Entre 2010 et 2015, la population résidant en France a augmenté de 0,5% en moyenne chaque année


"Du nord au sud, les mouvements naturels et migratoires opposent les départements", Insee focus N°107, décembre 2017

En 2015, la population française est de 66 190 280 personnes (évaluation au 1er janvier 2017 66,98 milions); entre 2010 et 2015, celle-ci a augmenté de 0,5% en moyenne chaque année ( au total 1 577 341 personnes).

Le solde naissances /décès induit une hausse de 0,4%, bien supérieure à la progression due au solde des entrées et sorties (+ 0,1%). Ces rythmes de croissance sont similaires à ceux enregistrés annuellement entre 1990 et 2010.

 

 La croissance due au solde naturel reflète la jeunesse de la population, notamment dans les pôles urbains; l’Île-de-France, les départements d’outre-mer et ceux où sont établies les principales métropoles concentrent cette croissance. Elle atteint 1% par an dans 4 départements franciliens. En revanche, dans les départements du centre et du quart sud-ouest du territoire, où la population est plus âgée, le nombre de décès est supérieur à celui des naissances : le solde naturel est ainsi particulièrement déficitaire dans la Creuse (- 0,8% par an), la Nièvre et le Cantal (- 0,5%).

 

Les évolutions de population dues aux migrations offrent une image presque inversée de celle des soldes naturels. Les soldes migratoires sont déficitaires dans la France du Nord-Est, au nord d’une ligne allant de la Seine-Maritime, Paris et l’est de l’Île-de-France jusqu’au Jura. Au sud de cette ligne, les arrivées de population sont supérieures aux départs. La contribution de l’excédent migratoire à la croissance démographique est particulièrement élevée (plus de 1% par an) en Corse, dans l’Hérault, la Gironde, les Landes et les Pyrénées-Orientales.

Le taux de croissance annuel de la population dû aux migrations s’est dégradé dans 38 départements (d’au moins 0,2 point) entre les périodes 1990-2010 et 2010-2015.

 

Le bilan migratoire excédentaire de la bordure méditerranéenne, notamment en Paca et au sud-est de l’Occitanie, s’infléchit ainsi nettement. Il en est de même pour la partie ouest du Massif central, l’est du bassin parisien et la Guyane. Pour Paris, la frontière est, le solde apparent des entrées-sorties, déficitaire, s’est également détérioré.

À l’inverse, le bilan migratoire s’améliore dans 11 départements, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, dans l’Essonne, la Gironde et la Loire-Atlantique, mais aussi dans le Nord, la Marne et la Seine-Saint-Denis, où le déficit migratoire se réduit. Les variations du solde naturel (au moins 0,2 point) restent plus modérées, il se détériore dans 12 départements et s’améliore dans 2.

 

Du fait des détériorations du solde migratoire, les fortes croissances démographiques se concentrent dans un nombre plus restreint de départements. Entre 2010 et 2015, 39 départements bénéficient d’un taux d’évolution de la population égal ou supérieur à la moyenne nationale, contre 53 entre 1990 et 2010. La population croît le plus fortement en Auvergne-Rhône-Alpes, sur la façade atlantique, en Occitanie, en Île-de-France et en Corse, notamment dans les départements alliant attractivité et dynamisme naturel.

Le nombre de départements où la population est stable ou en baisse augmente (27, soit 13 de plus qu’entre 1990 et 2010). Pour l’essentiel, ils sont localisés sur une diagonale allant des Ardennes au Massif central. Pour ceux situés au sud de la Loire, les excédents migratoires sont insuffisants pour compenser le solde naturel défavorable, héritage d’une structure démographique âgée. Au Nord-Est, les anciens bastions industriels souffrent, à l’inverse, d’un déficit migratoire de moins en moins atténué par leur excédent naturel. L’Orne, les Vosges, la Haute-Marne, l’Indre et la Nièvre cumulent déficits naturel et migratoire.

 

Au final, la croissance de la population se concentre sur le sud, l’ouest et l’Ile-de-France.

Les pôles urbains poursuivent leur développement démographique grâce à un fort accroissement naturel, mais ont un solde migratoire déficitaire. Les migrations révèlent l’attractivité des couronnes des pôles, montrant ainsi la poursuite des mouvements de périurbanisation. Les espaces isolés attirent aussi plus de personnes qu’il n’en part. Mais les excédents migratoires sont juste suffisants pour compenser le fort déficit naturel.