Méthodologie : enquête menée par Archipel & Co, réalisée par téléphone et en ligne auprès de 2 814 bénéficiaires d’un microcrédit professionnel de l’Adie ; parmi eux, 539 personnes résidaient en QPV. Les bénéficiaires ont été financés pour la première fois par l’association entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022, afin d’avoir un recul suffisant sur le devenir de leur entreprise 2 à 3 ans après le financement.
Une des difficultés pour appréhender ces résultats, c’est qu’ils sont surtout fondés sur des opinions, pris comme “vrais” sans prendre le recul nécessaire, rendant une “image” quelque peu “utopique”.
L’impact de l’action de l’Adie est à la fois la pérennité de l’entreprise créée et plus encore l’amélioration de l’insertion sociale, de leur bien-être et de la confiance en eux, y compris dans l’avenir.
⇒ Chiffres clés pour l’ensemble de l’Adie en 2024, afin de comparer avec la sous-population des créateurs en QPV :
♦ Les chiffres les plus discriminants :
49% sont sous le seuil de pauvreté (moyenne nationale : 14,5%),
33% percevaient les minima sociaux (vs 7%), 60% en sont sortis,
19% sont sans diplôme (vs 6,5%),
20% habitent en QPV (vs 7%)
♦ Et ceux plutôt proches de la moyenne nationale :
45% sont des femmes (vs 40%)
15% habitent en zones rurales (moyenne nationale population, 16%), mais 20% en ZFRR (vs 11) dont la moitié en outre-mer.
27% ont moins de 30 ans (vs 31%).
Un taux de pérennité à 3 ans des entreprises individuelles de 78% (vs 75),
♦ Par ailleurs,
– 1,2 emploi crée par entreprise encore en activité,
– 77% ont une meilleure estime d’eux-mêmes,
– 71% des entrepreneurs encore en activité ont le sentiment d’avoir réussi,
– 64% se sentent mieux intégrés à la société,
– 56% déclarent que leur situation financière s’est améliorée depuis l’obtention du microcrédit.
⇒ Les créateurs accompagnés par l’Adie en QPV.
Au 1er janvier 2024, la France hexagonale compte 1 362 QPV + 247 quartiers prioritaires en Outre-mer, D’après le dernier zonage de janvier 2025, les QPV concentrent 8% de la population française (5,3 millions de personnes).
20% des créateurs d’entreprises accompagnés par l’Adie habitent en QPV, alors que seulement 7% des entreprises créées se situent dans ces quartiers.
87% sont satisfaits d’avoir créé, avec pour 1ére motivation le fait d’être indépendant, de gagner en flexibilité et en liberté. 70% estiment que la contribution de l’Adie a été déterminante ou très importante, notamment pour l’accès au crédit (en moyenne 4 100€).
♦ Qui sont-ils ?
Plus que pour les autres créateurs, ils sont sans diplôme (30% vs 9) et davantage allocataires de minima sociaux (35% vs 7). 16% exerçaient une activité informelle. Prés de 4 sur 10 sont étrangers.
Par ailleurs 47% sont des femmes ; l’âge moyen est de 42 ans.
Ils s’inscrivent plus souvent dans le secteur du commerce que la moyenne des entreprises financées par l’Adie (+11 points).
♦ 78% sont toujours en activité en 2024, 3 ans après leur création (80% 2 ans après). Pour 76% les affaires se portent bien ; 84% sont optimistes pour les mois à venir.
Pour ceux ayant cessé, 1/3 estiment que l’expérience de la création a été utile pour trouver un emploi. En outre, 42% souhaiteraient retenter l’expérience d’une nouvelle création d’entreprise dans les 2 années à venir.
⇒ Quel développement de leur entreprise ?
♦ Chiffre d’affaires et revenu.
En moyenne, sur 2023, ces entreprises génèrent un chiffre d’affaires annuel de 27 200€, un chiffre d’affaires jugé satisfaisant par 73%.
Les affaires se portent bien pour 76% ; 84% se déclarent confiants concernant leur activité au cours des mois à venir.
95% perçoivent un revenu de leur entreprise. 62% qui percevaient le RSA ne le touchent plus aujourd’hui. Dans 58% des cas, ces revenus permettent aux entrepreneurs d’épargner.
Les revenus mensuels « nets » issus de leur activité s’élèvent en moyenne à 1 300€ et sont fréquemment couplés à d’autres sources de revenus (prestations sociales, revenus tirés d’autres activités pour les slasheurs, ou revenus du conjoint).
Près de 7 entrepreneurs toujours en activité sur 10 se déclarent satisfaits de leur niveau de vie.
♦ 12% des créateurs en activité ont créé des emplois salariés (en moyenne, 2,2 pour ceux ayant embauché) : 22% déclarent avoir l’intention d’embaucher dans les 12 prochains mois
♦ 16% ont mis en place des actions concrètes pour réduire l’impact environnemental de leur activité. 33% y réfléchissent. Pour 1/4 le microcrédit a servi à financer un véhicule professionnel, principalement une voiture ou un utilitaire. 91% estiment que le microcrédit leur a permis d’accéder à une mobilité de meilleure qualité (moins polluante ou plus récente).
⇒ Leur situation financière.
57% estiment que leur situation financière s’est améliorée depuis leur financement, alors que pour 34% elle n’a pas changé.
Alors que les entrepreneurs des quartiers n’avaient pas accès au crédit bancaire classique, l’appui de l’Adie leur a permis de renouer avec les banques traditionnelles. 56% ont ouvert un compte pour leur activité (45% un compte professionnel). 36% ont constaté une amélioration de leur relation avec leur banque depuis l’obtention du prêt de l’Adi.
les entrepreneurs se sentent aussi plus à l’aise et en confiance pour oser demander un prêt à une autre banque : la part des clients qui n’osent pas demander un prêt diminue de 9 points après avoir obtenu le microcrédit, passant de 25% à 16%.
⇒ Au-delà de la pérennité de l’activité, le devenir des créateurs et leur inclusion financière et sociale constituent les indicateurs majeurs de l’impact.
♦ 93% déclarent être en emploi en 2024, dont 78% à la tête de leur entreprise et 15% dans un autre emploi, majoritairement un emploi salarié.
3/4 des entrepreneurs ayant cessé leur activité entrepreneuriale ont retrouvé un emploi. Parmi ces derniers, 33% estiment que leur expérience de création d’entreprise leur a été utile pour trouver un emploi.
♦ Si la création d’entreprise a permis de renforcer le tissu économique local (46% privilégient les fournisseurs locaux), elle a aussi conduit à ce que le lancement de leur activité leur permettre de rester vivre où ils le souhaitaient (34%).
♦79% ont une plus grande estime d’eux-mêmes (pas de changement pour 19%).
73% disent avoir une meilleure confiance dans l’avenir (22% pas de changement). Pour 72% leur bien-être s’est amélioré (mais 21% estiment qu’il n’y a pas eu de changement).
69% disent avoir le sentiment d’avoir réussi. 65% se sentent mieux intégrés à la société. Pour 58% le regard des autres sur eux s’est amélioré (39% il est sans changement).
Pour en savoir davantage : https://assets.ctfassets.net/ef04tndlnzev/2T3sRrAagv1hcbtafO5sNj/239c531ec02a364e415c5359a95b19ba/Etude_Impact_Adie_QPV_2024.pdf