes, ces entreprises sont dites familiales.

 

En 2016, les ETI patrimoniales représentaient 64% des ETI nationales et les ETI familiales, 45%. Les ETI patrimoniales sont plus implantées à l’étranger (34% y ont des filiales contre 27% pour les autres ETI). Cependant, si leur effectif à l’étranger représente 17% de leur effectif total et qu’elles réalisent 15% de leur chiffre d’affaires à l’étranger, elles sont dépassées par les ETI non patrimoniales dont l’effectif à l’étranger représente 21% de l’effectif total et réalisent 16% de leur chiffre d’affaires. 19% des effectifs des ETI familiales sont situés à l’étranger contre 11% pour les ETI patrimoniales non familiales.

Les ETI non patrimoniales sont un peu plus optimistes sur l’évolution de leur activité en 2017 et les ETI familiales un peu plus optimistes que les non familiales.  

 

Pour les recrutements en 2017, les ETI patrimoniales non familiales sont les plus volontaires en France et à l’étranger alors que les ETI non patrimoniales sont les moins portées à recruter.  

 

Les dirigeants d’ETI patrimoniales privilégient plus les investissements de croissance interne que les autres ETI, tout comme des opérations de croissance externe (46% des prises de participation contre 32% pour les non patrimoniales, et 30% contre 24% la création de nouvelles filiales).

Les ETI patrimoniales recourent davantage à l’endettement et aux concours bancaires pour investir (59% des ETI familiales en 2016, 49% les autres ETI patrimoniales et 39% les ETI non patrimoniales); le recours à l’endettement bancaire devrait encore augmenter en 2017 (28% des dirigeants d’ETI patrimoniales non familiales, 25% des familiales et 18% des non patrimoniales).  

 

Concernant les obstacles à leur développement, les ETI patrimoniales non familiales citent plus souvent que les autres la réduction des marges (57%), le manque de fonds propres (20%) et le resserrement des conditions de crédit (18%). Les ETI familiales sont plus nombreuses à citer l’endettement excessif comme obstacle à leur développement (15%).