De 2003 à 2013, la métropole de Lyon compte chaque année en moyenne 3000 établissements et 4000 emplois salariés supplémentaires dans le secteur marchand (+ 3,5% et + 1%). Ces évolutions sont comparables à celles des autres grandes agglomérations françaises, où le tissu productif est dynamique


« Renouvellement des établissements de la Métropole de Lyon : un socle pour les emplois de demain », Insee Analyses Rhône-Alpes N°41, octobre 2015

Sources : les données sur les établissements proviennent du Répertoire des entreprises et des établissements (REE) de Sirene ;

L’étude ne précise pas si les autoentrepreneurs sont pris en compte, mais le chiffrement de 4,180 millions au 01 01 2013 pour la France, dont 98 240 dans la métropole lyonnaise laisse entendre leur prise en compte.

Ce type d’exploitation est assez rarement publié.

 

Au 1er janvier 2013, la Métropole de Lyon compte 440 000 emplois salariés du secteur marchand dans 98 000 établissements et l’aire urbaine hors Métropole, 200 000 salariés dans 54 000 établissements.

Les évolutions favorables de l’emploi salarié s’appuient sur un tissu productif dynamique : de nombreux établissements sont créés et d’autres disparaissent ; sur 100 nouvelles structures, 72 sont des créations pures ; pour le reste, il s’agit de modifications de nature structurelle (22 transferts et 5 reprises par un nouveau propriétaire). Pour 100 établissements qui disparaissent, 66 ferment définitivement ou temporairement, 28 sont déplacés vers un autre site et 6 sont rachetés.

En moyenne, quatre établissements sur dix sont concernés chaque année par ces mouvement (21% sont apparus et 18% ont disparu), soit un taux de renouvellement de 39% (34% en France métropolitaine).

Ce phénomène de renouvellement est particulièrement important dans les établissements de petite taille : un établissement sans salarié sur deux est concerné chaque année.

 

Dans l’industrie, les nouveaux établissements compensent tout juste les 14% qui disparaissent au cours de l’année ; les créations sont plus nombreuses dans la construction (26% contre 22% de disparitions), et dans les services (22% de créations contre 18% de disparitions).

 

Si les établissements du Grand Lyon se renouvelaient au même rythme qu’au niveau national (donc sans effet géographique), le taux de renouvellement serait de seulement 34%, contre les 38% observés ; idem pour l’évolution de l’emploi ; les secteurs d’activité liés à la présence de la population sont entraînés par le dynamisme démographique ; ainsi la santé progresse de 5,3% en moyenne annuelle contre 3,1% en France métropolitaine), ou encore l’hébergement et la restauration de 3,4% contre 1%.  Par ailleurs, la proximité du Grand Lyon influence les évolutions dans le pourtour de l’aire urbaine (+0,8% observé contre 0,3% attendu sil n’y avait pas d’effet géographique lié au Grand Lyon).

 

Les établissements pérennes font les gains d’emploi : les 4 000 emplois annuels supplémentaires sont la résultante d’une part de 68 000 emplois créés, de 30 400 emplois créés ou transférés dans les nouveaux établissements de l’année, auxquels s’ajoutent 37 600 emplois supplémentaires dans les établissements en croissance qui existaient déjà l’année précédente alors que  64 000 emplois disparaissent (30 700 emplois du fait de cessations ou déménagements, et 33 300 dans les établissements pérennes en déclin).

Dans le Grand Lyon, les gains d’emploi salarié ne sont par conséquent pas dus aux renouvellements d’établissements au cours de l’année ( 300 emplois, soit une perte de 0,1%), mais plutôt aux établissements qui étaient déjà présents l’année précédente (+ 4 300 emplois, soit un gain de 1,1%).

 

Les créations et les disparitions de l’année entraînent globalement une perte de 1 600 emplois salariés chaque année ( 0,4%) ; bien que plus nombreux, les établissements nouvellement créés sont de plus petite taille (1,2 salarié en moyenne, contre 1,9 dans les établissements cessés et 5 dans les pérennes).

 

En revanche, les déplacements d’établissement sont pourvoyeurs d’emplois (+1 300 salariés chaque année correspondant à la différence entre les 12 200 emplois nouveaux liés à des emménagements et les 10 900 emplois qui disparaissent à cause d’un déplacement géographique) ; ces déplacements participent pour +0,3% à l’augmentation annuelle de l’emploi ; la plupart se font sur de courtes distances (1 800 déménagent au sein de la commune, entraînant un gain de 840 emplois salariés par an) ; 400 autres changent de commune tout en restant dans la même conférence territoriale des Maires (+130 emplois chaque année) et  1 000 établissements s’éloignent de leur site d’origine tout en restant dans la Métropole (+430 emplois) ; l’ensemble de ces 3 200 établissements qui se déplacent, le plus souvent pour s’agrandir, sans quitter le Grand Lyon représentent au total 1 400 emplois supplémentaires.

Comparés aux 3 200 déplacements internes, les échanges avec l’extérieur de la Métropole sont moins nombreux (900 s’en vont chaque année, 400 restent à proximité, dans le pourtour de l’aire urbaine) ; Les nouveaux arrivants viennent pour 200 d’entre eux de l’aire urbaine, et 400 ont une origine plus éloignée. Au final, le Grand Lyon présente un déficit d’emplois liés aux transferts avec le pourtour de son aire d’attraction ( 320 emplois salariés chaque année) mais un gain avec le reste du territoire national (+ 220 emplois).

 

Les secteurs d’activité où l’emploi salarié marchand progresse le plus sur la période 20032013 le doivent aux effets cumulés des renouvellements d’établissements de l’année et du développement des établissements pérennes. Dans la santé (+5,3), renouvellements et établissements pérennes se partagent la progression de l’emploi (respectivement +2,9% et +2,4%) ; dans l’hébergement et la restauration, les deux effets se cumulent même si les renouvellements sont prépondérants (+2,4% et + 1%) ; du fait du développement des établissements pérennes, l’emploi progresse dans les services aux entreprises (+3,2% pour les activités scientifiques et techniques et +2,3% pour les services administratifs et de soutien, les renouvellements ne contribuant qu’à hauteur de +0,3% dans la progression).

À l’opposé, les secteurs dans lesquels l’emploi diminue le doivent principalement aux renouvellements de l’année (industrie notamment entre -0,1 et -3,4%).

L’évolution moyenne entre 2003 et 2013 a été en % selon les secteurs d’activité :

Co

Santé

Educa-

tion

HCR

Services aux entreprises

Constru-

ction

Finances

assurances

Trans-

ports

Commerce

Réparation

auto

Scientifiques

 techniques

Administratifs

soutien

Informatique

communication

Evol en %

+5,3

+4,2

+3,4

+3,2

+2,3

+2,1

+1,8

+1,4

+0,6

+0,3

Prépondérant*

M

EP

M

EP

EP

EP

EP

EP

M

EP

*dû principalement  aux Etablissements pérennes EP ; ou principalement aux mouvements d’entreprises M