Méthodologie: enquête Sine 2014 de l’Insee
En 2014, 108 000 entreprises ont été créées dans le secteur du commerce (dont 52,8% sous le régime d’autoentrepreneur, en chute en 2015). Parmi les 51 000 autres entreprises dites “classiques”, 68% se sont constituées en sociétés. 52% appartiennent au commerce de détail, 32% au commerce de gros et 16% au commerce et à la réparation d’automobiles et cycles.
14% des créateurs d’entreprises classiques sont affiliés à un réseau d’enseigne; parmi ces derniers, 55% estiment que l’appui, les conseils et les services sont le principal avantage de l’appartenance à un réseau, alors que 30% considèrent qu’il s’agit de l’impact positif sur le chiffre d’affaire; pour une moitié, cette affiliation n’entraîne aucune contrainte particulière, mais 1/4 déplore la rigidité induite en matière d’obligation d’achat, de respect des règles, de normes ou d’exclusivité; le dernier quart met en avant des coûts trop élevés.
La densité est de 10 pour 10 000 habitants dans le pourtour méditerranéen contre 7 en moyenne; elle est de 9 dans les unités urbaines moyennes (50 000 à 199 999 habitants et pour 10 000 habitants); elles est inférieure dans les zones rurales; le taux de création augmente continûment avec la taille de l’unité urbaine dans le commerce de gros; par ailleurs, les créations en zone urbaine, rapportées à la population, sont relativement plus fréquentes dans les communes de banlieue pour le commerce de gros et dans les villes-centres ou les communes isolées pour le commerce de détail.
Les profils sont proches de ceux des autres secteurs : 17% ont moins de 30 ans et 23% 50ans ou plus; 1/3 ont déjà crée déjà créé une autre entreprise dans le passé; 30% sont des femmes (10% dans les commerce réparation auto, 25% dans le commerce de gros, 33% dans le commerce de détail); noter que la création d’un commerce est plus souvent l’occasion d’un changement de profession (la moitié lancent une entreprise dans la continuité de leur métier principal contre les 2/3 dans les autres secteurs).
Les motivations des créateurs d’entreprises classiques du commerce ne diffèrent pas de celles des autres secteurs; en revanche, ces créateurs affichent des objectifs plus ambitieux, en lien avec des montants investis plus importants : 4 sur 10 cherchent en priorité à développer leur entreprise plutôt qu’à simplement assurer leur propre emploi, contre 3 sur 10 dans les autres secteurs; enfin,15% des créations correspondent à la reprise d’une entreprise déjà existante ou à la prise d’une location gérance (sans toutefois couvrir tout le champ des reprise, notamment par le rachat de parts sociales).
Plus des 2/3 des créateurs classiques dirigent seuls leur entreprise; toutefois, ils ont plus souvent recours à des services extérieurs payants que dans les autres secteurs (79% contre 72%), notamment pour la comptabilité (73% contre 67%) et certaines activités comme la publicité (22% contre 16%) ou le transport, la livraison, le stockage et site la logistique (15 contre 6%); 39% sont dotées d’un site internet, et 16% d’un site de vente en ligne; la moitié utilisent Internet pour passer des commandes, contre 4 sur 10 dans les autres secteurs; l’inscription sur les réseaux sociaux est aussi plus fréquente (37% contre 28%).
Fin 2013, 58% des personnes travaillant dans une entreprise classique du commerce créée au 1er semestre 2010, sont salariés (hors chefs d’entreprise); 23% sont employeurs contre 16% au démarrage; les effectifs totaux, cumulant salariés et non-salariés, ont diminué de 10% au regard des effectifs de démarrage du fait des cessations d’activité de 36% des entreprises (contre 26% dans les autres secteurs, alors que les effectifs salariés, hors chefs d’entreprise, ont crû.
Le commerce conjugue une pérennité faible avec un taux de création élevé; les créateurs ayant investi moins de 8000€ ont moins de six chances sur dix de voir leur entreprise dépasser le cap des trois ans, contre près de trois chances sur quatre pour ceux ayant investi 80 000€ ou plus; les entreprises créées avec l’aide de l’entourage professionnel ou familial sont également plus durables; les projets portés par des entrepreneurs changeant de métier perdurent moins fréquemment.