L’article propose une évolution des dépenses de consommation par grand secteur reflétant les besoins effectifs pendant la crise sanitaire.
En 2020, la dépense de consommation finale des ménages chute de 7,1% en volume, après une hausse de 1,8% en 2019. La dépense de consommation finale des ménages contribue pour –3,6 points à l’évolution du PIB, en recul historique (-7,9%, après + 1,8%).
La consommation effective des ménages, incluant les dépenses directement financées par la collectivité, recule aussi (-6,6%).
⇒ L’évolution des dépenses selon les types de produit.
♦ La consommation de produits alimentaires fait exception et progresse de 4,5% : les ventes de lait, fromage et œufs augmentent beaucoup (+ 6,3%), tout comme les dépenses en fruits et légumes (+ 4,2%). Le marché de la viande (notamment de bœuf, de veau et de volaille) est dynamique aussi : après 7 années de baisse + 5,2%, contre – 0,5% en moyenne depuis 2010. La consommation de boissons augmente du fait des thés et cafés à domicile (+ 7,7%, après + 0,7% en 2019), mais aussi des bières (+ 11,1%, après + 3%) et des eaux de vie, liqueurs et apéritifs (+ 5,3%, après – 0,7%) ; à l’inverse, la dépense en vins de qualité (– 11,7%) et en champagnes (– 19,7%) a été affectée.
♦ Les dépenses de logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles stagnent en 2020 (– 0,1%), ce qui rompt avec une tendance en moyenne à la hausse depuis 2010 (+ 0,9%) ; les loyers progressent à un rythme proche de celui des 10 dernières années (+1,3%, contre +1,5% en moyenne depuis 2010) ; les dépenses en électricité, gaz et autres combustibles continuent de baisser (– 3,2%, après – 1%).
Par ailleurs, les dépenses en équipement du logement résistent aussi relativement bien (– 1,2%) du fait des achats dynamiques d’appareils ménagers.
♦ Les dépenses de santé baissent de façon très modérée en volume (-1%) ; les dépenses en services de santé publique (dont les hôpitaux publics) reculent de 3,3% en volume. Par contre celles en services paramédicaux ambulatoires progressent de 4,9%, du fait des services de laboratoires (+ 49,5%). Les dépenses de santé financées par les ménages (21% du total des dépenses de santé) baissent en volume et en valeur (respectivement -8% et -6,9%).
♦ Les dépenses d’éducation financées par les ménages reculent en volume (-9,5%)
♦ Les dépenses en loisirs et culture reculent de 11,4% : notamment les dépenses en cinémas (-69,4%), en spectacles (-36,7%), en bibliothèques, musées, et autres activités culturelles marchandes (-32,7%), celles en presse, livres et papeterie (-6%). Alors que progressent les services de distribution de bouquets de programmes de radio et de télévision (+36,1%), les achats de téléviseurs (+20,9%), les achats d’ordinateurs et périphériques, composants et cartes électroniques (+19,7%), certainement stimulés par le développement du télétravail et de l’école à la maison ; les dépenses en appareils électroniques et informatiques progressent de 6,2% (contre + 1,2% en moyenne depuis 2010).
♦ Les dépenses en articles d’habillement (-17,4%) et en chaussures (-17,4%) baissent dans un contexte de prix légèrement en baisse (-0,5%).
♦ Les dépense en transports chutent (– 21%, après + 1,6% en 2019), quel que soit le mode de transport : air (– 69,2%), eau (– 55,9%), rail (– 46,9%) ou route (– 39,7%). Les achats de véhicules sont également en baisse (– 18%). En revanche, les dépenses en vélos progressent très fortement (+ 23,9%).
♦ Les dépenses en hébergement et restauration se replient brutalement, de 34,1% en volume, après plusieurs années de tendance à la hausse (+ 1,8% en moyenne depuis 2010) ; les dépenses en restauration reculent de 32,2% malgré le développement de la vente à emporter ; les services de traiteurs et de cantines baissent de 23%. À l’inverse, les hébergements de plein air ou offrant la possibilité de cuisiner résistent mieux (terrains de camping et parcs pour caravanes : -20%).
Le pouvoir d’achat des ménages progresse de 1%, après + 3,4% en 2019 ; les prix de la dépense de consommation ralentissent (+ 0,6%, après + 0,8%).
Le taux d’épargne s’établit à 21,4% du revenu disponible brut (son plus haut niveau depuis 1960).
Pour en savoir davantage : En 2020, la consommation des ménages chute, tandis que le pouvoir d’achat résiste – Insee Première – 1864