Fin 2021, l’Urssaf dénombre 4,1 millions de travailleurs indépendants et 3,5 millions actifs économiquement.


"Fin 2021, le nombre de travailleurs indépendants dépasse désormais 4 millions", Urssaf, Stat'Ur N° 351, décembre 2022

L’Urssaf utilise toujours le vocable autoentrepreneurs (AE) ; on ne sait s’il regroupe tous les microentrepreneurs, un petite fraction de ces derniers, bénéficiaires du régime fiscal, ne le sont pas d’un point de vue social ; ni l’Urssaf, ni l’Insee ne semblent en mesure d’expliquer simplement ce qu’il en est.

 

Les autoentrepreneurs sont plus jeunes (notamment les inactifs économiques) que les travailleurs indépendants classiques.

⇒ Le nombre des indépendants par statut et leur évolution récente

♦ Le nombre de travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales, en entreprise individuelle, et gérants majoritaires de SARL) a continué de progresser sur un rythme soutenu : + 8,6% en 2021 (4,1 million vs 3,8), après + 8,1% l’année précédente. Cette dynamique reste portée principalement par l’auto-entreprenariat, dont le rythme de croissance est encore marqué (+ 15,3% en 2021, après + 17,6% en 2020 et + 21,2% en 2019).

 

♦ Toutefois, si l’on ne retient que les actifs (éliminant les AE immatriculés mais sans recettes),  l’évolution globale est de 8,4% au regard de 2020 et de 20% au regard de 2018.

Les AE actifs ont progressé respectivement de 17,8 et de 55,3%, (évolution législative des AE devenus micro en 2019 ) alors que les classiques n’ont progressé que de 1,7 et 0,9%.

Les radiations des classiques ont toutefois baissé (de 168 000 en moyenne entre 2018 et 2019 à 127 000 entre 2020 et 2021), sans doute du fait des aides publiques.

Les AE actifs économiques sont désormais 45,6% des indépendants, alors qu’ils étaient 35,3% en 2018.

 

♦ Noter en 2021 l’importance des artisans, commerçants au sein des classiques, 58% vs 42 pour les professions libérales ; les artisans, commerçants sont en baisse de 1% entre 2018 et 2021, alors que les professions libérales progressent de 3,8%.

Les artisans, commerçants sont aussi plus nombreux parmi les AE actifs en 2021 (65%) que les libéraux (35%).

 

Du coté des AE, noter la forte progression du nombre d’immatriculés sans recette (647 000 en 2021 vs 337 000 en 2018, le fait de la crise sanitaire qui a vu une forte hausse des immatriculations de précaution ?) ; alors que la progression des économiquement actifs a été de 55%, celle des sans recettes a augmenté de 92%. Là encore les artisans, commerçants y sont les plus nombreux (70%).

⇒ Leurs profils en termes de sexe et d’âge

♦ Les hommes sont 60% des actifs, 62% des artisans, commerçants classiques, 57% des AE actifs, 66% des AE inactifs ; les femmes sont ainsi plus présentes parmi les AE actifs (43%) que parmi les classiques (38%).

 

♦ Les jeunes sont peu présents parmi les indépendants (12%), encore moins chez les classiques (6%), mais bien plus chez les AE actifs (20%) et bien plus encore chez les AE inactifs (38%). Les jeunes AE actifs sont même 74% des moins de 30 ans actifs.

Sur 3 ans, la part des AE de moins de 30 ans progresse de 3,3 points, sous l’effet notamment du dynamisme du secteur de la livraison à domicile.

 

♦ Les 30-60 ans sont 73% des actifs dont 78% chez les classiques, 68% chez les AE actifs et 57% chez les AE inactifs.

Les 60 ans et plus sont 14% des actifs, au même niveau que les moins de 30 ans, 16% des classiques, 12% des AE actifs et 6% des AE inactifs.

Les classiques voient la part des plus de 60 ans augmenter de 1,2 point sur trois ans.

