Sources : le Système d’information sur la démographie d’entreprises (SIDE), qui remplace le Répertoire des entreprises et des établissements (REE), alimenté à partir de données issues de Sirene et enrichi d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.
Avertissement : En 2023, le suivi des créations d’entreprises a été perturbé par la mise en place du guichet unique de formalités des entreprises, fragilisant les résultats sur cette année. L’impact sur le volume annuel total est toutefois limité.
Définition : les créations d’entreprises correspondent donc aux unités légales du répertoire Sirene, qui enregistrent un début d’activité relevant de l’un des cas suivants :
• l’immatriculation d’une nouvelle unité légale avec création d’une nouvelle combinaison de facteurs de production,
• le cas où l’entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d’un an,
• le cas où l’entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d’un an, mais avec changement d’activité,
• la reprise, par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités d’une autre unité légale lorsqu’il n’y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur. On considère qu’il n’y a pas continuité économique de l’unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l’unité légale contrôlant l’établissement siège, l’activité économique et la localisation.
Les créations d’entreprises classiques correspondent aux créations d’entreprises hors microentrepreneurs.
Le bilan des créations 2024, au-delà de leur chiffrement global, permet de les approcher selon leur statut, leur activité, leur région, la localisation rurale ou urbaine et encore l’âge et les sexe des chefs d’entreprise individuelle.
⇒ Le nombre et l’évolution par statut.
♦ 1 111 200 créations d’entreprises sont enregistrées, soit 59 700 de plus qu’en 2023 (+ 6% après 2 années de stabilisation avec -1% en 2023 et +1% en 2022), ou +7% pour les microentreprises (sachant que parmi elles, environ 40% des autoentrepreneurs ne feront jamais de recettes), et +5% pour les sociétés.
♦ Le nombre de microentreprise a fortement progressé entre 2012 et 2024 (coefficient multiplicateur de 2,36), bien plus que celui des sociétés (1,74) et celui des entreprises individuelles autres (1,1), dont nombre de créations ont préféré le statut d’autoentrepreneur à celui d’entreprise individuelle autre.
Le poids des microentreprises (ou autoentrepreneurs selon la période observée) s’est amplifié entre 3 périodes proches : 49% en moyenne entre 2012-2016, puis 55,6% entre 2017-2020, et 62,4% entre 2021 et 2024.
⇒ En termes d’activités.
♦ 345 200 sont le fait de services aux entreprises (160 400 pour les activités spécialisées, scientifiques et techniques, 115 500 pour les activités de services administratifs et de soutien et 69 300 pour les activités informatiques et de communication), puis 287 300 le fait d’activités de commerce (155 300 pour le commerce, 87 600 pour des services notamment comme la coiffure et 44 400 pour les HCR) et 141 100 pour les services aux particuliers n’exerçant pas sous forme de commerce (52 900 pour la santé, 50 800 pour l’enseignement, et 37 400 pour les arts, spectacles et activités récréatives), loin devant les activités construction et industrie 159 700 (dont 89 000 pour la construction et 70 700 pour l’industrie) ; à cela, il faut ajouter 3 groupes d’activité, le transport et l’entreposage (106 700 et 25% de hausse, la plus forte due aux microentreprises) et les activités immobilières (36 500 mais -5%) et les activités financières (34 700).
♦ Qu’en est-il des microentreprises ?
Une hausse de 7,3% entre 2023 et 2024, plus marquée pour les activités transport, HCR et industrie et nettement moins pour les activités santé, construction, services aux entreprises et même une régression pour les activités immobilières.
♦ Qu’en est-il des créations classiques (sociétés et entreprises individuelles autres) ?
La hausse entre 2023 et 2024 est assez proche selon les activités (entre +2,9 et +7,5%) ; par contre 3 activités sont en baisse : la construction, le commerce et les activités immobilières.
♦ Certaines activités sont davantage créées en société, telles les activités financières et immobilières, les HCR et la construction (entre 39 et 87%) ; d’autres le sont beaucoup plus sous forme de microentreprises : ce sont plutôt des services (informatique, services spécialisés scientifiques et techniques, services aux personnes et transport, entre 73 et 86%) ; noter que 2 activités le sont davantage que les autres sous forme d’une autre entreprise individuelle, telle la santé avec 54% (les professions libérales disposant d’un ordre ne peuvent être sous forme de microentreprise) et même l’industrie avec 26%.
