La crise du covid, opportunités de changements pour les chefs d’entreprise.


"Impact de la crise sanitaire et état d'esprit des dirigeants" Opinion Way, Fondation MMA entrepreneurs, juin 2020

Méthodologie : échantillon de 802 employeurs dont gérants/chefs d’entreprise (76%), PdG (17%), directeur et membres de comité de direction (5%), 

appartenant à des TPE (65% de l’échantillon en brut, redressé 85%), des PME (28,7% en brut et redressé 14,6%) et ETI (6,2%, redressé 0,4%), ce qui laisse entendre une faible fiabilité pour les ETI (50 dirigeants interrogés).

Les dirigeants ont été interrogées par téléphone sous système CATI entre le 12 et le 22 juin 2020.

« Sondage Opinion Way pour MMA Fondation Entrepreneurs »

 

L’épidémie actuelle n’a pas pour autant rendu pessimistes les dirigeants d’entreprise, leur ouvrant même l’opportunité d’avoir pris le temps de partager bien plus leur vie familiale et celle d’envisager des modifications dans la conduite de leur entreprise.

⇒ L’impact de la crise du covid sur la vie personnelle du dirigeant

En priorité un impact sur la vie familiale, plus que sur leur vie personnelle, une dynamique qu’ils souhaiteraient poursuivre après l’épidémie  :

– Pour 62% (dont 38 tout à fait), cette crise a permis de profiter de la famille et des proches du dirigeant, de s’occuper plus souvent des enfants (51% dont 34 tout à fait); les dirigeants de TPE ont davantage profité de la famille (64% vs 57 ceux de PME), et se sont plus occupés des enfants (52% vs 44). Ce sont des activités qu’ils souhaiteraient poursuivre une fois l’épidémie passée (profiter de la famille, 93% dont 63 tout à fait et s’occuper des enfants 90% dont 54).

– Pour 58% (dont 32) la crise a aussi conduit à prendre part à la répartition des tâches au sein du foyer, à bricoler ou jardiner (56% dont 34), à cuisiner (50% dont 29) ; une fois l’épidémie passée, 91% (dont 55 tout à fait) souhaiteraient poursuivre ce partage des tâches; un peu moins pour la cuisine (85% dont 49) et le bricolage/ jardinage (81% dont 46).

– Pour ce qui concerne plus spécifiquement la personne du dirigeant, 51% (dont 27) à lire, regarder la TV, écouter la radio et de la musique et pour 35% (dont 12) à pratiquer une activité sportive. Ceux qui ont pratiqué une activité sportive sont très nombreux à vouloir la poursuivre après la crise (91% dont 57 tout à fait), bien plus que ceux qui ont pratiqué la lecture/écouter radio et TV (78% dont 38).

 

Beaucoup avant le covid exprimaient la difficile conciliation vie familiale, vie personnelle et responsabilités de chef d’entreprise; ces derniers, plutôt que de se morfondre, ont saisi l’opportunité des ces temps de retrait. Toutefois l’intention de poursuivre après la crise demeure modérée, si l’on s’en tient aux réponses “tout à fait”, une réponse de fait réaliste.

 

En termes de secteur d’activité, les dirigeants de la santé, et de l’agriculture, sans doute grandement occupés par leur activité professionnelle, ont beaucoup moins profité du covid au bénéfice de la famille, des tâches du foyer, et de leurs loisirs personnels.

 

Actuellement, 85% se disent en forme (dont très 60%), mais avec la reprise ils sont débordés (54%, plutôt des dirigeants de PME et ETI) et stressés (44%).

 

⇒ Réaction saine, la moitié souhaite faire une pause en prenant des vacances, mais devant les difficultés, la moitié se sont vu contraints d’annuler ou de restreindre leur période de vacances.

 

– 12% n’auraient pas pris de congés, qu’il y ait eu épidémie ou pas, notamment les agriculteurs (40% vs 13 à 20 pour les dirigeants du commerce et de la santé et 6 à 9% pour les autres activités).

44% envisagent d’annuler (23%), écourter (14%) ou reporter (7%) leurs vacances, soit la moitié des dirigeants (si l’on exclut ceux qui n’auraient de toute façon pas pris de congés); l’annulation est un peu plus le fait des TPE (24 vs 19 pour les PME) et le fait de ceux exerçant dans le commerce (31% vs 23 en moyenne), mais c’est aussi la période de ventes marquantes pour ce secteur du fait du tourisme.

– 44% prendront leurs vacances (soit la moitié des répondants si l’on exclut les 12%); les dirigeants d’ETI sont ceux qui prendront le plus des vacances (76%).

⇒ L’avenir

Alors que le déconfinement se généralise, leur état d’esprit par rapport à l’avenir de leur entreprise est plutôt positif ; 56% ne sont pas inquiets (très peu inquiets 25%), alors que 17% sont très inquiets.

 

Mieux, 85% (dont très 38) sont confiants dans les 12 mois à venir quant à leur vie personnelle, un peu moins en ce qui concerne la situation financière de leur foyer (75% dont très 21).

76% (dont très 21) sont confiants quant à leur situation professionnelle et 74% (dont très 18) dans l’activité de leur entreprise.

Les très confiants sont malgré tout fort minoritaires (sauf en ce qui les concerne leur vie personnelle).

 

Ils s’inscrivent dans une posture combative (92% dont 72 tout à fait) et investie (85% dont 68), restant ouverts à toutes les opportunités professionnelles (79% dont 60).

88% (dont très 38) disent être soutenus par leurs proches et 71% (dont très 49) animés par une dynamique collective. Noter aussi que 89% (dont 69 très) sont attentifs au vécu de leurs collaborateurs.

 

Toutefois, dans cette période d’incertitude, 46% (dont 27% tout à fait) ont du mal à imaginer l’avenir de leur entreprise. 30% ont difficulté à organiser leurs priorités et 26% à mobiliser et redynamiser leurs équipes (plus souvent les PME et les ETI).

 

3 sujets d’inquiétude s’imposent :

– Les aspects financiers en ce qui concerne la trésorerie de l’entreprise (38%, 43% le citent en premier); mais aussi pour leurs finances personnelles (21%, une situation plus citée par ceux du commerce et par les TPE),

– Le carnet de commandes (33%, 36% le citent en premier),

– L’organisation de l’entreprise (16%, davantage cité par les PME).

 

Le covid a conduit à envisager de modifier certaines pratiques au sein de l’entreprise :

– Mettre en place ou aménager une nouvelle organisation du travail (54% dont 29 oui certainement),

– Renforcer leur action de développement commercial (50% dont 23),

 – Développer de nouvelles activités ou de nouveaux modèles économiques (47% dont 21),

– Recalibrer leurs effectifs, leurs équipes (40% dont 19).

 

Ce sondage conforte les tendances repérées dans les différents sondages conduits à ce jour, apportant un plus dans l’impact sur la vie personnelle et familiale du chef d’entreprise.

 

Pour en savoir davantage : https://fondation-entrepreneurs.mma/FCKeditor/UserFiles/File/Rapport-OpinionWay-FondationMMA-Impact-de-la-crise-sanitaire-et-etat-desprit-des-dirigeants-29062020.pdf