Les entreprises sociales : fortes progressions


« Enquête auprès d’entreprises sociales », CSA/Avise, décembre 2011

Deux tiers des entreprises ayant répondu à la consultation (65%) ont un statut associatif, seules 23% ayant aujourd’hui un statut de société : 12% sont des SCOP, 9% des SARL, 7% des SCIC et 3% des SAS.

Le statut associatif semble particulièrement courant chez les entreprises sociales les plus anciennes ; 77% de celles créées avant 2000 sont des associations. Concernant leur date de création, 59% ont été créées depuis 2000, dont plus d’un tiers (36%) depuis 2006.

 

Une activité largement dominée par les services (73%), notamment dans la communication, les services aux entreprises, l’aide à l’insertion ou réinsertion professionnelle, la formation, l’aide aux personnes âgées, défavorisées et l’insertion sociale ; seules 11% des entreprises ont déclaré vendre des biens.

 

Une activité est avant tout locale (40%) ou régionale (37%), seules 20% des entreprises sociales agissant à un niveau national et 3% à un niveau international.

 

95% d’entre elles pensent être une entreprise sociale : la finalité de leur action, est la réduction des inégalités et le renforcement de la cohésion sociale » (30%), « la création ou le maintien d’emplois durables et de qualité » (29%) et « la réponse à des besoins non satisfaits par les pouvoirs publics et le secteur lucratif » (22%), alors que « la protection de l’environnement » semble encore être très minoritaire (7%).

 

Des chiffres d’affaires, résultats nets et effectifs très variables mais globalement en augmentation constante depuis 2009. Les recettes des entreprises sociales sont aujourd’hui essentiellement réparties entre deux postes : la vente de biens et de services (57%) et les subventions publiques, ces dernières représentant un tiers des rentrées, alors que les ressources privées comptent elles pour 7%.

A noter que parmi les entreprises les plus dépendantes des subventions publiques on retrouve celles agissant dans le domaine de l’éducation, de la santé ou de l’action sociale (47%), celles ayant réalisé moins de 200K€ de CA en 2010 (44%), celles comptant 5 employés ou moins (44%) ; elles sont sous statut associatif (43%).

 

Le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise sociale était de 1 183 K € en 2010, 33% des entreprises sociales ayant réalisé moins de 200 K€, 47% se situant entre 200 et moins de 1000 K € tandis que 20% ont elles réalisé 1000 K € et plus. Ce CA moyen était en augmentation par rapport à 2009 (+29% en moyenne) et qu’il devrait encore augmenter à la fin 2011 pour s’établir à 1295 K €.

Les plus forts CA se trouvent dans les services aux entreprises (2217 K € en moyenne) et les entreprises à statut de société (1852 K €) ou créées avant 2000 (1822 K €).

Les plus bas CA se trouvent eux notamment dans les entreprises sociales créées depuis 2006 (519 K€ en moyenne), celles agissant dans l’éducation, la santé ou l’action sociale (528 K €) ou étant sous statut associatif (839 K €).

 

Le constat est quant à lui assez semblable pour le résultat net après impôt. Il était en moyenne de 38 518 € en 2010, sachant que 21% des entreprises sociales avaient connu un résultat déficitaire, 53% un résultat compris entre 1 000 et moins 30 000 € et 26% un résultat de 30 000 € ou plus. Tout comme le CA, ce résultat net devrait être en augmentation à la fin 2010 puisque la moyenne est prévue à 50 439 €, soit une augmentation substantielle de 31% en un an.

 

Quant aux effectifs, ils sont eux aussi assez variables. Si la moyenne s’établit en 2010 à 31 employés, celle-ci est tirée vers le haut par les quelques très grandes entreprises présentes dans l’échantillon. 32% des entreprises sociales ont de 1 à 5 employés (8% n’en ayant même qu’un), 37% en ont entre 6 et 19 tandis que 20% ont 20 employés ou plus (dont 4% en ayant 100 ou plus).

71% des entreprises sociales ont inscrit dans leurs statuts une politique de lucrativité limitée (11% l’ayant inscrite dans un autre accord formel, 4% dans le pacte d’actionnaire).

Plus intéressant encore, on constate que la grande majorité des entreprises sociales ont établi une échelle des salaires plutôt raisonnable : 32% ont ainsi un rapport de moins de 1 à 2 entre le plus haut et le plus bas salaire, 34% de 1 à 3 et 22% de 1 à 4 ; seuls 12% ont une échelle des salaires supérieure ; ce sont des entreprises dont le CA est supérieur à 1000 K € ou plus, ou encore des activités de services aux entreprises ; les échelles les plus resserrées sont le fait d’entreprises à moins de 200 K € de CA et celles créées depuis 2006.

 

L’intéressement des salariés aux résultats de l’entreprise est encore assez minoritaire ; la participation et l’intéressement des salariés (11%) est devancée par les réserves (71%) tandis que 15% sont investis ; la politique d’intéressement est plus fréquente dans les entreprises au CA de 1000 K € ou plus (34%), dans celles ayant un statut de société (32%) ou dans les services aux entreprises (27%), au final les plus développées au niveau financier.

 

Quant à la structure de l’emploi, on constate notamment une quasi parité avec en moyenne 45% de femmes employées ; ces entreprises emploient également 15% de jeunes de 15 à 24 ans et 14% de seniors. Quant à la formation de ces employés, les entreprises sociales consultées ont dépensé 14 062 € en 2010, une moyenne tirée vers le haut par les très grandes entreprises ; 38% des entreprises sociales n’avaient en effet rien dépensé en formation, 48% ayant dépensé entre 1000 et 20 000 € et 14% entre 20 000 et 100 000 € ; cette dépense représente en moyenne 6,62% de la masse salariale totale des entreprises consultées.