Méthodologie : étude annuelle menée depuis 2000 par le CREDOC
– Enquête réalisée en face-à-face en juin 2019 auprès de 2259 personnes représentatives de la population des 12 ans et plus selon la méthode des quotas.
– Le questionnaire et la démarche sont adaptés pour les mineurs. Les questions de l’Agence du Numérique n’ont été posées qu’aux adultes.
– Cette enquête décrit l’équipement et les usages des individus (et non celui des ménages).
– L’ensemble des données de l’enquête depuis 2007 est disponible en open data sur le site data.gouv.fr.
Le numérique est un levier important de sociabilité et de liens avec les administrations; mais la complexité des démarches et la maitrise insuffisante des logiciels en freinent le recours.
⇒ Le smartphone gagne encore du terrain dans les pratiques numériques des Français
En 2019, 95% de la population française âgée de 12 ans et plus dispose d’un téléphone mobile. Le smartphone est devenu le terminal incontournable des Français
Si les jeunes générations en sont pratiquement toutes équipées, sa diffusion progresse encore chez les plus de 40 ans.
Il est un outil indispensable : 94% des équipés l’utilisent quotidiennement. 51% l’utilisent pour accéder à internet (+5 points en un an), il se situe loin devant l’ordinateur, avec 20 points d’écart.
57% des Français passent par les réseaux mobiles au sein de leur foyer. Parmi les détenteurs de smartphone, une forte progression des applications de communications interpersonnelles (type Whatsapp, Viber, Messenger…) est à mettre en regard des usages voix et SMS. Ainsi, dans un contexte de baisse du nombre de SMS émis depuis 2016, 63% sont des utilisateurs quotidiens de messageries instantanées (+10 points en un an), et 78% en ont l’usage, même ponctuellement (+14 points). Ces mêmes applications permettent aussi de passer des appels téléphoniques : 6 utilisateurs de smartphones sur 10 en ont désormais l’usage, et 37% les utilisent quotidiennement (+18 points en un an).
En matière de systèmes d’exploitation 2 acteurs se partagent la quasi-totalité des systèmes d’exploitation (OS) : Google, avec Android, pour 77% des interrogés et Apple avec IOS pour 22%. Mais il y a difficulté pour passer de l’un à l’autre (transfert de données et des applications fastidieux, voire impossible); or 3/4 des utilisateurs accordent une réelle importance à cette possibilité de portabilité de leurs données lors du changement de smartphone. Le navigateur pré-installé est largement privilégié : moins de 20% des détenteurs de smartphone utilisent un autre navigateur que celui pré-installé, et 66% d’entre eux n’ont pas testé d’autres navigateurs; en revanche, lorsqu’ils ont effectué ce test, 55% en ont changé.
⇒ Internet
La croissance d’internet marque le pas avec 88% d’utilisateurs en 2019, dont 78% d’utilisation quotidienne). Si de nouveaux usages développent rapidement (vidéo, internet mobile…), les usages installés, tels les réseaux sociaux (60%) et les achats en ligne (62%), se stabilisent.
Mais la population a envie de réduire l’impact environnemental du numérique : en 2008, 53% considéraient le numérique comme une chance et 35% comme une menace). En 2018 les proportions s’inversent : une chance pour 38%, une menace pour 44%. Si seulement 52% de la population s’estime suffisamment informée des impacts environnementaux du numérique, 80% ont envie de réduire l’empreinte environnementale de ses équipements (69% réduire l’impact de ses usages).
⇒ Les réseaux sociaux
Pour s’informer, les réseaux sociaux sont encore loin derrière la télévision. Si une part grandissante de la population suit l’actualité en ligne (63% contre 59% en 2016), 48 % préfèrent la télévision à internet (19%) pour suivre l’actualité ; la radio (12%) ou la presse écrite (11%) sont devant les réseaux sociaux (6%).
De même pour comprendre l’actualité, la population préfère la télévision (40%) à internet (22%), la radio (9%) et la presse écrite (18%) devancent les réseaux sociaux (4%). Les réseaux sociaux sont le média qui inspire la plus faible confiance, (8% contre 51 pour la télévision, 42 pour la presse écrite, 37 pour la radio, 25 pour internet et 17 pour les livres).
Le numérique, un outil de socialisation
En majorité la population juge positivement l’impact du numérique, aussi bien sur sa vie personnelle (63% contre 17% d’opinions négatives), que professionnelle (51% contre 11% d’opinions négatives). Les plus diplômés sont plus à l’aise (69% de d’opinion positive contre 19% des non-diplômés), les moins diplômés sont perplexes (66% n’expriment pas d’opinion).
Une part croissante de la population tisse des liens grâce au numérique : 51% utilisent internet pour retrouver d’anciennes connaissances (40% en 2014), 44% pour nouer des liens avec de nouvelles personnes (27% en 2014) et 15% pour faire une rencontre amoureuse (10% en 2014).
Ainsi avoir accès à internet est perçu comme un facteur essentiel d’intégration dans la société par 68% de la population (54% en 2009); mais 31% estiment que ce n’est pas important pour se sentir intégré (46% en 2009).
Le rôle important du numérique dans la modification des relations avec les administrations publiques
56% estiment que les relations avec l’administration publique se sont modifiées depuis quelques années, contre 41% qui estiment qu’elles sont restées identiques; parmi ceux qui ont observé des changements, 37% considèrent toutefois que les relations avec l’administration publique se sont complexifiées, tandis que 19% déclarent qu’elles se sont simplifiées.
Pour 86% des Français, le rôle du numérique est jugé important dans les évolutions, 41% des répondants pensent même que le numérique a un rôle « très important ».
La complexité des démarches administratives et le manque d’aisance avec l’informatique sont les principaux freins à la réalisation des démarches administratives en ligne.
La complexité des démarches administratives est la première cause évoquée, par 25% des Français (particulièrement évoquée par les plus âgés, les non diplômés et les habitants de petites communes), suivi d’un manque général d’aisance avec l’informatique et internet pour 20% d’entre eux (particulièrement évoqué par les plus âgés, les non diplômés, les retraités).
Face aux difficultés, un lieu idéal d’accompagnement alliant diversité des services et proximité est sollicité.
Le lieu idéal pour 40% des Français allie proximité et diversité des services, c’est-à-dire un endroit réunissant plusieurs services publics et des services de proximité utiles au quotidien. On trouve ensuite les solutions proposant moins de fonctions : celle d’un lieu rassemblant plusieurs services publics (34%), puis celle d’une antenne locale pour chaque service public (19%).
Mais 32% déclarent ne pas connaître de freins à l’utilisation de l’administration en ligne.
Pour en savoir davantage : https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-barometre-num-2019.pdf
https://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/dossier-presse-barometre-num-2019.pdf