Sources : deux sources fournissent des données sur les ménages utilisateurs de services à la personne :
– L’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS). Elle provient de l’appariement de l’enquête Emploi menée par l’Insee avec les fichiers fiscaux de déclaration de revenus et de taxe d’habitation, ainsi qu’avec les données de prestations sociales des ménages dits « ordinaires » (c’est-à-dire en dehors de ceux vivants en collectivité, dans les habitations mobiles ou sans-domicile). Cette enquête est annuelle et porte sur un échantillon de 56 000 ménages ordinaires de France métropolitaine en 2017.
– L’enquête Budget de famille (BdF). Menée tous les 5 ans par l’Insee, elle retrace l’ensemble des dépenses effectuées par les ménages résidant en France, y compris au titre des services à domicile, ainsi que leurs revenus. La dernière enquête de 2017 porte sur un échantillon de 20 700 ménages en France métropolitaine.
Le taux de recours aux services à domicile augmente avec l’âge et le niveau de revenu mais leur poids dans les dépenses totales du ménage est proche.
Le recours baisse légèrement par rapport à 2011 (13,2% vs 12,6 en 2017), alors qu’il avait progressé de 2,5 points entre 2005 et 2011 (10,7%).
9% de ces ménages utilisateurs n’enregistrent aucune dépense à ce titre en 2017, celle-ci pouvant être couverte par une allocation ou payée par l’employeur via des Cesu préfinancés.
Ceux qui ont des dépenses y consacrent en moyenne 2 723€ sur l’année (9% de leurs dépenses de consommation).
⇒ Quelles dépenses sont concernées ?
74% (77% en 2011) y recourent pour des activités de ménage, lessive, cuisine et repassage.
À l’inverse, la part des autres activités augmente ; c’est le cas du jardinage (19% des ménages en 2017 contre 14), de la livraison de repas et de courses à domicile (7%, après 5), de travaux d’entretien (5% vs 3,8), de garde-malade et assistance médicale à domicile (4,8% vs 4), de garde d’enfants (4% vs 2,3).
⇒ Quel âge ont les utilisateurs ?
21% des ménages qui ont entre 70 et 79 ans recourent à une aide à domicile, 44% (vs 52% en, 2011) pour ceux de 80 ans ou plus. Ce qui correspond à 9% des dépenses des 70-79 ans et 13% des 80 ans et plus (stable depuis 2011).
A contrario, cette part est plus faible pour les moins de 70 ans : elle croit avec l’âge, passant de 2,5% pour les moins de 30 ans à 9,2% pour les 60-69 ans.
Elle augmente entre 2011 et 2017 pour les moins de 30 ans mais diminue plutôt pour les 30-69 ans.
⇒ Quel est leur niveau de revenu ?
Plus le niveau de vie des ménages augmente, plus le taux de recours aux services à la personne est élevé, mais la part de ces dépenses dans la consommation annuelle totale du ménage tend à diminuer.
Les ménages du premier décile (soit les 10% des plus modestes, ayant des revenus par unité de consommation inférieurs à 11190€ par an) ne sont que 6% à recourir aux services à la personne en 2017, ceux du deuxième décile, 7% ; ces 2 déciles y consacrent 10% de leurs dépenses.
Pour chaque décile de niveau de vie compris entre le 3éme et le 7éme décile, le recours reste proche de 10%. Le recours augmente à 12% pour les ménages du 8éme décile, à 19% pour le 9éme décile et à 34% pour le dernier décile.
Les ménages des six premiers déciles recourent moins souvent aux services à domicile qu’en 2011, alors qu’il progresse d’un point entre 2011 et 2017 pour les ménages du 7éme au 9éme décile. Il est stable pour les ménages du 10éme décile.
En fait au regard de leurs dépenses totales, ce type de service oscille entre 8 et 10,8% de leurs dépenses.
⇒ Qu’en est-il du travail dissimulé ?
Sa part diminuerait de 5 points entre 2011 et 2017 (20% en 2017).
La hausse du travail déclaré sur la période récente pourrait être reliée à l’élargissement au 1er janvier 2017 du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile à l’ensemble des ménages.
La part du travail déclaré progresserait de 13% chez les ménages dont au moins une personne est inactive (et qui bénéficient du crédit d’impôt à partir de 2017), alors qu’elle diminuerait de 5% chez les ménages actifs (célibataires ou couples bi-actifs) qui en bénéficiaient déjà auparavant.
A contrario, la part du travail déclaré augmenterait de 22% chez les ménages dont le niveau de vie est inférieur à la médiane, alors qu’elle baisserait de 2% chez ceux dont le niveau de vie y est supérieur.
Toutefois, son estimation est difficile car peu identifiable à partir des contrôles effectués par l’Urssaf. Il est possible d’en estimer la proportion à partir d’une comparaison du nombre de ménages utilisateurs de services à la personne d’une part, dans l’enquête Budget de famille (BdF) qui retrace les dépenses engagées pour des services à domicile, y compris des dépenses qui ne seraient pas déclarées aux impôts et, d’autre part l’Enquête Revenus Fiscaux et Sociaux (ERFS) qui fournit une mesure des dépenses qui sont déclarées à l’administration fiscale.
Pour en savoir davantage : Services à la personne | DARES (travail-emploi.gouv.fr)