⇒ Les activités exercées

Le tableau présente les activités détaillées. Celles-ci sont classées par sous-groupe d’activité et selon l’importance en nombre d’entreprise au sein de chaque sous-groupe et à l’intérieur de chaque sous-groupe.

 

Quelques remarques :

Le secteur le plus important est celui des services aux entreprises avec 718 300 entreprises actives (dont 59% d’AE actifs), suivi par celui du commerce avec 682 400 entreprises actives (dont 38% d’AE actifs),  puis la santé avec 569 000 entreprises actives (dont 15% d’AE actifs). Ces 3 secteurs totalisent 57% des entreprises actives.

 

– Les activités fines les plus importantes sont les professions paramédicales (281 500 entreprises actives dont 3% d’AE actifs), d’autres professions de santé, les plus tournées vers les autoentreprises (165 500 dont 40,5% d’Actifs), les finitions dans le BTP (160 200 dont 51,6% d’AE actifs), les restaurants et cafés (153 100 entreprises actives dont 24,4% d’AE actifs). Ces entreprises sont proches du 1/4 des entreprises actives.

 

Les activités où le % d’AE actifs au sein des AE est le plus important sont : les professions paramédicales (94%), les “autres services” de santé (84%), la coiffure et soins de beauté (84%), plusieurs activités de services aux personnes (75-84%), le BTP (76-80%), l’industrie et l’éducation (80% chacune).

Par contre l’activité livraison à domicile fait état de moins d’AE actifs (41% vs 70,9 en moyenne toute activités).

⇒ Les employeurs

♦ Ils sont 686 000 chez les classiques (36,4%), les AE actifs ne comptant que pour 0,9% ou prés de 20 000 ! Sont-ce des microentrepreneurs, des employeurs temporaires ?

46,4% des artisans, commerçants sont employeurs vs 22,5% des professions libérales.

Noter aussi que les hommes sont plus employeurs que les femmes (41% vs 28,7).

♦ 65% des employeurs sont le fait de SARL à gérance majoritaire ; ils emploient 79% des salariés. 31% sont le fait d’entreprise individuelle employant 14% des salariés.

Si l’on considère la totalité des entreprises employeuses, les SARL ne sont plus que 39% avec 19% des salariés, vs les SAS, 33% des employeuses et 51% des salariés (et 34% mais 62% des salariés si l’on ajoute les SA) ; les entreprises individuelles ne comptent plus que 12% avec 1,8% des salariés.

⇒ Leur localisation

Le flux des autoentrepreneurs s’entend ici actifs et inactifs.

La croissance soutenue du nombre travailleurs indépendants en 2021 profite à toutes les régions, y compris cette année aux départements et régions d’Outre-mer. 6 régions métropolitaines dépassent le taux de croissance national, ainsi que les Drom (de 18,6% pour la Martinique à 26% pour la Guyane).

En métropole, 2 régions affichent une hausse annuelle de plus de 10% : le Nord-Pas de Calais (+ 10,3%) et la Champagne-Ardenne (+ 10%).

Viennent ensuite les régions Alsace (+ 9,7%), Paca P (+ 9,5 %), Lorraine (+ 8,8 %) et Centre-Val de Loire (+ 8,7%).

Seules les régions Auvergne-Rhône-Alpes (+ 6,9%), Basse-Normandie (+ 6,9%) et Corse (+ 5,9%)
enregistrent un taux de croissance annuel inférieur à 7%.

 

Dans toutes les régions, si l’évolution des travailleurs indépendants est portée par celle des AE, le nombre de classiques progresse également. Il évolue d’au moins 2% dans les régions Alsace (+ 2,2%), Pays de Loire, (+ 2,1%), Nord-Pas de Calais (+ 2,1%), Bretagne (+ 2%), et Ile-de-France (+ 2%), ainsi que dans l’ensemble des Drom.

 

Dans 16 régions métropolitaines sur 22, la population des travailleurs indépendants est désormais constituée en majorité d’auto-entrepreneurs, avec un maximum observé en Ile-deFrance. 

 

Pour en savoir davantage : Fin 2021, le nombre de travailleurs indépendants dépasse désormais 4 millions – Urssaf.org