Méthodologie : enquête réalisée par l’Incubateur Belle de Mai au 2ème trimestre 2017 auprès d’un panel de 42 entrepreneurs.
A propos de l’incubateur Belle de Mai : celui-ci, situé à Marseille, aide les futurs entrepreneurs dans leurs projets numériques innovants sur tout le territoire français. Son programme d’accompagnement a pour vocation de les aider à convertir leur idée en une structure pérenne, en leur apportant une expertise et des moyens techniques, logistiques et financiers. Depuis sa création en 1999, l’Incubateur a accompagné 182 porteurs de projets, contribuant à la création de 135 entreprises, dont 72% sont toujours en activité. En 2016, les entreprises accompagnées ont cumulé 35M€ de CA. 3M€ de levées de fond ont été réalisés.
J’ai jugé utile de publier cette analyse, quoique modeste, du fait du peu d‘évaluations et d’analyses sur les incubateurs, visant notamment les entreprises numériques.
Les entrepreneurs sont avant tout des hommes à 86%, plutôt jeunes. La majorité a créé son entreprise entre 30 et 40 ans (46%). 36% d’entre eux avaient déjà créé une première entreprise (vs environ 20% tout créateur dans Sine). 51% étaient salariés avant de créer leur entreprise et 24% demandeurs d’emploi.
De formation supérieure, ils sont principalement titulaires d’un Bac +3 minimum (9% ont un Bac +3, 70% un Bac +5 et 17% un Doctorat) ; ils préfèrent se lancer à plusieurs : dans 49% des cas, 2 porteurs de projets ont présenté leur projet de création d’entreprise alors que 27% étaient seuls.
Pour une grande majorité, la création de leur entreprise a été une expérience très positive et enrichissante avec un sentiment d’accomplissement et de fierté (66%). Les doutes et appréhension du début ont été levés grâce aux organismes d’accompagnement facilitant la création et toutes ses démarches. Les nombreuses subventions et financements sont considérés comme de précieux atouts pour créer plus sereinement et se focaliser sur un sujet : la création et le développement de leur innovation.
Les freins : complexité et lourdeur administrative engendrent une perte importante d’énergie et de temps. Les embauches en CDI pourraient être facilitées avec un code du travail plus souple et une législation qui ne changerait pas en permanence ; elles génèrent des risques trop importants; les charges sont jugées trop lourdes, notamment en début de création, alors même que l’activité n’est pas toujours rentable.
Enfin, certains d’entre eux ont souligné la frilosité des investisseurs dans les secteurs innovants, et le fait qu’il y ait beaucoup d’organismes pour la création d’entreprise mais finalement peu pour la croissance et le développement.
Mais 83% disent être heureux de l’avoir fait, bien que 50% seulement ont été en mesure de se verser un salaire, correspondant à leurs attentes pour 47%. 50% ont pu se rémunérer rapidement (entre 1 et 6 mois après la création de l’entreprise, avec un salaire correspondant à leurs attentes pour 37,5%. 31% ont pu le faire entre 1 et 3 ans après la création).
Pendant ce laps de temps, leurs sources de revenus étaient principalement les allocations chômage et RSA pour 39%, des prestations réalisées en freelance pour 27%, ou des économies 21%.
Les premiers clients ont été obtenus pendant la 1ère année pour 58%, et même avant la création pour 19%.
Quant au CA, il oscille les 2 premières années de l’entreprise, entre 30 et 100K€.
71% se disent confiants en l’avenir avec de bonnes perspectives pour leur entreprise. Leurs vœux pour l’année qui commence sont de doubler voire tripler leur CA.