♦ En termes d’évolution entre 2023 et 2024, 3 activités ont davantage progressé que les autres tant sous forme de microentreprise que sous forme de société.
⇒ En ce qui concerne les régions.
Le nombre de créations augmente dans toutes les régions métropolitaines entre 2023 et 2024. Noter qu’en Occitanie, Nouvelle Aquitaine et dans le Grand Est, les créations diminuent dans le secteur de la construction (autour de -6%), alors qu’elles sont en hausse de 1% au niveau national.
3 régions ont davantage progressé entre 2019 et 2024 : la Bretagne, le Grand Est et le Centre Val de Loire, alors que 2 régions étaient plus à la peine (Auvergne Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine).
En outre-mer, les créations d’entreprises augmentent à la Réunion (+6,6 %), en Guadeloupe (+1,5%), mais baissent à Mayotte (-13,2%) et en Martinique (-18,3%), mais de -40% en Martinique dans les activités de services administratifs et de soutien faisant suite à une modification des modalités d’attribution d’une réduction d’impôt accordée au titre de certains investissements réalisés outremer, notamment dans le cas de la location d’équipements.
⇒ La place de l’urbain et du rural.
Les zones urbaines concentrent l’essentiel des créations d’entreprises (76%), nettement supérieure à la part de la population qu’elles comprennent (67%).
Sont trés présentes en zone urbaine : les activités transports (94% des créations en zone urbaine) et informatique, communication (86%).
Par contre, les créations d’entreprises industrielles sont plus souvent localisées en zone rurale (41% vs 24 et plutôt sous forme de microentreprises avec 43% vs 38 pour les sociétés). Des secteurs comme les HCR, les activités immobilières ou la construction enregistrent environ 30% de créations en zone rurale.
⇒ Les créations avec salarié.
♦ 3% des nouvelles entreprises classiques, sous forme sociétaire ou d’entreprise individuelle, déclarent employer au moins un salarié au moment de leur création (en baisse de 1 point par rapport à 2023). La proportion de sociétés ayant indiqué employer au moins un salarié à la création, continue de baisser, passant de 12% en 2012 à 4% en 2024. Très peu d’entreprises individuelles classiques emploient au moins un salarié à la création (1%).
les sociétés sont davantage créatrices d’emploi au démarrage (4,3 en moyenne vs 0,8 pour les autres entreprises individuelles).
♦ 4 secteurs créent plus souvent de l’emploi au démarrage : la construction, les HCR, les services aux particuliers et le commerce (entre 4 et 9% des entreprises).
Par contre 3 secteurs créent davantage d’emploi en moyenne : la construction, l’industrie et le transport (entre 4 et 4,6 emplois).
La construction est donc le secteur qui à la fois créé le plus souvent de l’emploi au démarrage et à la fois créé le plus d’emploi au démarrage.
⇒ En termes d’âge et de sexe des créateurs d’entreprises individuelles.
♦ les créateurs d’entreprises individuelles (ceux en société ne sont pas connu) sont âgés en moyenne de 35 ans ; les microentrepreneurs sont un peu plus jeunes que ceux créant une entreprise individuelle autre (39,5% de leurs créateurs ont moins de 30 ans vs 35,9). A l’inverse les 50 ans et plus sont plus nombreux parmi les chefs d’entreprise en entreprise individuelle autre (20,3% vs 14,2).
Tous types d’entreprises individuelles confondus, les créateurs sont les plus jeunes dans les transports et dans l’informatique (31 ans en moyenne), alors qu’ils sont plus âgés dans l’industrie (43 ans) et dans les HCR (40 ans).
Au fil du temps, l’importance des moins de 30 ans augmente :
♦ Les femmes sont 43% des créateurs d’entreprises individuelles, une part globalement équivalente à l’année précédente ; toutefois, leur part a augmenté dans les activités de services administratifs et de soutien et a légèrement baissé dans les secteurs où elles sont largement majoritaires tels les autres services aux ménages (74%) et la santé (72%). Noter que les femmes sont aussi majoritaires dans l’industrie manufacturière (64%), avec de nombreuses créations dans la fabrication d’articles de bijouterie fantaisie ainsi que dans la pâtisserie.
À l’inverse, la part des hommes est la plus élevée dans la construction (97%), les transports (91%) ainsi que dans l’informatique (73%).
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8345726