L’intensité de recherche des PME est toujours nettement supérieure à celle des autres catégories d’entreprise.


"PME 2018, rapport annuel sur l'évolution des PME", Observatoire des PME, Bpifrance, lu avril 2019

Rappel de la définition de l’entreprise au sens du décret de 2008 : l’entreprise peut être une unit légale indépendante, un segment de groupe ou l’ensemble d’un groupe. Seules les unités présentes sur le territoire français sont pour le moment prises en compte pour cartographier le périmètre de chaque entreprise.

Les 4 catégories sont :

– La micro entreprise(MIC) , moins de 10 personnes et un CA annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 M€,
– La PME occupe moins de 250 personnes et réalise un CA annuel n’excédant pas 50 M€ ou un total de bilan d’au plus 43 M€. Elle inclut de fait les MIC, sinon, il est précisé hors MIC,
-L’ETI emploie entre 250 et moins de 5 000 personnes et réalise un CA annuel n’excédant pas 1,5 Md€ ou un total de bilan d’au plus 2 Md€.
– La grande entreprise est une entreprise statistique qui n’est pas classée dans les catégories précédentes.

 

La R&D au sein des PME, ETI et Grandes Entreprises : poids, exportation, filiales Françaises de groupes étrangers, financement.

 

Les entreprises implantées en France ont consacré 32,2Md€ à des travaux de R&D en 2016 (par rapport à 2015, + 1,4% en volume, après + 0,6% entre 2014 et 2015).

⇒ La R&D par catégorie d’entreprises

L’ensemble des PME représente plus des 3/4 des entreprises réalisant des activités internes de R&D, mais seulement 17% de la DIRDE, 24% des effectifs de recherche en entreprise et 23% des chercheurs et ingénieurs de recherche mesurés en équivalent temps plein (ETP).

Près de deux tiers de leurs personnels de R&D sont des chercheurs, cette proportion étant plus élevée chez les microentreprises (68%). En moyenne, une PME qui exécute des travaux de R&D emploie 4,1 ETP pour ces activités dont 2,7 ETP chercheurs, pour un montant moyen de dépenses internes de R&D de 361k€ .

 

L’intensité de recherche des PME est toujours nettement supérieure à celle des autres catégories d’entreprise avec 7,9% de leur chiffre d’affaires (CA) pour la R&D interne, contre 2,7% pour l’ensemble des entreprises exécutant des travaux de R&D. Cette intensité de recherche est portée par les microentreprises (31% de leur CA est dédié à la R&D) et peut s’expliquer par leur spécialisation plus importante dans les activités de R&D.

 

Les ETI comptent pour 17% des entreprises exécutant des travaux de R&D, 23% de la DIRDE, 26% des personnels de R&D et 25 % des chercheurs et ingénieurs de recherche employés par les entreprises. À 64%, la part des chercheurs parmi les personnels de R&D est plus basse que celle des autres catégories d’entreprise.

 

Les unités légales appartenant à une grande entreprise représentent 7% des entreprises réalisant de la R&D en France, mais concentrent 60% de la DIRDE, 50% de l’effectif de R&D et 52% des chercheurs.

⇒ Les entreprises exportatrices et la R&D

Quelle que soit leur taille, les entreprises exportatrices ont un niveau de dépenses de R&D et un effectif dédié à la R&D plus importants que celles qui n’exportent pas, dégageant une intensité de R&D presque deux fois plus élevée (3% contre 1,7% pour les non-exportatrices). Les PME exportatrices ont un CA presque 3 fois supérieur à celui des non-exportatrices et des dépenses de R&D multipliées par 1,7. Malgré des dépenses de R&D supérieures, leur intensité de recherche est moins élevée : elles consacrent en moyenne 7% de leur CA à la R&D contre 11% pour celles qui n’exportent pas. Cette intensité de recherche reste cependant bien supérieure à celle des ETI et des grandes entreprises, qu’elles soient exportatrices ou non.

⇒ La R&D et les filiales de groupes étrangers

Parmi les entreprises qui réalisent des travaux de R&D en France en 2016, 12% sont des filiales de groupes de nationalité étrangère; avec 7Mds€ de dépenses de R&D à leur actif, elles concentrent 22% de la DIRDE.

Chez les PME, les filiales étrangères comptent pour 7% des PME, mais réalisent 819M€ de dépenses de R&D en France, soit 15% de la DIRDE des PME; mais les PME Françaises ont une intensité de recherche plus importante (8,5% vs 5,6).

Par contre, pour les ETI et surtout pour les grandes entreprises, l’intensité de recherche est plus élevée lorsque le groupe est de nationalité étrangère. L’étranger constitue une source majeure de financement pour ces filiales de groupes étrangers, à l’origine de 65% de leurs ressources externes.

⇒ Le financement de la R&D

L’autofinancement des activités internes et externes de R&D des entreprises couvrent 78% de leurs dépenses de R&D; les 22% financés sur ressources externes le sont à hauteur de 29% sur dotations publiques, à 30% sur fonds provenant de l’étranger (entreprises ou organismes) et à 42% par des financements apportés par d’autres entreprises implantées en France.

Les aides publiques constituent une source privilégiée de financement de la R&D des PME. Elles représentent plus de la moitié de leurs ressources externes et financent 9% de leurs dépenses totales de R&D en 2016. Ce sont surtout les microentreprises qui en bénéficient, dans la mesure où ces aides publiques financent 17% de leurs dépenses de R&D, contre 7% pour les PME non microentreprises.

Les PME ont reçu 563 M€ de financements publics directs pour leurs activités de R&D en 2016. Ils correspondent pour l’essentiel à des crédits incitatifs émanant de ministères et d’organismes publics (88%); 8% proviennent de collectivités territoriales et d’associations.

 

Les ETI sont principalement financées par l’étranger (47% de leurs ressources externes) mais assez peu par des aides publiques (16%), du fait d’une proportion importante appartenant à des groupes étrangers (31% contre 12 pour l’ensemble des entreprises aidées par l’État français); ces dernières sont aidées par l’État français à hauteur de 15%.

Les aides publiques attribuées aux grandes entreprises sont issues majoritairement des financements dédiés à la Défense (74%) et aux grands programmes technologiques (16%), comme par exemple le nucléaire.

⇒ La R&D et la localisation des entreprises

La région Île-de-France occupe une place prépondérante dans la R&D des entreprises : elle concentre, en 2016 comme en 2015, 42% de la DIRDE totale, soit un montant de 13,6Md€. Les 3 autres régions les plus actives en travaux de R&D réalisés par les entreprises sont Auvergne-Rhône-Alpes (15%), l’Occitanie (11%) et Paca (6%).

 

Pour en savoir davantage : https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Rapport-sur-l-evolution-des-PME-decouvrez-l-edition-2017-39429