Méthodologie : “Pour comprendre les attentes des chefs d’entreprises des Métiers d’art, nous avons interrogé un large panel d’entreprises en Centre-Val de Loire : 650 entreprises ont répondu à notre enquête”, alors que 4 000 ont été sollicitées.
On ne sait pas si les autoentrepreneurs sont compris (ce qui est vraisemblable au regard des faibles chiffres d’affaires tirés de l’activité).
Une étude qui permet d’approcher les Métiers d’art quant à leur dirigeant, leur viabilité, leur action commerciale et leurs attentes.
⇒ Les entreprises concernées et leurs dirigeants
Parmi les entreprises ayant répondu, 81% sont artisanales et 19% artistes libres ou professions libérales. 79% exercent sous la forme juridique de la personne physique (56% dans l’ensemble de l’artisanat régional).
74% n’ont pas de salarié, 18% de 1 à 4 salariés, 4% de 5 à 9 et 4% 10 salariés et plus (37% des artisans de la région sont employeurs); 9% forment des apprentis.
67% des entreprises des Métiers d’Art enquêtées sont “jeunes”, ayant débuté leur activité entre 2010 et 2018.
Plus de la moitié des entreprises interrogées (58%) exercent soit dans les activités de mode et accessoires, soit la Bijouterie/ Joaillerie/Orfévrerie/Horlogerie, soit le Papier/Graphisme/ Impression ou l’Ameublement et décoration.
Pour 52% il s’agit de création, pour 37% de restauration et pour 11% les 2 types d’activité.
64% travaillent à domicile; rappelons que 20% exercent cette activité de manière complémentaire. 66% sont localisés en milieu urbain et 34% en milieu rural.
Les dirigeants : 49% sont des femmes (vs 25% pour l’ensemble de l’artisanat régional). 45% ont au moins 50 ans et 28% au plus 40 ans. 43% ont un diplôme d’enseignement supérieur et 37% le CAP.
⇒ La viabilité de l’entreprise
53% estiment que les revenus générés par leur activité ne suffisent pas pour constituer un revenu suffisant (en rural 56 vs 44 en urbain). Par nature, il faut exclure les 20% d’entrepreneurs qui effectuent cette activité en complément. In fine, un tiers des chefs d’entreprises des Métiers d’Art sont dans une situation économique que l’on peut qualifier de fragile, voire précaire.
 Certains semblent avoir un meilleur équilibre économique permettant de générer des revenus suffisants, notamment lorsqu’ils déploient leur savoir-faire dans le Métal, la Restauration, l’Architecture et jardins, la Facture instrumentale, ou l’Ameublement et la décoration.
47% ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 000€, 15% entre 10 et 20 000€, 14% entre 20 et 50 000€ et 24% plus de 50 000€.
Les chiffres d’affaires sont plus élevés lorsque le chef d’entreprise dispose d’un diplôme technique en adéquation avec son métier mais aussi lorsque l’entreprise est implantée en zone urbaine. Entre 2017 et 2018, 46% ont connu la stabilité, 35% une hausse et 19% une baisse.
88% affichent leur volonté de continuer leur activité dans les années à venir. Si une petite partie (27%) se satisferait de maintenir leur activité à niveau équivalent, la part restante (61%) est déterminée à développer ses produits et à conquérir de nouveaux clients; 12% envisagent la transmission de leur activité dans un futur proche.
⇒ La clientèle et l’action commerciale
96% déclarent vendre leurs produits à des particuliers, dont 40% rien qu’à des particuliers, 41% aussi à des professionnels, 26% à des collectivités et 20% à des revendeurs . Plus de 40% ont élargi leur spectre marchand en traitant avec des professionnels, des collectivités locales (26%) ou des revendeurs (20%). Pour 8 artisans sur 10, les particuliers génèrent la moitié de leur chiffre d’affaires.
9 sur 10 pratiquent la vente directe (65% à leur atelier, 54% sur des salons, 52% via internet et 24% par téléphone). Mais 4 sur 10 ont aussi recours à des revendeurs (34% des boutiques spécialisées, 34% des boutiques éphémères, 17% sur des sites touristiques, 16% en galerie, 15% par correspondance).
58% ont une clientèle locale, 49% régionale et 46% nationale, alors que 16% exportent.
La pratique de la prospection client est peu répandue (31%); les deux principales méthodes utilisés par ces professionnels sont basées sur les campagnes d’e-mailing (55%) ou la distribution de flyers (54%).
71% ont un site internet (pour ces derniers, 64% pour le contact client et 37% pour la vente en ligne); noter que 16% des sites sont traduits en anglais; mais 48% ne les mettent à jour qu’au plus 2 fois par an.
Toutefois, le premier support utilisé par les professionnels des Métiers d’Art reste la carte de visite (93%), avant les supports web pour 61% et les flyers pour 39%. Par ailleurs, 66% utilisent les réseaux sociaux, surtout facebook.
57% ont déjà participé à un ou plusieurs salons, au niveau départemental ou régional (81%), au niveau national (29%) ou international (10%). 27% ont déjà participé à un concours et 16% au prix des métiers d’art régional.
Si les portes ouvertes (53%) et les démonstrations (41%) encouragent la commercialisation de leurs produits, ils diversifient également leurs sources de revenus en proposant des stages de formation dans leurs ateliers (27%). Ils sont aussi ouverts à des visites de groupe (19%) ou de scolaires (18%).
70% ont a déjà travaillé avec d’autres professionnels qu’il s’agisse d’artisans d’Art (57%), d’artistes (27%), de décorateurs d’intérieurs (17%) ou de designers (12%). Ces projets communs peuvent être éphémères (la préparation d’un évènement 59% ou la conception d’un objet 44%) mais aussi impliquer des collaborations plus durables autour de la décoration d’un lieu (24%) ou la restauration d’un bâtiment (15%).
⇒ Leurs attentes
La première priorité des artisans d’Art en matière de développement de leur activité est de mieux communiquer vers leur clientèle (53%), de bénéficier de conseils en développement commercial (30%), d’acquérir de nouveaux matériels (29%) mais aussi pour faire face aux difficultés de trésorerie (27%).. Les besoins de formation dans des domaines spécifiques (qualification technique) ou dans des matières généralistes (comptabilité, gestion, bureautique) sont aussi très présents avec respectivement 27% et 11% des besoins. Enfin, l’adaptation aux nouveaux outils numériques est un sujet de préoccupation pour un quart des répondants.
44% sont demandeurs d’accompagnement par leur CMA. Les demandes portent essentiellement sur un soutien en matière de promotion de leur activité : la participation à un ou plusieurs salons, les animations des Journées Européennes des Métiers d’Art ou l’inscription à un concours. 70% estiment être bien informés des actions de promotion de leur CMA.