Méthodologie : exploitation de l’enquête Sine 2014
En 2014, 2 000 entreprises ont été créées en Limousin, hors régime des micro-entrepreneurs. Le taux de création d’entreprises s’établit à 6,4% en Limousin (1,3 point de moins qu’en moyenne de province). Or, la création d’entreprises est l’un des leviers du développement économique, un enjeu d’autant plus crucial que la création demeure mesurée et que les entreprises pérennes sont aussi moins dynamiques qu’ailleurs.
Une situation peu facile, qui contredit le titre de l’étude :
-Par rapport à 2010, le nombre de créations a baissé d’1/3 dans l’industrie et d’1/5 dans les services aux entreprises; en revanche, le nombre de praticiens médicaux (’infirmiers, médecins généralistes et kinésithérapeutes…), a doublé entre 2010 et 2014.
-Rappelons que les 2/3 exercent leur activité sur une aire de chalandise réduite, proportion en hausse et voisine de celle de la France de province et les 3/4 s’adressent à une clientèle essentiellement constituée de particuliers (9 points de plus par rapport à 2010, davantage qu’en province).
-63% déclarent avoir bénéficié d’au moins un appui (7 points de moins qu’en 2010).
-Ceci étant, En 2014, la part des créations sous forme sociétaire devient majoritaire, mais inférieure à la moyenne de province.
–Le recours à l’emprunt bancaire concerne 45% des créations (1/3 en province), une des spécificités du Limousin qui s’observait déjà en 2010. S’agit-il d’une réponse à une dynamique entrepreneuriale plus marquée ou simplement le double fait de la proximité des banques avec peu de clients et des petites entreprises jugées importantes à défaut de plus importantes et autre fait, de l’importance des créations dans une région économique difficile ?
Une typologie en 4 groupes :
-Le 1er est constitué de « projets importants » avec 1/4 des créateurs (plus de 4 000€ de fonds réunis et création d’emploi au démarrage); dans la moitié des cas, il s’agit d’une reprise et dans 80% une création en société; l’emprunt bancaire est quasi systématique et l’externalisation fréquemment adoptée; même chose pour le recours aux TIC, à l’innovation. La proportion des activités de commerce et HCR est plus importante dans ce groupe.
Le 2éme type concerne des « petits projets » dont la moitié relève des activités de services, avec davantage de créations sous forme individuelle, une mise de fonds modeste (apports personnels surtout); le seul emploi créé est celui de l’entrepreneur qui assure avant tout son propre emploi.
Dans le 3éme groupe ‘les autonomes”, déclare ne bénéficier d’aucun accompagnement (faible dimension, orientés vers des activités de services, financement sur fonds personnels) avec davantage de seniors et de créateurs pourvus d’une première expérience, et moins d’artisans.
Le 4éme type comprend des entrepreneurs ayant bénéficié d’un dispositif d’aide (en particulier de structures dédiées à la création) pour réaliser leur projet et d’une formation préalable; les réseaux bancaires sont mobilisés pour contribuer au financement de leur projet. Le secteur de la construction est surreprésenté.
Notons enfin 2 particularités : 1/3 des nouveaux entrepreneurs sont des femmes, en hausse du fait de la montée des fonctions tertiaires, notamment santé: elles sont plus diplômées du supérieur (54%, 20 points de plus que les hommes) et moins souvent au chômage (26%, 6 points de moins), mais leur projet demeure modeste : 62% créent en entreprise individuelle (19 points de plus); 70% n’emploient pas de salariés (9 points de plus), 48% ont investi moins de 8 000€ (6 points de plus); elles s’adressent à une clientèle de particuliers (83%, 13 points de plus).
Un tiers des nouveaux entrepreneurs se sont installés en Limousin, venant d’autres régions, pour créer leur entreprise (2 fois plus qu’en 2010); toutefois, ils sont plus souvent chômeurs et davantage porteurs de petits projets et s’orientent plus fréquemment vers le commerce, les HCR et un peu moins vers les services.