Une forte spécialisation des territoires dans le domaine du développement industriel.


"Industrie et territoires", Trendeo dans revue Administration, N°274, lu juin 2022

Un article de David Cousquer, créateur de la base de données de sa société Trendeo en 20009 pour observer l’emploi et de l’investissement en France, notamment via les ouvertures et fermetures d’usines, les levées de fonds ou les problématiques de localisation des startups (plus de 50 000 décisions d’investissement localisées et répertoriées).

 

L’auteur formule 4 constats sur les liens entre industrie et territoires.

 

♦ 1er constat : les 17 principales zones d’emplois en France (40% de la population active) accueillent 80% des activités numériques (services en ligne, logiciel), et 60% des activités de siège vs 24% des emplois industriels.

 

♦ 2éme constat : les 272 zones d’emplois les plus petites, au sein desquelles travaillent également 40% de la population, accueillent plus de 60% des emplois industriels. 

♦ Autre constat, l’amélioration de la situation de l’industrie française ces dernières années :  les ouvertures d’usines ont dépassé les fermetures, les relocalisations ont fortement augmenté à la suite des aides du plan France Relance. Mais constat est aussi fait le rang médiocre de l’économie française dans les implantations de grands projets industriels. Pour les projets industriels de plus de 250 emplois, la France est au 7erang européen, derrière la Hongrie, la Tchéquie ou la Serbie, ou même des pays à niveau salarial comparable comme l’Allemagne et le Royaume. “Or il est important d’ancrer en France ces projets de grande taille,
qui sont autant de navires amiraux auprès desquels viennent s’arrimer des flottilles de sous-traitants.”

 

♦ 4éme constat : “Il est souvent reproché à l’industrie Française de reposer sur des produits de moyenne gamme, très sensibles à la concurrence par les coûts…Pourtant les exportations françaises reposent déjà sur des produits haut de gamme : aéronautique, vins, produits de luxe…Il nous semble donc que l’objectif de montée en gamme doit porter moins sur les produits que sur les process de production. C’est l’automatisation et la modernisation de notre appareil industriel qui permettront de rendre les industriels français plus compétitifs et capables d’exporter plus”, nécessitant une action sur l’ensemble des territoires puisque l’industrie, à l’inverse des start-ups, n’est pas concentrée dans quelques métropoles. 

 

En conclusion, l’auteur suggère de réintroduire l’État comme un échelon pertinent dans la conduite d’une politique industrielle plus volontariste sur certains sujets, comme l’encouragement à la robotisation, la préparation d’espaces fonciers industriels, les régions n’ayant pas forcément les moyens financiers et juridiques pour porter de tels projets.

 

Pour en savoir davantage : https://www.acphfmi.fr/la-revue-administration-2/