Méthodologie : étude de Station F menée dans cinq pays (France, Royaume-Uni, USA, Allemagne et Israël) auprès d’un panel de start-up et de plus de 120 fonds de capital risque.
De nombreuses start-up ont revu leur stratégie ; 48,5% ont recruté depuis le début de la crise, et près de huit start-up sur dix envisagent de recruter d’ici à la fin de l’année.
91% des start-up déclarent que leur activité a été touchée par la crise. Toutefois, l’ampleur de l’impact est d’autant plus forte que l’entreprise est avancée dans ses financements. Les jeunes pousses qui n’ont pas encore levé de fonds ne sont “que” 85 % à se dire affectées, la proportion passe à 92% pour les “seed”, frôle les 93% pour les séries A et dépasse les 95% pour les séries B (97%) et C (96%).
Les réponses par pays montrent que les start-ups françaises et américaines sont dans la moyenne (respectivement à 92% et 91%), quand les britanniques se disent touchées à plus de 95%, vs 84% les start-up allemandes.
Par “touché”, l’impact peut être positif ou négatif : 27% disent l’avoir été positivement et 73% négativement. Le pays où la crise a eu le plus d’effets positifs est le Royaume-Uni (37%), vs 21,5% en France
De nombreuses start-up ont eu recours aux aides d’État, qu’il s’agisse de prêt, de subvention ou de dispositifs d’activité partielle quand ils existent; en France 1/3 déclarent ne pas être éligibles ou ne pas être intéressées vs 48% au Royaume-Uni.
72% des start-up disent avoir réduit leurs dépenses. 60,5 % ont coupé dans les dépenses de marketing et de communications et 14% dans les dépenses liées au service client.
Plus fondamentalement, de nombreuses start-up ont revu leur stratégie. Pour la France, 24,5% ont revu leur façon d’aborder le marché; 14 % ont lancé une nouvelle offre. 12% ont substantiellement modifié leur produit ou service, 9% ont changé leur stratégie de prix. 21% n’ont rien changé (un chiffre très proche de celui du nombre de start-up qui indiquent que la crise a eu un impact positif sur elles).
En matière de politique RH
Le recours au chômage partiel ou à des dispositifs plus ou moins équivalents est évoqué par près d’un quart de l’échantillon (34% au Royaume-Uni). 17% déclarent avoir licencié des salariés depuis le début de la crise. 48,5% ont recruté depuis le début de la crise, et près de huit start-up sur dix envisagent de recruter d’ici à la fin de l’année.
Une des raisons de ce maintien à un haut niveau des prévisions d’embauche pourrait bien être que les levées de fonds ont été faites et que les plans d’affaires restent à l’ordre du jour. En France, les deux tiers indiquent avoir un financement pour plus de six mois (84% aux USA), alors que 26% sont en recherche de fonds.
Un complément en ce qui concerne les start-up travaillant sur des technologies de rupture (deep tech)
Selon un sondage réalisé par l’incubateur Agoranov publié dans Usine Digitale du 04/06/2020
Enquête réalisée du 18 au 25 avril auprès de 109 fondateurs de deep tech.
70% ont vu leurs ventes affectées par la crise, ce qui a entraîné une baisse de leur trésorerie. A ce niveau, plus les start-up sont développées, plus leur chiffre d’affaires s’est trouvé touché par la crise.
60% n’ont pas eu recours au chômage partiel.
70% ont réussi à s’adapter en faisant évoluer leur organisation interne. Plus du tiers ont fait évoluer leurs propositions de valeur et leur modèle économique, cherchant à se tourner vers des marchés moins affectés par la crise.
Les deux principaux sujets d’inquiétudes sont : le ralentissement des nouveaux contrats et les difficultés à lever des fonds (57% sont inquiètes ou très inquiètes quant à leur capacité à lever des fonds).
Seules 30% pensent que cette crise va engendrer des transformations majeures sur leurs objectifs à long terme, même si 71% pensent que des changements sont inéluctables, notamment du fait des préoccupations environnementales et sociales (85%).