Le commerce de détail : évolution par type de commerce et de produits


Tableaux Insee sur le commerce de détail, analyse André Letowski, avril 2020

Source : tableaux Insee détaillés disponibles sur le site Insee

 

Les commerces de petite taille semblent reconquérir modestement quelques parts de marché au détriment des hypermarchés; ils doivent toutefois affronter la forte évolution des ventes à distance, même si leur poids est encore modeste.

 

⇒ les ventes 2018 et l’évolution 2010-2018 du points de vue des produits (+10,4%)

Les produits alimentaires chiffrent 38% des ventes du commerce de détail à quasi égalité entre produits frais et produits non frais; ces produits ont connu la plus forte hausse entre 2010 et 2018 (du moins en ce qui concerne les principaux agrégats) avec +15,1% (un peu moins pour le frais 14,4 vs 15,8 pour les autres produits alimentaires).

 

Les produits dit autres, regroupant un grande diversité de produits comptent pour 28% des ventes, dont 10% pour le groupe meuble, électroménager, équipement du foyer et 5,4% l’entretien de la maison (peinture, bricolage, produits d’entretien); les autres produits chiffrent entre 0,8 et 2,8% des ventes du commerce de détail. 

3 secteurs ont connu des évolutions plus favorables que la moyenne générale (la micro-informatique/communication, les plantes, fleurs et animaux domestiques, et l’entretien de la maison), alors que les meubles/équipement de la maison et les jeux/jouets connaissaient la stabilité; noter la chute du secteur livres, journaux et papeterie.

 

Le secteur équipement de la personne (17% des ventes) est celui qui a connu la plus faible progression (5,2%); si les activités chaussure/maroquinerie et parfumerie/ produits d’hygiène ont progressé un peu plus que la moyenne générale, l’habillement a à peine progressé alors que la bijouterie/horlogerie régressait.

 

Viennent ensuite 2 secteurs comptant chacun autour de 8-9% avec une évolution plus forte que la moyenne pour la pharmacie/orthopédie et proche de la moyenne pour l’automobile (hors les ventes de véhicule non compris dans le calcul des ventes).

⇒ La situation et l’évolution 2010-2018 par types de commerce

Les ventes globales sont pour 36% le fait des grandes surfaces alimentaires, pour 45% de commerce non alimentaire (dont on ne sait s’ils sont des petites boutiques ou des grandes ou moyennes surfaces); les petits commerces alimentaires chiffrent 10,3% et les ventes à distance 8,5%.

 

En ce qui concerne l’alimentaire (38,5% des ventes globales), les grandes surfaces alimentaires réalisent 65,6% des ventes (à proximité pour les produits frais et les autres produits alimentaires), mais leur évolution est plus faible que celle des petits commerces et des petites surfaces alimentaires/produits surgelés, notamment dans les produits frais. Noter les fortes progressions des ventes à distance, même si leur poids est faible.

 

Les commerces d’alimentation spécialisés, y compris l’artisanat commercial, maintiennent globalement leur position avec 18,5% du marché en 2018, contre 18,1% en 2010, grâce aux primeurs, poissonniers, débits de boissons et magasins bio; au contraire, les boucheries traditionnelles sont confrontées à des difficultés : leurs ventes de viande ont reculé de 7% en 8 ans, en partie en raison de la concurrence de la grande distribution. Pour l’achat de pain et pâtisserie, les consommateurs sont aussi fidèles en 2018 qu’en 2010 aux boulangeries-pâtisseries alors qu’ils se détournent des hypermarchés. En 2018, les petites surfaces d’alimentation générale et les magasins de produits surgelés (6,6% du marché) ont perdu 0,7 point de parts de marché depuis 2010, en raison du recul des supérettes.

 

En ce qui concerne les produits non alimentaires (61,4% des ventes globales), la progression est de 7,7%, notamment au sein des “commerces non alimentaires de détail” (cumulant petites, moyennes et grandes surfaces) avec +8,5%, alors que les grandes surfaces alimentaires perdent 6,6% et ne comptent que pour 17,6% des ventes. Là encore les progressions des ventes à distance sont en forte progression, mais elles ne comptent que pour 9% des ventes de ces produits. Les grandes surfaces alimentaires y sont en régression.

⇒ Zoom sur les hypermarchés

En 2018, les ventes des hypermarchés s’élèvent à 100Md€, soit + 0,4% par rapport à 2010. L’augmentation des produits alimentaires (+ 11,9% sur la période) est compensée par un recul des produits non alimentaires (– 18,7%). Les hypermarchés restent, malgré un recul depuis 2010, le lieu principal d’achat des consommateurs, en particulier pour les produits alimentaires (le 1/3 des achats).

Les produits alimentaires concentrent 69,4% du chiffre d’affaires des hypermarchés. Parmi les produits frais, la viande et ses produits dérivés arrivent en tête des ventes (16,5%), suivis par les fruits et légumes (9,1%). Deux produits sur dix vendus en hypermarché sont de l’épicerie.

 

En revanche, les hypermarchés ont perdu des parts de marché sur les produits non alimentaires dont les achats ont été déportés vers l’e-commerce et les supermarchés.

En 2010 et 2018, les ventes de carburants représentent le dixième des ventes des hypermarchés; de nombreux points de vente disposant d’une station-service accolée au magasin, les hypermarchés absorbent le cinquième des ventes de carburants du commerce de détail.

Les ventes du rayon parfumerie, produits de beauté et d’hygiène des hypermarchés arrivent en deuxième position du non alimentaire (5,2%); mais elles reculent depuis 2010 (– 7,4%), en raison de la concurrence des supermarchés et de la vente à distance.

Les ventes d’habillement baissent globalement en valeur de 1,2%, mais de 47,5% en hypermarchés, tandis qu’elles se maintiennent dans les magasins spécialisés (+ 7,5%) et que la vente à distance gagne du terrain restant le 2éme acteur du marché de la distribution de vêtements.

Pour en savoir davantage sur l’impact et l’évolution des hypermarchés : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4473482