Méthodologie : La Dares a réalisé, en concertation avec la DGE, une enquête auprès des organismes de services à la personne (OSP), entre le 19 et le 29 mai 2020 via un questionnaire en ligne, envoyé à un échantillon constitué de 13 000 OSP. 3 000 questionnaires ont été retournés. Les données recueillies ont ensuite été redressées, afin de rendre l’échantillon des répondants représentatif de l’ensemble des 30 700 OSP de France.
Les plus petites structures ont été les plus impactées par la crise de la covid. La raison principale évoquée des diminutions d’activité est le refus des bénéficiaires à recevoir à leur domicile les prestataires.
⇒ La situation des organismes de services à la personne entre le 15 mars et le 15 mai 2020
♦ Entre le 15 mars et le 15 mai 2020, seuls 11% des organismes de services à la personne (OSP) déclarent avoir connu une stabilité ou une croissance du nombre d’interventions dans au moins une de leur activité ; les autres OSP ont suspendu ou cessé leur activité (33%), ou diminué leur nombre d’interventions (48%), ou encore connu une croissance dans au moins une de leurs activités et une diminution dans au moins une autre (8 %).
♦ Les OSP de petites tailles ont été davantage exposés aux arrêts d’activité : 41% de ceux qui comptent moins de 10 intervenants, contre 16% pour les autres tailles. Par contre, ces dernières sont 66% à avoir connu des diminutions d’activité.
Parmi les différents types d’organismes, les autoentrepreneurs ont été les plus touchés par les cessations d’activité (50%, contre 27% les entreprises et 22% les associations).
62% des associations ont vu leur nombre d’interventions diminuer, comme 51% des entreprises et 49% des organismes publics.
Les associations et les organismes publics ont connu des reculs plus modérés (moins de 50%), respectivement 68 et 74% ; Il en est de même pour les plus grandes structures (62% de celles comptant 10 intervenants et plus, contre 47% pour les autres).
♦ Les structures qui ont été à l’arrêt durant le premier confinement étaient moins diversifiées dans leur proposition de services ; inversement, les organismes qui ont connu des baisses du nombre d’interventions ou des situations contrastées suivant leurs activités (des hausses dans certains cas, des baisses dans d’autres) proposaient davantage de services (6,1 en moyenne).
⇒ Les raisons évoquées
La raison la plus fréquemment invoquée en cas de cessation ou de diminution d’activité est le refus par le bénéficiaire de l’intervention à son domicile (respectivement 74 et 84%). Il s’agit même du motif principal auquel il est fait référence dans 49% des arrêts d’activité et 59% des baisses d’interventions.
Le second motif est le fait que les bénéficiaires ne font plus appel aux services de l’organisme (raison principale dans 23% des cessations d’activité et 28% des diminutions). L’insuffisance d’équipement de protection individuelle est moins citée (13% des arrêts d’activité et 4% des baisses d’interventions) ; ajoutons la non-disponibilité des intervenants (droits de retrait ou autres motifs), raison principale pour 13% des cessations d’activité et 8% des diminutions.
⇒ La situation selon les services proposés
♦ Les services d’assistance et d’accompagnement sont ceux qui ont été les moins souvent interrompus (14% de cas d’arrêt), du fait notamment du maintien des soins aux personnes âgées et/ou handicapées, alors que les services de la vie quotidienne, couramment exercés par 80% des structures ont davantage cessé (27%) ; plus précisément, cela a été le cas de 33% des OSP réalisant des services de collecte et livraison à domicile de linge repassé, 30% de ceux proposant de l’entretien de la maison et travaux ménagers, 30% de ceux menant des travaux de petit bricolage et de 30% de ceux fournissant des services de maintenance, d’entretien et de vigilance temporaires à domicile.
La situation était assez similaire dans les services aux familles (34% de cessation), les prestations les plus touchées étant celles du soutien scolaire ou cours à domicile (48%) et de l’assistance informatique à domicile (36%).
♦ Le ralentissement des interventions a concerné tous les types d’activités. Dans les services de la vie quotidienne, il a été particulièrement marqué pour l’entretien de la maison et les travaux ménagers, qui ont diminué pour 49%. Parmi les activités de services aux familles, la garde d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés à domicile, ainsi que l’accompagnement des enfants de moins de 3 ans dans leurs déplacements, ont majoritairement connu une diminution du nombre d’interventions (55% et 53% respectivement).
Par contre, les activités de livraison de repas et de livraison de courses ont progressé de 9 et 4%.
⇒ L’utilisation et la connaissance des dispositifs de soutien
♦ Les entreprises de services à la personne connaissent relativement bien les différents dispositifs de soutien (entre 85 et 50%).
L’activité partielle (55% l’ont utilisé et 85% la connaissent) et le report des charges fiscales et sociales (41% l’ont utilisé et 85% la connaissent) ont été les deux dispositifs les plus utilisés.
Les PGE ont été utilisés par 20% alors que 80% connaissent la mesure ; 19% ont utilisé l’étalement des créances (71% connaissent la mesure) et 20% le fonds d’urgence TPE/PME (80% connaissent). Ne sont pratiquement pas utilisés le Médiateur des entreprises (toutefois connu par 48%) et l’aide à la formation FNE (connu par 44%).
Peu d’entreprises déplorent ne pas être parvenues à mobiliser les différentes mesures (1 à 5% selon le dispositif)
♦ 63% ont eu recours à l’activité partielle entre le 15 mars et le 15 mai 2020, mais la mobilisation diffère suivant la taille des organismes (38% pour ceux comptant moins de 10 intervenants, contre 89% pour les autres structures) ; les associations y ont nettement plus eu recours (81%) que les entreprises (57%). Les organismes ont alors placé 47% des équivalents temps plein dans cette situation.
⇒ Les conséquences sur les effectifs, l’organisation interne et la trésorerie
♦ Dans 71%, les effectifs sont restés stables, alors que 11% ont réduit le nombre d’intervenants et 3% l’ont augmenté.
♦ Mais parmi ceux qui n’ont pas cessé d’intervenir, 78% ont dû revoir leur façon de travailler : 80% ont mis à disposition des équipements de protection individuelle, 75% ont mis en place de nouvelles procédures pour favoriser le respect des gestes barrières et 45% ont re-priorisé les interventions. Les réaménagements d’horaires et les réductions de temps d’intervention ont chacun été proposés dans un tiers environ des organismes. Les aides au transport individuel des intervenants ont été plus marginales.
85% estimaient être en mesure de respecter les gestes barrières lors des interventions, 69% ayant même formé ses intervenants à cette fin.
♦ Fin mai, près de deux OSP sur cinq rencontre des difficultés de trésorerie qui menacent leur pérennité, à court ou à moyen terme ; cela concerne davantage les structures de 10 intervenants ou plus (43%, contre 35 pour les autres) et les entreprises (42%) ; celles ayant cessé d’intervenir entre le 15 mars et le 15 mai rencontrent logiquement plus souvent des difficultés de trésorerie (48%) que les autres (33%).
Pour en savoir davantage : Résultats de l’enquête flash Covid-19 auprès des organismes de services à la personne-novembre 2020 (travail-emploi.gouv.fr)